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CLIMATOLOGIE.
ramiée lo 14, lorsque des froids iulciises glacèrent presque
toute l'Europe, et que le Danube fut complètement pris .
La congélation du Bosphore, de 1620, se reproduisit en
1669 quoique sur une moindre échelle, car les annalistes
ne mentionnent que le transport des glaçons. Dans cet mtervallede
quarante-neuf années, toute l'Europe, ams. que
l'Amérique, furent frappées par le llèau de froids terribles,
et nommément en 1642, 1658 et 1607. Dans cette dermere
année l'É^ypte même se ressentit de ces brusques abaissements
de t¡mpérature, et I o n y vit en plein été ^le 28 jmllet)
tomber des grêlons dont plusieurs pesèrent jusqu'à 2 livres,
et causèrent d'incalculables dégâts.
De plus, il paraît que l'hiver de 1669, qui détermina des
phénomènes de congélation dans le Bosphore, fut également
très-rigoureux dans le reste de l'Europe. Depuis
1669 jusqu' à n 5 5 , l'histoire se tait sur les phénomènes de
congélation dans le bassin de la mer Noire, bien que l'hiver
de l'année 1670 ait été tellement froid dans le nord de
l'Europe, qu'une partie de la mer, dans les parages du
Danemark, fut complètement prise ^
D'ailleurs, l'intervalle de soixante-dix années qu, sépare
les deux époques susmentionnées fut marqué par plusieurs
hivers extrêmement rigoureux, parmi lesquels figurent en
première ligne ceux de 1695, 1697. 1709 et 1714, qui
sévirent avec plus ou moins de violence en Italie, en Allemagne,
en Angleterre et en France, et qui enlevèrent une
énorme quantité de victimes Les hivers de 1740 et 1741
1. Slimirra-, Chronik., ele., v. ii, p, (13.
Ì . Ibid., Chron.. v. ii, p. äoo.
3. Ibid.. Chron.. v. ii, p. i n .
Ibid.. p. 210.
CHALMTlUi IL »1
furent également très-rigoureux, ainsi que celui do 1742,
dont les ravages s'étendirent jusque dans l'Orient, et nomnienient
en Syrie. Plus d'une de ces époques glaciales
furent ressenties à Constantinople, et, entre autres, pendant
l'hiver de 1740, sans que cependant les écrivains byzantins
nous mentionnent aucun phénomène de congélation,
soit dans le bassin du Pont-Euxin et de ses détroits, soit
dans la Propontide. Un phénomène de cette nature n'est
signalé qu'en 1753, et conséquemment quinze années après
les froids qui se firent sentir à Constantinople en 1740 ; il
eut lieu à une époque où aucun hiver rigoureux ne sévissait
dans le reste de l'Europe : ce fut sous le règne du
sultan Osman III S le 16 février, que la Corne-d'Or se convertit
en mie nappe de glace qu'on traversait à pied; cet
événement tombe précisément dans l'année à laquelle la
destruction de Lisbonne, causée par un tremblement de
terre presque universel, a donné une si triste célébrité.
La congélation de l'immense port de Constantinople ne
jirécéda que de dix mois cette terrible catastrophe.
Depuis 1435, il ne s'écoula que soixante-huit années jusqu'au
renouvellement à Constantinople d'un phénomène de
même nature (en 1323). Dans cet intervalle si peu considérable,
on voit se succéder une longue série d'hivers excessifs
qui ravagèrent particulièrement les régions septentrionales
et centrales de l'Europe, sans que le bassin de la mer
Noire parût en avoir été affecté; et cependant les fastes
météorologiques renferment peu d'exemples d'abaissements
de température comparables à ceux que nous présentent
les mémorables hivers de cette époque nous nous conten-
1. N.iinnioi', Gesch. des Osm. ¡Íeichtí, éd., T. IV, p. 4SS.
2. Parmi les pins vilJn^lroll^• tignvnit ceux liOR annéns siiiv.intps : 17fi8, 1776
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