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C L I M A T O L O G I E ,
celte difference étant à peu près de 3 <legrés en favetn- des
">ontagnes de Grenade, celles-ci devraient avoir la limite
eu question d'environ 207 mètres au-dessus de celle qu'elle
attemt sur le mont Argée, taudis que ce dernier ne le
cede que de 100 mètres aux premières, ,uêu,e eu adn.etlant
3000 mètres pour la limile de la végétation arborescente
sur la chaîne de l'Kspagne, puisque selon M. Boissier
le genévrier naiu y atteint la région des neiges qui n'y
commence qu'au delà de 2700 mètres i. En somme le
."ont Argée n'a sous ce rapjiort un avantage très-décisif
que sur l'Olympe et les massifs de la Roumélie, dont la
lun.te de la végétation arborescente est remarquablement
basse, tandis qu'en moyenne il peut à peine supporter la
comparaison avec certaines montagnes de l'Europe.
Il eût été extrêmement intéressant d'avoir quelques renseignements
positifs relativement à la limite de la végétation
arborescente sur les massifs élevés de la Cilicie et nommément
sur le Boulgardagh ; cependant, bien que j'aie visité
cet énorme rempart plusieurs Ibis et que je l'aie même traverse
de l'Est à rOuest en me rendant de Farach à Bereketlimadène,
je ne puis hasarder une détermination qui soit
applicable à toutes les parties de cette chaîne si étendue
Ainsi, sur les montagnes qui entourent les P y k s cilicienncs
j ai vu le cèdre former la limite supérieure de la végétation
et s'arrêter à environ 2U1 mètres, tandis que^sur
plusieurs pomts du versant méridional de cette chaîne le
cèdre atteint l'altitude de 3000 mètres ; il est donc certain
que dans tous les cas la limite de la végétation arborescenle
sur le versant méridional du lioulgardagh n'est point infé-
1. Voyage Bot. en Espat/ne.
C H A P I T l l E VIII. 30 1
rieure à 3000 mètres, ce qui est déjà une limite fort élevée
et ferait rivaliser la chaîne de Cilicie avec celle de Grenade,
situées toutes deux à peu près sous la même latitude.
Eu revanche, selon M. Abicli', la limite de la végétation
arborescente oscille sur le mont Alaguez, dont l'altitude
(3897'".9) est à peu près celle du mont Argée, entre
2273"'.7 et 2333".3, et, sur le versant S.-O. de l'Ararat,
des buissons de j i m i p e r m oxycednis s'élèvent à 2600 mètres,
et par conséquent de 300 mètres inoins haut que le junïperus
nana sur le mont Argée. M. Wagner® signale un
taillis de bouleaux dans nue vallée du Kussadagh, à une
hauteur de 2003"'.G, ce qui constitue un contraste frappant
avec l'Olympe où, à peu près sous une latitude semblable,
nous avons vu la végétation arborescente s'arrêter
à H69'".4 plus bas. Cependant, comparée à l'Europe,
la limite de la végétation arborescente en Arménie, représentée
par le taillis de bouleau susmentionné, n'offre qu'un
faible avantage sur le continent européen, car si nous
tenons compte de la différence des latitudes et altitudes
respectives entre le Kussadagh (lat. 40°) et le Griinsel, en
Suisse (lat. 40°), nous trouvons que les 6° de latitude plus
méridionale font gagner au Kussadagh 334 mètres, ce qui
élèverait sa limite relativement au Grimsel à 2634 mètres.
Or, c'est ce qui a lieu en effet, à peu de chose près,
puisque la limite de la végétation arborescente du Kussadagh
est de 363 mètres supérieure à celle du Griinsel
(2100 mètres).
Après avoir inentionné les limites de la végétation arborescenle
sur les montagnes dont l'ensemble de la pliysio-
1. Criseiach, /lenc/i/e,etc., aiitièe 1847.
Ileise jiarfi ilem Ararat, p. 3IG.
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