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les lirax (le 20 à 30 francs la pièce, el à ConsUmlinople
jusqu'à 50 francs : de manière que les 3000 pièces exigées
par Alaric représcnleraieut encore en moyeiuie une
somme d'environ 30,000 francs, valeur aciuelle, et peutêtre
le double à l'époque (commencement du v» siècle) où
cette fourniture a dù s'elTecluor, si l'on fait entrer en
compte les frais de transport depuis Constantinople jusqu'à
Rome, car rien n'autoiise à admettre qu'au V siècle
les toisons des chèvres d'Angora eussent été connues en
Ilalie, où il serait presque impossible de s'en procurer
même aujourd'hui. Ou a doue do la peine à s'expliquer
comment Alaric a pu avoir l'idée de les chercher à Rome.
De tout ceci il résulte qu'on ne peut identifier les toisons
dont parle Zosime avec celles de la chèvre d'Augora qu'à
l'aide d'hypothèses peu satisfaisantes; d'ailleurs, Zosime
seul excepté, aucun auteur byzantin ne nous fournit la
moindre indication sur ce sujet, bien que les annalistes
n'aient point manqué au Bas-Empire dont l'histoire, depuis
la chute de Rome jusqu'à la prise de Constantinople par
les Turcs, repose sur une série presque continue de monuments
historiques. Ce n'est qu'au xvi' siècle que, pour
la première fois, la chèvre d'Angora se trouve mentiojinée
d'une manière assez précise par Pierre lielon, bieji
que certaines indications locales et quelques traits relatifs
à l'extérieur de l'animal laissent encore quelque chose à
désirer.
Dans les vastes plaines de la Lycaouie, entre Eregli et
Ismil (à l'Ouest de Konia), le célèbre naturaliste nianseau
a observé ' la chion il la laine de chamelvl, qu'il cai'acté-
1. Lei oksenalitms de plusieurs shu/uiariles, ole., idilioii d'Aiiveis il.. 1555
Hv. Il, 9(i.
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I ise ainsi : « Les chèvres de ce pays portent la laine si
II déliée, qu'ou la jugeroit estre plus fine que soye. Aussi
« surpasse-t-elle la neige en blancheur. Ces chèvres-cy ne
II sont pas plus grandes que noz moutons, et ne les tond
•• Ion comme les ouailles, mais on leur arrache le poil.
« Tous les tins chaiiielots orniez ou sans ondes, de beauté
« plus excellente, sont faits de la laiue de telles chèvres, a
Cette description fait parfaitement reconnaître la chèvre
d'Angora ; seulement on est étonné de voir Belon la signaler,
non à Angora, qu'il ne paraît pas avoir visitée, ainsi
que cela résulte de son itinéraire, mais dans les plaines
de la Lycaouie, où je ne l'ai jamais vue, pas plus qu'aucun
des nombreux voyageurs qui depuis Belon traversèrent
cette contrée. Au reste, dans un autre endroit de sou
curieux ouvrage' , où il nous rend compte de sa marche de
Konia à Akcher'^ il dit positivement que celte belle race
113 se trouve que dans la contrée d'Angora, ce qui ne
s'accorde point du tout avec le passage précédent, car
la l'égion de Konia et d'Eregli, où il l'avait observée, est
à une distance considérable de la ville susmentionnée.
Quoique nous voyions la chèvre d'Angora signalée pour
la (U'eiiiière fois au xvr siècle seulement, rien ne nous
autorise à admettre qu'elle ait été introduite en Asie
.Mineure précisément à l'époque à laquelle Pierre Belon
visila cette contrée; il est probable au contraire qu'elle
y était déjà bien antérieurement à sou arrivée. Jlais
depuis quand? c'est là une question dont le silence absolu
des auteurs byzantins rend la solution impossible;
1. Les obserralioiis, etc., p. â'29.
-2. lîf'lnn, ipii pplvoi^ic lioii'ibloinoiil tous les noms lures, apiielte celle ville
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