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présciUt'iil une valour très-inférieure à celle qui, iliins
celte ville, exprime la clilToronce dont il s'agit (17.58) :
elle osl tie 11.4 à Gibraltar, do 13.0 à Alger, de 14.9 à
Malaga ; d'ailleurs, des localités beaucoup plus boréales
n'atteignent i)oiut le chiffre différentiel de Tarsus, comme
par exemple Lisbonne (H. l ) , Barcelone (10.3), Naples
( 1 0 . 1 ) , Cagliari ( IS) , et même lîordeaux (15.5). Aureste
Catania, plus méridionale que toutes ces villes, mais un
peu plus septentrionale que Tarsus , possède mi chiffre
différentiel entre les moyennes extrêmes mensuelles trèsrapprocbé
de celui de la ville cilicienne, savoir : 17.1.
Les différences assez fortes que l'on observe à Tarsus
entre les quatre saisons de l'année, ainsi qu'entre les
moyennes mensuelles extrêmes, se trouvent compensées
par la marche régidière que suit la température dans ses
répartitions mensuelle, décadaire et diurne. Effectivement,
la table 5 nous montre que le maximum qu'atteint la dilTérence
entre les moyennes mensuelles est en moyenne de
10 degrés, et que généralement circonscrites dans les limites
étroites de 1 , 3 et 4 degrés, ces différences ne fournissent
en moyenue annuelle que le chiffre modique de 2.91. Au
reste, je dois mentionner ici un fait que mes registres ne
font point suffisamment ressortir, sans doute à cause de la
brièveté des séries d'observations et aussi do l'absence de
maxima pour certains mois; ce fait, qui m'a été affirmé par
plusieurs habitants de Tarsus, c'est un abaissement de
température très-sensible ayant lieu chaque année entre le
15 et le 27 mai, et qui amène ordinairement de la geléo
blanche pendant trois nuits. L'approche de ce phénomène
est tellement connue et redoutée des habitants, qu'ils laissent
toujours passer le 27 mai avant de conunencer à
C I l A t ' l T U K V.
senior le cotonnier. Il est vrai que |)lusieurs points de
l'Europe nous fournissent |)Iusieui's exemples de recrudescences
semblables, mais ces recrudescences n'yontponit
la régularité que l'on constate à Tarsus, où elles rentrent
pour ainsi dire dans l 'ordre des choses normales.
Un fait de pareille nature, que M. Fournet* signale en
l'rance et dans plusieurs contrées limitrophes pendant
l'anuée 1849, a surtout cela de curieu.\ qu'il tombe précisémeut
comme à Tarsus dans le mois de mai. « La cha-
« leur, dit M. Fournet, augmentait à Lyon avec rapidité,
« lorsque dans la journée du 8 mai un veut fort du Nord
« amena un grésil fondant qui refroidit l'atmosphère au
« point de provoquer une assez forte gelée pcjulant la nulle
tinée suivante; ce phénonjèno eut lieu simultanément à
« Lyon, dans tout le bassin du Rhone, jusque dans le Var,
« le comté de Nice et une partie du Piémont. » Ou pourrait
encore observer que l'époque caractérisée à Tarsus par un
abaissement momentané de la température, correspond en
quelque sorte avec le phénomène connu en Europe sous le
nom de lune rousse, et qui a quelquefois lieu simultanément
sur un espace plus ou moins considérable. ¡M. Elie
de B e aumont ent r e autres, a signalé l'extension extraordinaire
que présenta ce phénomène en 1854 entre le
24 et le 25 avril, lorsqu'à la suite d'une bnisque invasion
des vents d'Ouest, qui viiu-cnt succéder aux vents d'Est,
presque dans toute l'Europe le Ihermomètro descendit
au-dessous du point de congélation.
Quant aux variations des moyennes diurnes observées ;i
Tarsus, nos registres [irouvent qu'elles n'ont jamais dépassé
1. UiiUel. de la soc. mèléor., t. U, i''® par t ie, annco ISIi^i, p. 06.
2, Annuaire de la Soc. mélcoy., t. II, partie, ii. Klîi.
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