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C L I M A T O L O G I E .
trêmo raideur des pentes, et les nombreuses cl proibndes
crevasses et dépressions qui en rompent la continuité, doit
être exirêmemeiit difficile, bien que je ne prétende point
la déclarer impraticable comme le croient unanimement les
habitants de la contrée. Dans tous les cas, si des glaciers
existent réellement sur le mont Argée, leur origine est
probablement à une hauteur qui ne reste pas au-dessous de
3600 mètres, et conséquemnient à 400 mètres plus élevée
que le berceau de la Mer de Glace sur le mont lilanc
(3200 mètres); il est également probable qu'ils ne descendent
guère au-dessous de 3000 mètres et s'arrêtent par
conséquent à 2000 n,êtres plus haut que la Mer de Glace .
qui, jusqu'auprès de Chamounix, descend à H00 mètres.
Quoi qu'il eu puisse être, il résulte des observations que je
viens d'énumérer d'après les faits recueillis par moi-même,
et qui sont, si je ue me trompe, les seuls qu'on possède
en ce moment à l'égard du célèbre et mystérieux Ar^oeiis
des anciens, que la limite des neiges perpétuelles sur le
revers méridional du mont Argée est relativement plus
élevée qu'en Europe et en Amérique, car si, prenant le
mont Argée pour terme de comparaison, nous rapportons
à sa limite des neiges perpétuelles celles qui ont été observées
sur des montagnes situées sous les latitudes les plus
variées, nous trouverons que l'avantage reste presque toujours
au géant cappadocien, soit dans le sens absolu, soit
dans le sens relatif. Pour nous en convaincre, comparons
sa limite des neiges perpétuelles avec celle signalée dans
y Asie cenlrale de Ji. de Humboldt » sur les'principales
montagnes de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique.
1. T. III, p. 359.
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Les Pyrénées étant de 5 degrés de latitude plus au Sud
que le mont Argée, la différence des limites respectives
devra être de 440 mètres ^ environ en moins pour les
Pyrénées, tandis qu'elle est de 672 mètres.
La différence des latitudes entre la Sierra-Nevada (Espagne)
et l'Argaïus étant d'un degré, occasionnerait une
différence entre les limites respectives d'à peu près 88 mètres
en plus pour la première, tandis qu'elle est de 10 mètres
seulement. Les Alpes suisses ayant 2 degrés de latitude de
plus que le mont Argée, celui-ci ne devrait avoir sur les
Alpes qu'un avantage de 176 mètres, tandis qu'il en a un
de 692 mètres.
L'Etna ayant un degré de latitude de moins que l'Argée
devrait avoir sa limite de 88 mètres plus élevée que celle
du dernier, tandis qu'au contraire elle offre une infériorité
de 495 mètres. Si nous 'continuons ce parallèle à travers
l'Asie, nous n 'y trouvons parmi les montagnes dont la limite
des neiges perpétuelles est plus ou moins connue, que
l'Altaï qui, sous le rapport dont il s'agit, soit inférieur à
l'Argée, tandis que celui-ci est surpassé par l'Elborouz
(Caucase), l'Ararat, le Hindou-Khou et le Bolor. En effet,
l'Altaï étant de M à 13 degrés de latitude plus boréal que
l'Argée , sa limite devrait être de 924 mètres à 968 mètres
inférieure à celle du dernier, tandis qu'elle l'est de 1236 à
2244 mètres.
L'Elborouz ayant 5" de latitude de moins que l'Argée, a
une limite de 28 mètres supérieure à celle de ce dernier,
•1. Cn admettant rjuc 84 à 88 raptres corrospoudent à un degré de latitude et
I | n e l'augmentation on la diminution des degrés de latitude peuvent ilans eetti^
proportion îuiisser on Iiaisser la limite des neiges perpétuelles, c'est-ii-dire qu'un
degré de latitude de pins ou de moins correspond à un exhaussement ou à une
dépression de la limite de 81 à 88 mètres.
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