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138 ZO O I . O G I l i .
Malgré sa granilo richesse on moulons, l'Asie Mineure
n'eu lire aucun des avautages que produirail le pei'fccliouuenient
dont leur race est susceptible; la procréalion
arliBcielle de variétés à laine line y est coin])létenjeut
ignorée, et il u'eu existe point qui ail une iuiporlauce marquée
pour l'industrie manufacturière, si ce n'esl la laine
des moutons d'Ailramite ou de Gueurdès (et d'uu petit
nombre de localités limilroplies) employée à la conleclion
des célèbres ta|iis de Smyrne. Celte absence de races nobles
est d'autant plus regrettable qu'elles existent encore aujourd'hui
dans les contrées limitrophes de la péninside,
d'où il eut été aisé de les y introduire. Eu effet, les moulons,
et même les chèvres de la Mésopotamie, sont d'une
race supérieure!, tandis que rien n'égale la fmesse de la
laine des moulons de Kerman^ dans la Perse njéridionale ;
elle ne le cède point à celle de la chèvre de Cachemire.
Les moutons de cette race sont de pelile taille, aiusi que
nous l'apprend le colonel Chesney, qui parle avec admiralion
du magnifique coup d'oeil que présentent ces toisons
soyeuses exposées sur les marchés de la ville de Kerman.
Kasinpfer ^ signale dans les provinces adjacentes de la mer
Caspienne aiusi qu'à Bukhara, des moutons aussi grands
1. Chesney, The Expedll. for the survey, etc., v. 1, p. 103. L'estimatle s-ivant
qui dirigea l'importante exploration tlu Tigre et de l'Euplirate, nous apprend cjuc
le seni pachalili de Bagdad fournit annuellement an gouvernement turc peur une
valeur de 2 millions et demi de dollars (environ 16 millions de i'rancs) des dimes
prélevées sur des tronpeaux de montons et de chèvres, ce iini porterait la v.alcur
de ces derniers diins ce pachalik à environ IfiO millions do francs.
2. Chesney, ibid., p. 229. Tavernier fait déjà mention do la laine des moutons
de Kerman, seulement il leur prète la singulière propriété de laisser toniLer euxmêmes
cette laine et de rester nns comme des povreeaux btiutlUs. Hnscnmuller
[HMische Natnru. 1/ ler Thell, p. 81) pense ([no ce sont les moutons de Kerrnaii
(¡ue la Bilile a en vue en pariant de la célèbre toison bianche reflet rougeitre
que les marciiands de Damas apportaient à ïyr .
3. Amtrnil. exot., fase. Ill, p. iiüf;.
C i l A P I T I V E V. Ti ' J
que des fmes, et dont la queue pèse (luelquefois 80 livres
(quadrai/inla libras ) ; leur toison est d'une finesse extrême,
leur chair délicieuse, et leur graisse d'un goût lellemenl
exquis qu'elle est supérieure à celui du beurre : bulinim
suavitate hmijesuperans. Le célèbre naturaliste nous apprend
en même temps que celle race (quoiqu'il laine moins estimée)
se retrouve uon-seulemeut dans l'Arabie déserte et
dans les parages de lîassora, mais encore dans toute l'Asie
inférieurejusqu'à la Palestine. Le géographe arabe Iszlachri^
dil que de son temps (x* siècle) les moulons du pays des
Gouzes (rives de la Caspienne) jouissaient d'une
grande célébrité.
Si aujourd'hui l'Asie ilineure ne possède point des moulons
de race fine, bien qu'il s'en trouve dans les contrées
limitrophes, il n'en élail pas de même aux beaux
jours de sa prospérité. La race des moulons d'Espagne
parait avoir le droit de réclamer la palme sur tous les
autres pays par ranciennelé de sou renom [luisque c'est
de là que les Phéniciens tiraient leur meilleure laine,
et que les mérinos étaient l'olijet d'une demande et d'une
estime telles, qu'un bélier se payait jusqu'à un lalenl,
(environ 5,000 francs)". IMais aussi, plusieurs localités
de l'Asie Mineure ont joui d'une gramle célébrité à cause
de leurs races ovines. Ainsi, .Elieu vante celle de la
I, Tradueliou de Mordmau (Om Cuc/i <itr ¡.tender, p. til).
l. élèvc de la race ovine a dû avoir été Irès-florissaute en Palestine, également
à nue époipie tort reculée, car il est dit dans le Lim-e des liais (n, 3-1) que les
Moal.itcs payaient à .loram, roi d'Israël, nu tribut de laine fournie par cent mille
agne.aux et àutaiU de béliers. D'un autre eèté, les mentons de certaines îles, aiusi
I|ne dn continent de l a Grèce, étaient dans la plus liante antiquité célèbres p,ar la
finesse de Icnr laine, .\insi Homère {Odys., xv, vers. '<02) clianlc les moutons de
n i e de Scyros, et Varrou ( ite re rusL, ii, 2) signale les superbes laines do l'.-Ulique.
Colnmclle ( De re rusl., vu. 2) parle aussi avec éloge des brebis grecques.
3. Ileeren, Ideen, etc , Th. I, Thrrnhier, p. 21").