S
isî
[ i - - r
-
; li
• : ' li
s
I ' -
ti
«»0 ZOOLOGI E .
leur cliair, que sous le rapport liygiéuique; car d'après une
opinion fori accréditée dans ces contrées, l'usage du barbeau
péché dans les régions basses est malsain pendant l'été
et favorise le développement des fièvres intermiltentes, qui
fout de si cruels ravages dans les plaines torrides de la
Cilicie Champêtre. D'après les descriptions que me firent
les habitants du littoral méridional de la Cilicie, il paraîtrait
que le Cyprimis orfus L. n'y est pas rare, mais je n'ai
pas eu l'occasion de l'y observer. Enfin, la carpe vulgaire
[Cypriiws carpio) est commune dans les nombreux lacs de
l'Asie Mineure, et y atteint quelquefois des dimensions
considérables. Lorsque je visitai le lac Soglu, qui se trouvait
alors complètement à sec, j'ai pu m'assurer de l'immense
quantité de ce poisson que devaient nourrir les eaux du
lac quand elles en occupaient encore le bassin, car nonseulement
sou fond desséché se trouvait jonché de carpes
déjà à demi putréfiées, mais encore les habitants des villages
riverains possédaient de grands approvisionnements
de ce cyprinoïde qu'ils ont l'habitude de saler. .l'en ai
remis quelques exemplaires à M. Valencienues.
En résumé, les lacs de l'Asie Mineure fourniront sans
doute un jour une ample moisson aux ichthyologistes
Placé dans l'impossibilité de me livrer à aucune recherche
de cette nature, je n'ai pu juger de l'abondance et quelquefois
de l'espèce des poissons qu'ils renferment, que
par les assertions des habitants ou par les approvision-
1 Malgré rabsence de grands cours d'eau en Asie Mineure, plusieurs de ceux
qui la traversent som très-poissonneux, nij.i les brochets do I'Oi.sinus étaient
eelobres chez les anciens (Varrò, op. ML, liv, m, )«); „r comme cotte cité se
li imvait dans les parages de Sevrihissar en Gaktie, c'est le Sangarius qui probalilcment
Tonrnissait ce poisson. D'ailleurs les nombri-n< rnisseanx de l'Asie .Mincnre
furtrmillent de petitfis trniles, d'éperlnns, elr.
CHAPITRE VII. 801
nements qu'y puisait mon ménage ambulant. Ainsi, lorsque
j e côtoyais le lac d'Apollonia j'eus l'occasion de constater
la pêche très-fructueuse à laquelle s'y livre la curieuse colonie
russe composée de Cosaques transfuges qui, depuis
nombre d'années, occupe un village connu chez les Turcs
sous le nom de Cosaklu. Ces étrangers, au nombre de près
de 4,000 individus, s'occupent particulièrement de l'exploitation
de ce vaste bassin lacustre ; ils en retirent uu
bénéfice d'autant plus considérable qu'ils s'en sont approprié
pacifiquement le monopole exclusif, en écartant la
concurrence des habitants apathiques de la contrée, qui
trouvent plus commode d'acheter à ces actifs et intelligents
émigrés le produit de leur travail, que d'entrer en
lice avec eux pour en partager les profits. Malheureusement
je n'ai pu me procurer aucun spécimen de poisson
provenant de ce lac, parce que tout le produit de la pêche
avait été expédié aux marchés voisins. Cependant à Karaagatch,
bourg peu éloigné de Cosaklu, on me servit le
lendemain un plat de poisson taillé en minces tranches,
parmi lesquelles ne figuraient ni la tête ni la queue. Ce
poisson avait été acheté aux Cosaks susmentionnés, et
j'appris qu'il était connu et très-estimé dans le pays sous
le nom île yayim-balyk, et que souvent il pèse de 40 à
90 kilogrammes; ce qui fait qu'il se débite par morceaux
vendus au poids. Le goût de sa chair très-blanche est des
plus exquis et bien supérieur à celui du cabliau qu'il rappelle,
Le lac d'Akistcha'i a également la réputation d'être
fort poissonneux, et j'ai vu à Suko'i un caviar jaune trèssavoureux
qui, au dire des habitants du lieu, est fourni
par un petit poisson péché dans ce lac.
Me trouvani à Tarsus, j'appris qu'à certaines époques de
m