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-M CI.IMATOLOGIE.
II résulte (le ce lahleau, qu'en teuani, compte île la difféfeuce
(les latitudes, et en admettant ap|u'oximativemeni
une diminution de 88 mètres pour chaque latitude et ini
exhaussement de la limite des neiges éternelles dans lii
même pro[)ortion, cette limite est relativement beancouj)
plus élevée sm- le mont Argée qu'en Europe et en Amérique,
mais en moyenne moins élevée que dans l'Asie
centrale. Au reste, bien que la supériorité du mont Argée
à l'égard de l'Europe et de l'Amérique soit très-probable,
elle ne conserve pas la même échelle relativement à
ces deux parties du monde; eu elîet, comparé aux quatre
montagnes de l'Europe, le mout Argée les dépasse toutes
par l'élévatiou de sa lin)ite des neiges perpétuelles, bien
ipie parmi ces montagnes il y en ait deux situées sous uue
latitude plus méridionale; en sorte qu'en examinant les
diiTérences entre les altitudes des limites SOT les quatre
montagnes en question et celles que ces limites auraient
dù atteindre si, toute proportion gardée, elles y étaient
aussi élevées que sur le mont Argée, nous voyons qu'en
moyenne la différence est de 374 mètres en faveur de ce
dernier, fliais cette différence acquiert des proportions
bien plus considérables à l'égard des montagnes du Nouveau
JIonde, à la seule exception du Mexique où la
limite des neiges perpétuelles est relativement plus élevée
que sur le mont Argée ; cependant, en excluant de la comparaison
les Alpes mexicaines, nous trouverons que la
différence moyenne entre l'Argée et les quaire points de
l'Amérique est de 2093 mètres, c'est-à-dire que les limites
des neiges éternelles sur les (juatre points devraient être en
moyenne de 2093 mètres plus hautes si elles étaient proportionnellement
aussi élevées que celles du moni Argée.
C.ltAt'lTltE Vtll, 491
Il en est tout autrement des grandes chaînes de l'Asie
•situées à l'Est du mont Argée, car, comparé à ces premières,
il perd beaucoup plus qu'il ne gagne relativement à l'Eul'ope.
A l'exception de l'Altaï et du versant méridional de
l'Himalaya, l'Elborouz, l'Ararat, le l l indou-Khou, le liolor
et le versant septentrional de l'Himalaya ont, tant dans le
sens absoluque dans le sens relatif, un très-grand avantage
sur le mont Argée; aussi, si ce dernier avait la limite des
neiges éternelles pro[(ortionnellement aussi élevée que les
cinq localités que nous venons de mentionner, cette limite
devrait s'exhausser de Î674 mètres, qui y est la différence
proportionnelle moyenne entre la hauteur des neiges
perpétuelles et celle sur les cinq remparts dont il s'agit.
Lorsqu'on voit le mont Argée le céder si complètement
aux chaînes de l'Asie centrale, on peut en conclure que la
limite des neiges éternelles va généralement croissant à
Lnesure qu'on s'avance à l'Est de l'Asie JlineOTe. Ce phénomène
semble prouver (pie la sécheresse de l'atmosphère
suit une progression semblable, car il est peu douteux que
l'altitude des limites des neiges perpétuelles ne soit déterminée
en grande partie par l'état hygrométrique de l'air.
Aussi voyons-nous que, sur le mont Argée du moins, et,
autant que l'on peut en juger par les observations incomplètes
(pie j'ai été dans le cas d'y faire, la sécheresse de
l'air est très-considérable : les résultats de ces observations
contrastent fortement avec la grande lumùdité
atmosphérique signalée par M. de Humboldt sur le Chimborazo
' à une altitude de 56i9"'.7, et par Jl. lioussingauK
à 0000 mètres, ainsi que sur le sommet du Pitchincha
à 'i547°'.74, où l'air était lieaucoup moins sec que dans
1, Klrùieye sdirifie», v. t . p. I'i7.
M .