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 genre  Ei/mis,  c'est-à-dire  à  Vei/uus  asimis.  Le  rôle  peu  
 saillant  que  joue  le  cheval  clans  cette  contrée  ne  devrait  y  
 donner  à  l'âne  que  plus  d'imporlance,  cependant  il  en  est  
 de  cet  animal  connue  de  presque  toutes  les  autres  espèces  
 domestiques  :  elles  ne  reçoivent  que  juste  autant  de  soin  
 qu'il  en  faut  pour  leur  conservation,  sans  qu'on  s'y  donne  
 aucune  peine  pour  le  perfectionnement  de  leur  race  ;  aussi  
 l'âne  subit-il  en  Asie  Mineure,  plus  exclusivement  peutêtre  
 que  dans  aucun  autre  pays,  toutes  les  rigueurs  de  sa  
 pénible  destination,  sans  en  recueillir  les  bénéfices.  C'est  
 une  bête  de  somme  et de  fatigue par  excellence,  non  qu'elle  
 ait  plus  de  force  et  d'aptitude  que  les  autres  animaux  
 domestiques,  mais  parce  qu'elle  est  moins  dispendieuse,  
 exige  moins  de  soins,  et  que  par  conséquent  sa  perte,  
 causée  par  l'épuisement  ou  par  une  vieillesse  prématurée,  
 est  d'autant  moins  sensible  que,  pendant  sa  triste  carrière,  
 quelque  courte  d'ailleurs  qu'elle  puisse  être,  son  travait  
 suffit  toujours  pour  couvrir  avec  bénéfice  les  frais  occasionnés  
 par  son  chétif  entretien.  11  en  résulte  que,  bien  
 que  placé  dans  des  conditions  climatologiques  favorables,  
 l'âne  de  l'Asie  Mineure  est  généralement  d'une  race  trèscommune  
 et  inférieure à celle  de  plusieurs  contrées  du  midi  
 de  l'Europe  et  entre  autres  de  l'Italie  et  de  l'Espagne,  sans  
 parler  de  ses  congénères  de  la  Perse  et  de  l'Egypte,  auprès  
 desquels  il  ne  se  présente  que  comme  une  créature  abâtardie  
 et  dégradée.  
 .  En  résumé,  la  condition  de  l'âne  en  Asie  Mineure  ne  
 paraît  guère  différer  de  celle  dont  il  jouissait  dans  l'antiquité. 
   Columelle»  le  considère  comme  une  excellente  bête  
 1.  DP TP  rust.,  t..  vil.  1.  
 C H A l ' l T l i l i  11.  66 3  
 de  somme,  à  cause  du  peu  de  soins  et  de  dépenses  qu'il  
 réclame,  et  observe  que  sa  destination  principale  est  
 de  tourner  la  meule.  Déjà  chez  les  anciens  Hébreux  les  
 ânes  étaient  employés  à  ce  service  ' ,  et  Lucien  ainsi  
 qu'Apulée  parlent  d'ânes  appliqués  à  la  mouture  et  ayant  
 les  yeux  couverts  ( mluta  fade  ) ,  exactement  comme  
 c'est  encore  l'usage  aujourd'hui  non-seulement  en  Asie  
 Mineure,  mais  aussi  dans  le  midi  de  l'Europe-,  M,  Rosenmùller  
 rapporte  des  passages  de  la  Bible  qui  prouvent  
 que  chez  les  Hébreux  l'âne  était  également  consacré  au  
 labour,  ce  qui  aujourd'hui  ne  se  pratique  que  très-rareinent  
 en  Anatolie,  où  le  boeuf  est  presque  exclusivement  
 chargé  de  cette  besogne.  D'après  Aristote,  il  paraîtrait  
 même  qu'en  cette  contrée  cet  animal  était,  de  son  temps,  
 moins  répandu  qu'aujourd'hui,  car  il  dit'  que,  bien  que  
 l'âne  et  le  mulet  endurent  mieux  le  froid  que  le  cheval,  
 le  premier  de  ces  animaux  ne  peut  cependant  supporter  
 le  climat  rigoureux  du  Pont  :  or,  de  notre  temps  il  y  
 est  presque  aussi  commun  que  dans  les  autres  parties  de  
 la  péninsule.  
 3 .  ONAGRE  ET  HÉMIONE.  11  est  très-probable  que  l'onagre,  
 ou  âne  sauvage  des  anciens,  que Pallas  croit  avoir  retrouvé  
 dans  son  ('71111« onager  ainsi  que  l'hémione  ( etiuits  hemio- 
 1.  De  re  rusi.,  L.  vu,  1.  
 2.  chez  les  liomaiiis,  la  dcslmation  de  l'ine  au  travail  tie  la  meule  était  tellemeut  
 générale  que  Ton  désignait  par  le  terme  collectil  .isiiii  tous  ceux,  hommes  et  
 hêtes,  qui  étaient  employés  dans  les  opérations  du  moulin.  Selon  Ephra'ùn  Leasing  
 (  Von  dem  Leben  uiid  den  Werkeii  des  .1/,  A.Ptautm),  le  célèbre  Plante  dut  son  
 prénom  à  ce  sobriquet  peu  llatteur  pour  l'espèce  humaine,  car  ta  misère  l'avait  
 forcé  d'aller  il  Rome  tourner  la  meute,  et  ce  fut  au  milieu  de  cette  occupation  
 peu  poétique,qu'il  dérobait  à  l a  compagnie  de  Ses  confrères  bipèdes  et  quadrupèdes  
 quelques  moments  furtifs  i>our  se  livrer  à  ses  immortelles  inspirations.  
 3.  //tsf,  aîiti».,  L.  VLU,  24-28.  
 4.  l a  question  de  savoir  si  rei i i i / a  onager  de  Pallas  est  réellement  l'oHasre  des  
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