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132 CL I M A T O L O G I E .
Si SOUS le rap[)ort lies ililTéreiices enlre les moyennes
mensuelles, la ligne isollierme de Trébisonde se relève de
plus de 3 degrés de latitude au-dessus du parallèle de cette
Tille et atteint celui de Lucques, où la dilTérence des moyennes
mensuelles est plus forte qu'à Nice, située à peu près
sous la même latitude, eu revanche, par la moyenne remarquablement
modérée des différences entre ses températures
extrêmes, Trébisonde l'emporte non-seulement sur les
localités de l'Europe placées sous le même parallèle, mais
encore sur celles situées à une latitude beaucoup plus méridionale.
En effet, les nombreux relevés consignés par
M. Scbouw, prouvent qu'à l'exception d'un très-petit
nombre de points situés en Sicile et toujours au Sud du
parallèle de Trébisonde, toutes présentent entre les
extrêmes absolus de température des diiférences beaucoup
plus fortes qu'à Trébisonde, et dans aucune elle ne se
réduit comme dans cette dernière au chiffre de 13.3, car
même Nice, douée sous tous les rapports d'un climat privilégié,
a une moyenne différentielle de 19.5, tandis qu'à
Rome elle est de 20.3, et à Barcelone de 23.0, et cependant
en Sicile le thermomètre ne descend jamais au-dessous
de 3 et à Rome, située à peu près sous la latitude de
Trébisonde, le minimum est de —0.92, ce qui semble s'accorder
avec celui de Trébisonde où, ainsi que le montrent
nos tables, il n'est point descendu au-dessous de cette température
pendant plus de quatre années d'observations.
Mai.s le côté le plus brillant du climat de Trébisonde c'est
la régularité tout à fait remarquable qui caractérise la
iriarcbe de la température annuelle, et qui sous ce rapport
1. Schouw. Climrit (le l'Italie, v. i, p. 112.
2. Ibitl.
cii.ipnitE m. 113
place celte ville bien au-dessus des localités situées en
Europe nou-seulemeut sous le même j)arallèle, mais aussi
à uiie latitude beaucoup plus méridionale. En elfet la
moyenne de ces minima (12.o5) ne diffère que de 2.38 de
sa moyenne annuelle, tandis qu'à Uon)e cette différence est
près de 5 degrés, à Naples de 0.1 et à Palerme de 7.1; ce
sont du moins les cbilfres qu'on obtient en déduisant les
moyennes annuelles des moyennes mensuelles, fournies
par BI. Schouw pour ces localités. Comme cet excellent
observateur ne nous a pas donné, dans son ouvrage si
complet et si exact sur le climat de l'Italie, les moyennes
journalières, nous ne pouvons choisir cette conti'ée pour
terme de comparaison dans l'appréciation de la marche
diurne de la température ; mais en considérant combien les
faits déjà rapportés par nous, prouvent que les limites entre
lesquelles sont comprises les oscillations thermométriques
de Trébisonde, sout en général plus ou moins restreintes,
il devient très-probable que, sous le rapport des différences
entre les moyennes journalières, Trébisonde conserve
également sa supériorité marquée sur tous les pays du
continent européen situés sous la latitude septentrionale
de 41 degrés et même peut-être plus au Sud. Dans tous
les cas, les résultats fournis par nos observations thermométriques
, offrent des exemples d'une régularité bien
remarquable dans la marche diurne de la température,
car dans l'espace de plus d'une année ses variations n'ont
jamais atteint 4 degrés et se maintinrent le plus souvent
au-dessous d'un degré, ce qui donne pour les treize
mois une dilTérence moyenne d'un degré et demi. D'un
autre côté, la constance qui se manifeste à Trébisonde
dans la marche de la température mensuelle, se reproduit
m
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