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544 C.l.IMATOLOÜlK.
cette région inaccessible à l'iiomiiie , et parmi eux ligurait
le lion; nous verrons également que ce redoutable
carnassier, jadis très-répandu en Asie Mineure, l'a complètement
désertée aujourd'hui, aussi bien que la Thessalie
et la Thrace où on le voyait encore au m' siècle. Or,
connue l'existence d'anciennes l'orêls dans la péninsule
hellénique peut être historiqueuicnt démontrée, comme le
• refuge qu'y a cherché le lion l'ut probablement la suite
naturelle de l'anéantissement des bois où il régnait primitivement,
les mêmes effets ont dû se produire dans la presqu'île
anatolique par l'existence de cavises semblables.
Enfm, à tous les témoignages qui prouvent qu'en Asie
Mineure ta végétation arborescente était jadis beaucoup
plus considérable qu'elle ne l'est aujourd'hui, nous pouvons
ajouter des arguments fournis par des considérations générales,
qui sans s'appuyer toujours sin- des monuments
historiques, n'en jouissent pas moins d'une grande autorité.
Parmi ces considérations fig\nent au premier rang :
i " celles qui sont puisées dans l'influence que dans toutes
les contrées la marche progressive du développement social
a constamment exercée sur l'état des forêts; 2° celles qui
sont empruntées à des circonstances exclusivement propres,
soit à l'antiquité en général, soit à l'Asie Mineure en
particulier.
1. Il est parfaitement avéré que dans l'antiquité, comme
aujourd'hui, les pays les plus civilisés se trouvent être en
même temps les plus déboisés, en sorte que les traditions
et les monuments historiques qui constatent l'existence
d'anciennes forêts ont un caractère plus ou moins explicite,
selon que la civilisation de ces contrées remonte à une
époque plus ou moins reculée. En effet, l'Assyrie, la Uaby-
CHAPITRE X.
Ionie et l'iigypte étant le siège le plus ancien de la civilisation
n'ont trouvé des historiens ([u'à une époque tellement
éloignée des premières transformations qu'elles avaient
s u b ' L , que CCS transformations n'ont pu être reproduites
par le liurin de l'histoire ; aussi, lorsque les Grecs se sont
mis à dresser les annales de ces peuples déjà caducs, se
sout-ils bornés à y consigner des événements presque contemporains.
Réduits à n'assister qu'aux derniei-s moments
d'un vieillard expirant, ils durent se contenter de jeter sur
sa jemiesse le voile de la Fable et de l'allégorie; voilà
pourquoi le tableau physique qu'ils nous tracent de ces contrées
est exactement celui qu'elles présentent encore aujourd'hui,
sans que les traditions, dont la voix, à cette
distance, ne pouvait plus parvenir jusqu'à eux, eussent pu
constater le moindre souvenir de l'existence d'anciennes
forêts. La forêt péu-ifiée du Caire ne sain-ait fournir aucmie
preuve que l'Egypte ait été boisée, puisque les troncs des
arbres qui la composent portent des traces de coquilles
perforantes'; ce qui démontre qu'elle a été longtemps recouverte
par les eaux de la mer, et que par conséquent
le sol sur lequel elle s'élevait a subi deux mouvements
successifs, l'un d'immersion, l'autre d'émersion. Aucun
monument historique ne nous conserve le souvenir de ces
catastrophes; il est donc très-probable qu'elles ont précédé
l'existence du genre humain. En outre, tous ces arbres
appartiennent à la Mcolkt £cj,jplica Ung. espèce qui
parait ne plus exister aujourd'hui en Egypte.
Bien qu'elle participe à l'honneur d'avoir été l'un des
berceaux de la civilisation du genre biimain, l'Asie Mineure
1. Unger, t'prsurìi eiwr C.eschickle der Phlanlzenweli, p. f-o.
2. rnETCr, ibid.
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