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C L I M A T O L O U U s .
léginnineuse dont il s'agit,, on peut s'attendre d'avance à
trouver les traits climatologifines les plus saillants qui caractérisent
les hautes et arides steppes du conlinent asialique ;
tels, par exemple, les déserts de la Perse, du IJeloudjistan,
de Bucliara, de Samarkand, etc. Or toutes ces contrées
possèdent plus ou moins un climat très-sec mais éminemment
excessif ou continenlal, c'est-à-dire offrant des
contrastes frappants entre les chaleurs de l'été et les froids
de l'hiver; c'est à peu près ce type climatologique qu'on
est en droit de s'attendre à voir dans les régions de l'Asie
Mineure où j'ai été dans le cas d'observer VAlhagi camelorum
S c'est-à-dire sur les plateaux arides de la Cappadocc
et de la Lycaonie, à des altitudes d'environ 1250" à 940"'.
En elTetces contrées, la Lycaonie sur tout , rappellent beaucoup
par leur climat les déserts de l'Asie cenirale.
Jusqu'à présent nous n'avons parlé que d'inductions
chmatologiques que l'on peut tirer, relativement à quelques
1 Parmi les voyage,n-s „ u ont été daus le cas de sigoalcr VAlkagi camelonm
.,ns 1 m teneur de 1 Asie eentmle ou dans le midi de ce cont inent , nous citerons
dabord 1 Illustre Koemptcr, qui eu décrivant {Amom. E^ol. Ilelal. Vit Perear
ad. Palm ¡,. 725) d'nne manière fort pittoresque la marche des caravaues à travers
les deserts qm entourent le golte Persique, dans les parages de Bender
Abass, d,t qne cette région unie et solitaire ne produit absotumeut rien qu'une
pet,te plante épmcnse nommée ronce des chatneau^ parce qn'olle sert de nourriture
a ces ammaux « spma camelina p-ofter ,a nuncu,,ala guod In diserUs camrios
M e t , . . Déjà au siècle le célèbre géographe arabe lîstachri, signale dan,
son livre à.s (voy. l-„cellente traduction de Mordtnraun d , /», , , 1
i r i r ' ^ i Kkoru^an et nomtncmcn, dans la partie limitrophe
de Meru.une plante nommée mecUa-ga, et qui sig.nile littéraleZ, zz r« '' " "•'fi"'» » ¿r r; ™r
lornm (Hcdi/sarum camelorutn).
C H A P I T R E VU). li-jl
localités de l'Asie Miiieure, de la présence de certaines
p l a n t e s ; il nous reste avoir quelles conclusions pourrait
nous fournir l'absence ou la rareté de certaines autres
espèces.
Nous ne iiienlionnerons sous ce rapport que le Palmier
nani et le IkUiier, sans nous occuper ni du cui ieux phénomène
que présente la disparition du lìhododendron porUicum
à Touest du littoral occidenlal de la péninsule et sa réapparition
en Espague, ni d'une foule d'espèces européennes
très-connnunes que je n'ai pu retrouver nulle part en Asie
Mineure, et parmi lesquelles je ne mentionnerai pour le
moment^ que les suivantes : Coronilla emer us, P h 1/Ili rea
anguslifolia, Larioe europoea, Alsïne media, Lav alera viariiima,
Cresantliemum vulgare, Viburnum tinus, Car lin i a acauli
s, Aquilegia vulgaris, Gentiana acaulis, Silène acavlis,
Saxífraga oppositifolia , Dryas oclopetala , Ranunculus glacialis,
Rhododendron ferruyineum et hirsutum, etc., espèces
que d'autres botanistes pourront retrouver peut-être, mais
soleil ardent. Massou {Journ. to Kalai, p. 455) signale également le Camelthurn
h Kaiat ainsi que dans les désertsde r.\.fghanistan. Enfin Al. Lebinaim (feise
nach liucimra nnd Samarkand dans les lieilr. zur Ken. des Rvss. Reicks de
liaer et llelniersen, v. XVII, p. 191 a trouvé VAthagi camclortim dans le grand
désert pvfs du lac Aïghirak non loin du Sir Davia, où celle plante de concert avec
le Pegannm hennala et le Xanlhuin slnonarnim constituent la végétation carac
téristique de cette partie du vaste désert de Kizil-kum ; le même naturaliste ( loc.
cit., p. 2i8) nous apprend quo r-ii/iflji camelorum est extrêmement abondant
dans toute la Biichavie, mais c'est seulement au Sud des ^•illes de Biicluvra et de
Samarkand que la plante exsude une substance sucrée que les habikiuts re.
cneillent avec soin pour l'employer en guise de sucre.
1. Dans le troisième volmue de l'^dste Mineure exclusivement consacré à la végé-
Uition de cette contrée, je donnerai lënumération des plantes em-opéemies qui
paraissent manquer à l'Asie Minem-e et j e ferni ressortir le cui'ieux phénomène que
présente cette contrée, celui de la possession d'un certain nombre d'espèces exclusivement
propres à l'Espagne malgré la différence très-prononcée qui existe entre
tes deux pays, et iiui ne permet point à certaines autres espèces répandues dans
la péninsule iliériquc de prospérer dans la péninsule anatolique. et vice versa.