U 4
l'î
ZOOLOGIE.
par l'aspect général, par la ilistrihuliou des couleurs, et
qui ont cependant uu organe qui peut servir à les distinguer.
Or, c'est précisément les cas des panthères. C'est à
M. Ét ieuue GeoiTroy-Saint-Uilaire que l'on doit cette remarque,
et c'est lui (|ui a fixé l'attention des naturalistes sur
la facilité de caractériser ces animaux par l'examen des
couleurs, non de leur corps, niais de leur queue, et sur
les jappor t s de longueur entre le tronc et la queue.
« Quand 31. Geoffroy eut reconnu que le jaguar a la
queue courte, moins longue que le tronc, et que les taches
uoires de cet organe tonnent à son extrémité deux ou trois
cercles ou anneaux complets; que la panthère a, au cont
r a i r e , la queue égale au moins à la longueur du tronc,
que le dessous est blanc et sans taches, parce que les taches
ne s'étendent que sur le dos de cet organe, l'illustre savant
a indiqué aux zoologistes la partie du corps où l'on trouverait
des caractères pour donner la diagnose de ces espèces.
JI. Frédéric Cuvier, suivant ces principes, a observé
que les panthères venues de l'Inde dans nos ménageries,
c'est-à-dire de la côte de Malabar ou de Ceyian, ont la
cpieue plus longue encore que la panthère de Barbarie ;
et il a nommé cette es])èce panthère à longue queue {Félis
longicaudala).
« En poursuivant ces recherches dans cet esprit, j'ai
remarqué une panthère originaire du Gabon et vivante
dans la ménagerie du Muséum ; elle a la queue beaucoup
plus longue encore que les espèces précéileutes, car un do
nos exemplaires mesure, de la nu(|ue à l'origine de la
queue, 0"'6S, et la queue a 0"77 de long. Cette [lartie du
corps est d'ailleurs couverte de laches noires en dessous
comme sur le dos. Les lianes de l'animal sont aussi cou-
Clt.itMTIlE IMlEMlEtl. 6(7
verts d'un nombre plus considérable de taches. On peut
la désigner sous le nom de panllicre à rjueue tachetée [Felis
poecilura Val.).
« J'ai fait la revue des variétés ou peut-être même des
espèces incertaines qui sont réunies dans les galeries du
Muséum, pour fixer les caractères de l'aninuil dont je vais
donner une description succincte ; nous le devons à M. Tchihatchetr.
On sait avec quelle ardeur il a exploré l'Asie
Mineure pour nous faire connaître ces contrées si pleines
de souvenirs. La géologie, la botanique et la météorologie
ont toujom s appelé l'attentiou de ce savant voyageur, mais
il n'a rien négligé de ce qui pouvait nous faire mieux connaître
sa géographi e physique.
Cl Ou savait par les récifs des anciens et de quelques
modernes que les contrées monfueuses à l'Est de Smyrue
recèlent encore aujourd'hui des panthères. M. Pichón,
consul de France à Smyrne, a souvent parlé à sou parent
M. Brongniart des panthères qui se rencontrent près de
Smyrne; mais SI. Tchihatcheff a fait plus, il a rapport é la
peau d'un individu atteint dans une chasse près de Ninfi,
petit village situé à 40 kilomètres Est de Smyrne. Nous
avons pu faire monter ce précieux mammifère, et, en le
comparant à notre panthère algérienne [Fetis pardus), nous
lui avons trouvé des caractères très-disfiuctifs. L'animal,
aussi grand que nos plus grandes panthères africaines, a le
pelage cendré ou gris légèrement roussâtre, peu chargé de
taches en larges roses ou cercles mal fermés sur les flancs;
sur les épaules et sur les cuisses elles sont un peu plus
petites; à partir du poignet ou du tarse, les taches deviennent
dos gros points noirs, que l'on retrouve sur la fête et
un peu sur le cou. Les taches en roses arrondies se contim
^ îlilî