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n o n - s e u l e m e nt ile la cavalerie des Isiaéliles, mais aussi
menlionne le cheval C0T11T110 leur scrVfint oux sorviccs <i£iri-
• coles, tandis que les Parah'poiJK-nes (1. cap. i, vers. 14)
font remonler l'nsage de Iji cavalerie chez les Ilébrenx à
une époque encore pins reculée, puisqu'ils nous apprennent
que le roi Salomon (environ 1040 av. J.-C.) entretenait
douze mille cavaliers. Au reste, il n'es! pas proiialile
que les Hébreux aient beaucoup connu le cheval à Tépoque
des patriarches, car dans rénuméralion que fait Bïoïse des
richesses d'Abraham on voit figurer presque tous les animaux
domestiques, à Texception de ce précieux solipede^;
et d'ailleurs la loi de Moïse était assez peu favorable à
r é l è v e de la race chevaline.
Homère signale déjà en Asie lAIineurc, ainsi que dans le
pays limitrophe de la Thrace, plusieurs localités remarquables
par leurs chevaux : ainsi il parle ^ des coursiers à
termDs qui saus doute se ¡ appor t ent aux noms de Siisa et Fars. En ce qui concerne
l'Egypte, lusa^e très-ancien des chevaux, du moins pour le service de
l a guerre, se trouve parfaitement constaté par la représentation frequente de cet
animal sur les monuments de Thpbes qni remontent k plus df 3000 ans, et
quoique ces derniers ne rappellent qu'une race qui n'a rien de commun avec
le beau tn>e arabe, et se ratticheut plutôt à la race thessalieniie, il esi très-possiMe
que l'Égyple ait été dès les temps les plus reculés une pépinière de chevaux,
sinon pour la qunLié, du moins pour la quaniilé. 11 n'en est point de même
d e )a Perse, puisque, comme nous le venons, la province lie Fai s ne possédait
pas de chevaux avant Cyrns, en sorte que si sous les successful s de ce prince,
qui introduisit eu Perse la race chevaline d-- la :\lcdie, celle-ci se driveloppa jm
point de pouvoi r satisfaire aux besoins des Hûiireux et des Arabes, cela n' a pu probablement
avoir lieu qt.e Lien postérieurement au règne du iils de Cambjse
Mais ici encore, comme en Égyptf, ce n'est point parla (¡ualUé mai s plutôt par
l a quantité i|uc les chevaux persans seront devenus célèbres et amont mérité
l ' h o n n e u r d'être connus chez les Hébreux sous les noms de Sus et Farach, car
l a belle race persane si renommée aujourd'hui ne parait s'être développée que
p l u s i e u r s siècles après l'ère chrétienne; et il en est de même de U rare arabe
ci.mme j'essaierai de le pi'ouver dans le cours de ce travai!.
1. Deut. XVII, C.
2. Iliad , c. XII, V. 97.
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la robe dorée (alezan) d'Arisbé^, et qualifie les Méoniens^
de célèbres por leurs chevaux,- de môme il dit que Rhésus,
roi des Thraces, qui occupait l'extrémité du camp (royen,
possédait des coursiers d'une taille et d'une beauté admirables
« plus blancs que la neige et aussi véloccs que le
« souiïle de la tempête^. » Plusieurs passages du poete
prouvent le soin extreme que les Troyens apportaient au
maintien de leurs belles races de chevaux'^, ainsi que la
destination exclusivement militaire de ce noble quadrupède,
qui semblait exempt de travaux moins glorieux quoique
infiniment plus utiles'. Au reste, on sait que les héros
d'Homère n'avaient point l'habitude de combattre à cheval,
mais seulement dans leurs chars, que d'ailleurs ils quittaient
presque toujours au moment d'en venir aux mains
avec Tennemi; ils n ' y remontaient que lorsque la lutte était
1. Ville qui se trouvait sur la côte asiatii^ue des Dardanelles, non loin de l'ancienne
Abydos.
2. litad., c- X, v. 431. Les anciens habitants de la Lydie s'ajipelaient Méoniens
et occupaient probablement la vallée du Méandre ainsi que les montagnes limit
r o p h e s ; or aujourd'hui cette contrée n'est rien moins que recommadable par sa
race chevaliue.
3. IliaJ. c. XI, V. 454.
't. Diomede fit a t tacher les chevaux qu'il avait enlevés à Rhésus, à la cièche
o ù ses propres chevaux mangeaient d u froment. ( lUad., c. x, v. S09.)
5. Partout où Homère est dans le cas de mentionner des transports de charges
ou de bagages, il parle toujour s de boeufs ou de mulets^ mai s jamiiis de chevaux ;
a i n s i lorsqu'il s'agissait de réuiiir une grande quantité de bois pour la coustruction
du gigantesque bûcher sur lequel devaient être consumées les dépouilles
mortelles d'Hector: « les Troyens s'empressèrent aussitôt d'atteler aux voitures
« des boeufi et des mulets, et pendant neuf jours ne cessèrent de charrier uue
'< prodigieuse quantité de bois » [Iliad., c. xxiv, v. 781). De même il est probable
que d u temps d'Homère le cheval ne figurait point dans les t ravaux des cbainps,
car le pcüte observe (Iliad., c. x, v. 381) que le mulet est plus propre à tirer la
c h a r r u e que le boeuf; ce dernier rumiiiant était donc pour Uomèie le seul et
unique terme de comparaison parmi les animai \ x employés aux seivices agricoles.
L'usage presque exclusif des boeufs, mulet s et iues, dans les opérations de l'agric
u l t u r e semble s'être également conservé cboz les Romains, car Caton [De re rusl.,
i'. nv) ne mentionne pas le cheval pour re genre de t ravaux, pas pins que
III' le fait Varrnu [De aoricul..\\v. i,22).
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