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qui eireclivemeiil est d'une qualilé rcinarquahlo et supérieure
peul-ètre à toutes les vifimles de boeuf salé que
produisent TKurope et les K(als-Unis de TAuierique.
Au reste, si dans les écrits des anciens rien ne peut
nous faire supposer que TAsie Mineure ait jatuais tiguré
au nombre îles pays célèbres par leurs races bovines^,
ces races paraissent avoir été très-remarquables dans les
portions septentrionales de la péninsule hellénique, litni-
Irophes de la péninsule anatolique, et nonnnément dans
l'Epire et dans la Thrace. A'arron 2 nous apprend que
tandis qu'en Italie les boeufs à pelage noir, qu'on y estimait
le plus, étaient communs, et ceux à robe blanche
très-rares^, ce qui est précisément l'inverse aujourd'hui^',
1. C'est ritalie que Varrou {Dererust., L. 11) considère ccpmme la patrie du
taureau, et il observe que les Grecs désignaieut cet auiraal par le nom d'-.T«ià; qui
dODua naissance à celui que porte wUe péninsule. Les recherches de la géologie
ne sont point favorables à l'opiniou du célèbre agronome romain. ftL A. Smitli
{James Jour». 1853, liv, p. 122-1'. I) pense que le bison existait eu Angleterre
daus les temps historiques ainsi que le bos prmigemis Boj. aux cornes gigantesques
et dont Jules César compare la taille à celle d'un éléphant. De plus, on a
découvert dans les dépôts lacustres très-récents de l'Angleterre les os ifune antre
espèce de boeuf plus petite, que M. Owen a nommée bos lovgifrons, et qui se
trouvent quelquefois associés à des ossements Immains. Nilsson a retrouvé en
Scandinavie des restes du bos longifrons Ow. mêlés à ceux du bos frontosus.
M. Smith admet que le bos longifrons a été la. souche de notre boeuf domestique,
en s'appuyant sur l'autorité de Jules César pour prouver que les bètes à cornes
étaient très-communes en AngleteiTe antérieurement à l'arrivée des Romains
dans cette ile; il ajoute que déjà au x^ siècle des chroniques nationales inentionuent
le while coetlle qui existe encore aujourd'hui daiiH plusieuis provinces
anglaises et est caractérisé par sa role blanche et ses oreilles ronges; il considère
cette race comme descendant directement du bos longifrons. De tout cela
il résulterait que la présence du Ijoeuf en Italie ne repose guère sur quelque document
de nature à prouver qu'elle y ait été constatée aiitèrieurunient à l'époque
où cet animal existait en Angleterre et dans lu péninsule Scandinave.
2. De re rust., L. n.
3. Cohimelle {De re rus t., vi, 1), dit cependant ([ue la Campagne en pruiluisait-
4. Il est curienx d'obsei-ver que la race des boeufs à cornes très-grandes, race
aujourd'hui caractéristique de tonte la Campagna de lUime, ne se trouve reproduite
sur aiirnn des ujonumiiiits qni ont été recueillis en si grand nonjl.re dans
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le contraire avait lieu en Thrace, où, dans les |)arages du
golfe de Mêlas, on no trouvait que des taureaux blancs.
Aristote^ assure que les vaches d'Kpire étaient d'une stature
tellement élevée, qu'il fallait se tenir debout pour
les traire. Chaque mamelle de ces gigantesques animaux,
donnait un quadranlal de lait, c'est-à-dire plus de vingtsix
litres, ce (pii ferait sup[)0ser qu'une seule vache fournissait
piU' jour au delà de cent litres, et conséqueinment
environ 30,500 litres par an; or, la moyenne du [ii'oduit
annuel obtenu des [)lus belles vaches de l'Angleterre n'est
que de 3000 litres-I — yElieu ^ et Pline'^ vantent également
les magnifiques races de TÉpire, sans cependant reproduire
les exagérations d'Aristote.
1(!S ruines do cette ville^ tandis que la statue équestre de Marc-Aurèle nous donne
le portrait vivant du vrai cheval romain tel qu'il existe de nos jours. Cependant la
Sala di animali du Vatican offre beaucoup d'exemplaires de taureaux et de vaches,
mais rien n'y indique la race bovine actuelle de Rome ; au contraire, plusieurs trèsbeaux
oiivrages de cette collection reproduisent les formes sveltes du corps ainsi
que la tète et les cornes, compamtivcmcnt petites qui rappellent plutôt la race
de l'Kgypte que celle de Rome, de Sicile ou de Hongrie, toutes fort remarquables
par le développement de leurs cornes. Il est donc probalde que llutroductiou de
ces races dans les pays dont il s'agit eut lieu postéricuremout à l'époque des Romains.
Le seul pays de l'Europe où les auteurs anciens mentionnent une lace à
grandes cornes, c'est la Macédoine; Héiodote {L. vu, 126) y signale des boeufs
sauvages à coimes gigantesques; mais ce qui prouve qu'ils n'y étaient pas communs,
c'est que l'historien ajoute qu'on recueillait ces cornes pour les envoyer en
Grèce. D'ailleurs, le roi Philippe, père d'Alexandre le Grand, fit placer comme un
objet de curiosité, dans le temple d'Hercule, un crâne de cet animid armé de
ses cornes, ce qne ce prince n'eût point l'ait si de semblables objets avaient été
comnimis dans ses Etats. Parmi les contrées eu dehors de l'Europe, c'est en Libye
qu'Hérodote (L. iv, 186) signale des taureaux cornes remarquablement déveloiv
liées : il nous apprend que sur l'oasis habitée par les Garamantes et située à l'ouest
(le celle où se trouvait le célèbre temple de Jupiter Amnion, on voyait des boeufs
dont les cornes rcconrbéts eu avant étaient d'une telle longueur qu'ils étaient
forcés de marcher à reculons, parco que, en s'appuyant sur la terre, ces numstrneuses
armures les empêchaient de se porter on avant.
1, Hist, anim., I,. ni, IC.
2. L. de Lavei'gne, Économie rurale de l'.-In g let erre, etc., p. 38.
Hist, aimn., L. xii, 2.
Ilisl. »at., L. viti, i;9,
1 *î