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ZOOLUGllî.
ce qui sans cloute ne rappelle poiiil les taureaux tie l'Asie
Miueure , aujourd'hui si parfaitement inotreiisirs et uialuigres,
il ne paraît jias que la j-ace bovine ait jamais été
célèbre dans la péninsule, car les anciens ne la citeul
point comme remarquable sous ce rapport; et cependant
aucun auimal domestique n'a, autant que le boeuf , occujjé
l'atteution des agronomes grecs et romains», qui n'ont
point manqué de citer tous les pays où la race bovine se
trouvait cultivée avec un notable succès. Il est vrai que
Strabons signale la ville de Biihijnium connue célèbre [)ar
ses fromages; mais il ne nous fait pas connaître l'animal
qui fournissait le lait employé à leur confection. Or aujourd'hui
on eu fait beaucoup en Asie Miueure, n)ai3 ils sont
presque tous de lait de mouton ou de chèvre. Au reste,
déjà chez les anciens le lait de ces deux nuniuants paraît
avoir été plus généralement estimé que celui de la vache.
•\arron-' place au premier rang le laitage fourni par le
mouton et la chèvre, et Virgile aiusi que Columelle,
1. Columelle consacre tont le livre t i île son onvrago à r é l m du taureau qu'il
declare être ranimai le plus important dans l'économie rurale. Il discute longuement
le régime alimontùre le plus convenaMe à ce ruminant, et reeommandf
plus d'une fois l'usage du vin comme conlbrlatit, genre de Ijrcuvage aniiuel
le toeuf ne pourrait guère aToir droit eliez les maliomélans, nit l'homme
même n'ose y prétendre. Varron (Be re rust., I.. ,, 171 place le liceid- à cité de
resclave, en aitaiettant pour les instruments aratoires la singuliire divi.sion eu
trois classes : la première embrasse les imlrumenls donés de voix, genus OÙcale,
et est représentée i)ar l'esclave ou l'ouvr ier ; l a seconde, appelée semi-vocale,
comprend le toeaf; la troisième, designee prir l'epitliète de muette, geuvs milium,
se r.apporte aux aiipareils aratoires non animés, co]ume charrue, hèche
faucille, ete. II est hieu lieurenx pour notre siècle que nous puis.sioNs aimer
tout autant line les anciens l'agrienltiira lit les animaux domeslii|ucs, sans pour
cela considérer le lalioureur comme étant le synonyme dn Loenf, do la charme,
des futailles et des paniers.
2. L. .ïii.
De re rusl., L ri. 1!,
i . Georg., I,, il, V. HOij,
C I l A P l T I l l î V. 740
eu Iraitaiit îles animaux domestiques lactifères, s'occupent
particulièrement des deux espèces dont il s'agit.
De même, si, comme nous l'apprend jElieni, les lois,
en Phrygie, condamnaient à mort cpiiconque tuait un boenf
destiné au labourage, ce fait prouve l'une de ces deux
choses : ou la rareté absolue de cet auimal, ou le grand
développement de l'agriculture , dout les besoins sans
cesse renaissants faisaient craindre qu'ils ne devinssent
disproportionnés avec les moyens de se procurer des
bêtes de labour. D'aillein-s, Varron « nous apprend qtie
les anciens en général avaient tant de respect pour le
b oe u f , si indispensable aux travaux des champs, qu'ils
avaient décrété la peine capitale contre quiconque tuerait
cet auimal. Pline, Valère ¡Maxime' et Columelle'' attestent
le même fait. Il en résulte, que dans l'antiquité le boeuf
était destiné plutôt à l'agriculture qu'à l'alimentatiou de
l'iiomme, et que par conséquent c'était le mouton et la
chèvre qui servaient particulièrement aux besoins de la
boucherie, exactement comme de nos jours eu Asie Mineure.
Il faut donc supposer que ces deux derniers
animaux jouaient le rôle principal, sinon exclusif, dans
les fournitures do viande salée que faisait aux Homains
l'Asie ¡Mineure, particulièrement l'Arménie^ et le Pont®.
Or, aujourd'hui encore les viaiules salées de Kaisaria et
d'Angora sont célèbres dans la Péuinsule sous le nom de
pcKlerma: mais c'est le mouton qui y fournit cette denrée,
V-i'r
1
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\. llisl. am>}¡al,L.xn,'6h.
i . De re rust., L. ii, 5.
!l. L. viii, 8.
.'i. Dpre rusl., L. vi.
3. l")nro;uî de Mallo, Écoii. pol. áes Romains, v. ii, L. iv, ch. iS, p. '<'>'.
Il Moi'oan ilo .loniins, Slatixl. des peuples de raiilkjuilé, v. U, p. '.9(5- t r
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