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verte l'Asie .Mineure n'aviiieiil pas jailis uii aussi grand
dévelotjpement ; ré[)on(lons inainlenanl ù la (|uesliou de
savoir ce qui a pu leur donner naissance. En général, le
déboisement peut être considéré comme une des caus(;s
qui favorisent l'accunuilation, dans les dépressions du sol,
d'une certaine quantité d'eau que la végétation arborescente
eût absorbée, ou dont au moins elle eût prévenu
le stationnement en s'opposant aux uondjreux ravÎLiemeuls
qu'éprouvent les surfaces non protégées |)ar les
arbres; il est vrai aussi que la dispai'itiou des forêts
peut être considérée conune cause de la naissance des
marécages dans certaines régions de l'Asie llineure qui,
telles que la J.ycaonie , n'étaient pas moius déboisées à
l'époque de Strabou et de Ptolémée , où elles se trouvaient
couvertes de villes florissantes dont la présence
exclut absolument celle des marais, qu'elles ne le sont
aujourd'hui au milieu des miasmes ¡¡eslilentiels qui les
infectent. Mais alors il faut admettre que des nioyens artificiels,
comme dessèchements ou canaux d'écoulenieni.
étaient en usage, et qti'à leur abandon doit être altribué
l'état de choses actuel. La disparition complète de toute
trace de semblables ouvrages ne peut devenir un argument
contre celte hypothèse, car sans parler des nombreux
d e Subiaco ou de la villa de .Mécène à Tivoli, il pouvait fort à sou aise compter
les accës fiévreux qui agitaient le pauvre plébéien dans les quartiers populeux do
Rome. Mais c'est précisément l'importance extrême qu'altachaicnt les anciens
aux conditions sanitaires dans le cboix de leurs demeures cpii doit nous prouver
que plusieurs des localités de la campasm, aujourd'hni plus on moins insalubres,
ne l'étaient nullement à une époque où elle.s se trouvaient habitées par ceux
qiü n'avaient que l'embarras du choix. Ainsi, quand nous voyons la célèbre vtUa
Uadriana s'étendre au pied môme des collines de Tivoli et déjà par conséquent
dans la plaine fiévreuse, pourrions-nous supposer que si du temps il'Adi'ien il
en eût été comme aujoni'd'bui, l'empereur ani'ait cliuisi cet empliLcemonI [lOur la
l'ondalion de sa splenilide maison de campagne '
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restes d'anciennes routes qui traversent |)lusieurs marécages
de l'Asie iMinoure*, et dont rétablissement suppose
nécessairement le dessèchement de ces derniers, nous
trouvons en liurope des exemples qui prouvent que, dans
plusieurs contrées, certains phénomènes naturels qui s'y
manifestent aujourd'hui n'ont pu exister jadis, bien que
les procédés mis en usage pour les prévenir n'aient laissé
aucune trace. Cette fois encore je choisirai pour exemple
la ville de Kome.
Presque tous les printemps, le Tibre y déborde de
manière à envahir plusieurs localités dans lesquelles exislaient
d'anciens et célèbres édifices qui selon toute évidence
n'ont ]m, dans des conditions semblables, avoir
été construits, ni même subsister pendant une longue
suite de siècles. Parmi ces monuments je me bornerai à
citer le Panthéon, les églises de Sanln Maria in Cosmeclin,
celle de Saint George in Velaliro, le Mausolée d'Auguste et le
•théâtre de Marcelliis, tous situés, soit le long de la rive
gauche du Tibre, soit à une certaine distance de cette dernière.
Les deux églises susmentionnées, qui se trouvent
près de la rive gauche du fleuve, sont inuuanquablement
envahies à chaque débordement, et j'en eus la preuve à
la fin du mois de mars de l'année 1835, lorsque je me
trouvais à Rome ; l'action depuis longtemps répétée des
eaux qui viennent submerger les belles voûtes souterraines
de l'église de Sanla Maria in Cosniedin y a effacé
presque toutes les IVesques dont les murs étaient revêtus.
Quant au Panthéon, j'ai moi-même navigué sur la place
(le la lintonda oii il se dresse si majestueusement. Les
l. Voy. lin loltrc sur \C5 .'inliciiiitô? do l'Asio Mitioiirp.