'I
f i
CLIiMATOl.OGIK.
Piullus Diaconus' décrit lu campagne de Tarsus comme
ayant été très-boisée aviint l'expédition de Nicépliore
Phocas, qui, eu 900, y fit abattre les arbres; or, la vaste
plaine de Tchukurova est presque complélemcut privée de
végétalion arborescente. Nous avous déjà rapport é ailleurs
le curieux passage où Strabon parle des forêts qui de son
temps entouraient le mont Argée; or, aucune trace de
forêts n'existe dans le voisinage immédiat de l'Erdjiasdagh.
De plus, tout en signalant la nudité des plateaux
de la Lycaonie, le géographe grec observe que ¡¡lusieurs
localités de l'Asie Mineure, à son époque complètement
déboisées, n'avaient pas toujours été ainsi; il cite Astyra,
Thèbes et Placos, trois villes situées non loin du monl
Olympe, et nous apprend que, dans le siècle d'Homère,
Placos était couvert de forêts qui depuis ont complètement
d i s p a r u , et que Thèbes, jadis très-llorissante, n'était plus
q u ' u n désert. De même, le géographe d'Amasia» dit qu'en
Pamphylie . de riches forêts garnissent tontes les hauteurs
« autour de la ville de Sagalassus. » Or, la montagne sur
laquelle se trouvent les magnifiques ruines de celte célèbre
cité, près du village Aglassan, est très-peu boisée.
Vibius Sequester décrit les forêts de Thymbra (en
Phrygie) et de Claros. En parlant de la peuplade sauvage
des Tzani, Procope' dépeint la contrée qu'ils habitaient
alors comme complètement couverte d'impénétrables forêts
et exposée à des froids tellement intenses, que la ter r e s'y
trouvait presque constamment ensevelie sous la neige; il
1. Hist., L. IV, 1.
2. Voy. aotTtiGéogr.jihys. fomitarée de l'Asie Mineure,\>. iaJ.
3. L. XII, 7.
4. De oedifîciis, L. ni, fi, 7.
fi
C l t . ^ l ' I T l i l i Ml
nous apprend (|ue Justinien fit abattre une partie de ces
bois pour tracer des routes. A la vérité, il n'est pas facile
de déterminer avec précision la région habitée par les Tzani
de Procoiie. Selon Strabon, les Tzani ou Sainii portaient
anciennement le nom de Macrones, et ce peuple, d'après
Xéno|)hon , occupait la contrée montagneuse au Sud de
Trébisonde. Dionyse PériégèteS qui lui conserve le nom
de Macrones, le place à l'Est de cette dernière ville et de
la peuplade des Chalybes. Arrien^ identifie les Sanni avec
les Drilles de Xénophon, en les plaçant également à l'iîst
de Trébisonde. Il les dépeint comme très-sauvages et demande
à l'emperein- de mettre un frein à leurs déprédations
en les soumettant ou en les exterminant conii)létem
e n t ' . lUifus l-estus, Arrianus et Priscianus reproduisent
presque littéralement la nomenclatur e des peuples qui occupaient
la côte septentrionale de l'Asie Mineure, telle que la
donne Dionyse Pèriégète. Enfin, l'analogie entre le nom de
T'zani et celui de la province actuelle de Djanik pourrait
faire supposer que du temps de Procope, c'est-à-dire au
VI' siècle, les Sanni ou Macrones de Strabon et de Xénophon
s'étendaient jusque dans la région de la province de
Djanik, qui tient peut-être son nom moderne de celui de
ce peuple. Au reste, pett importe (pie l'on place le pays
1. Oi b. descript-, vevs. 76a.
2. Episl. ad Hadrianunt.
3. L'aspect inliospilalicr qu'avait tlii tfmps 4'Adrien la contrée située à flîst
de Trébisonde contraste singulièremcEl avec la description faite par Grégoire
do Njssa (Onens C/ir.sliinr.s, t. I, p. 500) do la région littorale située à l'Ouest
de cette ville; or en iiarlant do la province du IJontus Polemoniaciis dont
Neo-Cesarea (Nilisar d'anjourd'hui) était la capitale, il en représente les Iralùtants
comme accueillant avec prévenance les étrangers qui atfluaient cliez eux ditoutcs
les parties du monde ; il chaule la fertilité du sol et oliservc que ce quo
la terre ne peut produire est abondaranieut fourni à la contrée par les nombreux
navires qui lui apiionout le tribut des pays lointains.
i: i