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t72 CL IMA T O L O G I E .
La vallée du Sarus, dont la tête a probablement une alli-
(ude qui n'est pas iuférieure à 2000 mètres S conserve
une élévation plus ou nioins grande jusqu'à l'endroit où
le fleuve quitte la montagne, car même dans les parages
d'Anacha, sa hauteur est encore d'environ 800 mètres.
L'altitude très-considérable, ainsi que le voisinage de deux
rangées de hautes montagnes dont prol)ablement quelquesunes
ne voient jamais complètement disparaître la neige
de leurs sommités, réunissent dans la vallée du Sarus toutes
les conditions d'un climat excessif; les hivers y sont
très-rigoureux et les étés fort chauds, mais généralement
trop courts pour permettre au raisin de mûrir, bien que
sur certains points assez élevés, comme, par exemple, à
Féké (ait. 1210°') on cultive la vigne avec succès. Les
exemples suivants prouvent l'élévation qu'atteint dans ces
hautes régions la température diurne pendant les mois
d'été : le 12 juillet, à Yaïladji, ait. 1343"', le thermomètre
montrait encore 23° au coucher du soleil, et à Tchataloglou,
ait. 1250°', à midi 22"; le 13 juillet, dans une vallée à quatre
lieues au S.-E. de Yaïladji, ait. 1471°', à midi 29»; le
14 juillet à Hatchin, ait. 1400", au coucher du soleil 14°.
Dans toutes les grandes vallées de l'Anti-Taurus le veut
du Nord paraît souffler pendant l'été avec une extrême
violence. Lorsqu'à la fin de juillet )853, je m'avançais de
Gulek vers les hautes régions de la vallée du Sarus, nous
fûmes souvent incommodés par l'impétuosité de ce courant
atmosphérique qui parfois menaçait d'emporter notre tente.
Les habitants du pays m'apprirent que ce n'était pas là
un fait exceptionnel, mais au contraire un phénomène
1. Vnr. ma Gpogr. phys. de l'Asie .}fiiipiirr, p. 293.
C l l A P t T R l î IX.
qu'ils étaient habitués à voir régulièrement chaque été.
Pour nous donner une idée approximative de l'altitude
moyenne de la vallée du Sarus, je vais essayer de la déduire
des altitudes de sept localités » qui se trouvent sur
différents points de la portion de la vallée comprise entre
les sources du Sarus et le village Anacha; il en résulterait
une altitude moyenne de 1464°' pour la portion susmentionnée
de la vallée, portion située à peu près entre 37° 20
et 39° de latitude. Ainsi, tant sous le rapport des latitudes
que sous celui de l'altitude, l'ensemble de la vallée ne saurait
être climatologiquement comparé à la ville de Kaïsaria,
malgré la proximité de cette dernière ; toutefois, en tenant
compte des différences d'altitudes respectives, la partie de
la vallée du Sarus située sous le 38' degré pourrait avoir les
moyennes de Kaïsaria, tandis que les parties placées sous
les parallèles de 37° et de 39° se rapprocheraient plutôt, la
première d'Uroumia, la seconde d'Erzerotmi dont l'altitude
de 316°'plus considérable occasionnerait un accroissement
d'environ 2° de température. 11 en résulte que la portion de
la vallée du Sarus située sous le parallèle de 37° pourrait
avoir approximativement une moyenne annuelle de 10°,
une moyenne hivernale de —3 et une moyenne estivale
de 21 ; la partie située sous le parallèle de 38°, une moyenne
annuelle de 10, une moyenne hivernale de — 1 , une
moyenne estivale de 22; enfin, la partie située sous le paral-
) SaToii- : Sources du Sarus environ 2000",VaIlaclji 1543», vallée à 4 l.encs
au S - E de Yaïladji 1471"', lîramlu 1438», Halchin 1 400"; pied de l'eslrcmjlo
oricnlale du Gnediiibelidagli 1586", Toké lïlO»; parages d'Anacha environ
815"> Plusienvs des localités dont il s'agit ici ne se tronvent marquées que sur
un nouveau tirage (corrigé et considérablement ampllSé) de ma carte, lequel
„'est pas encore dans le commerce, mais dont rAcadémie des sciences et la Société
Rov. de géogr. de Dnidres ont reçu des exemplaires.
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