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in CLJiMA TULOGIE.
j'ai pu, par la tempéralure quo j'y ai observée, me former
une idée de celle qui doit y régner pendant les mois les
plus froids de l'année; et, d'un autre côté, je fus ii même
de m'assurer que des moyennes hivernales assez basses s'y
trouvaient justifiées par le relief du pays dont j'étais, avant
de le visiter, très-loiu de pressentir la nature. Quand je
voyais la partie centrale de la Mysie presque en blanc sur
les cartes, je me figurais que ces espaces incolores indiquaient
un pays de plaine, c'est pourquoi je m'empressai
de choisir précisément cette contrée pour ma campagne
d'automne. Mais grande fut ma surprise lorsqu'en m'avançant
à l'Est dé Bolat je reconnus que toute cette partie de
la Mysie est hérissée d'un labyrinllie de montagnes ou
renflée en plateaux élevés et froids. L'espace compris entre
Bolat et Erigheuz forme ime région très-accidentée que les
habitants s'attendaient d'un moment à l'autre à voir ensevelie
sous les neiges qui la couvrent pendant plusieurs mois;
à Erigheuz, par exemple, elle acquiert une épaisseur de
3 à 4 mètres. D'ailleurs, autant qu'il m'est permis de l'induire
des nombreuses mesures hypsométriques que j'y fis,
la moyenne de l'altitude des montagnes et des plateaux qui
hérissent la contrée comprise entre Balikesri et le Mouraddagh
d'un côté, et entre les parallèles de Bolat et la chaîne
de Demirdji de l'autre, ne doit pas être inférieure à 500 ou
600 mètres. Il est donc très-probable que la température
moyenne annuelle de celte partie montagneuse de la Mysie
n'est pas supérieure à 8 degrés, tandis que sur certains
points cette moyenne doit être beaucoup plus basse. En effet,
la région élevée qui se rattache à chacun des deux versants
du Mouraddagh et se prolonge à l'Ouest jusqu'à Koutaya,
est pendant l'hiver ensevelie sous une neige épaisse
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qui demeure plusieurs mois. Le 9 novembre, lorsque je me
trouvais dans le petit village Osmandjik, situé sur le versant
oriental du Mouraddagh et dont j'ai déterminé l'altitude à
938-, le thermomètre àsept heures du matin marqua — 12,
et le thermomètre minimum était descendu la nuit à — 15.
Or, la latitude d'Osmandjik est d'environ 39°, et par conséquent
à un degré près celle d'Érivan, tandis que les altitudes
des deux localités sont presque identiques ; si bien
qu'il ne serait pas improbable que leurs climats respectifs,
et surtout les moyennes hivernales, offrissent une certaine
ressemblance. On est d'autant plus fondé à le croire, que si
une température tellement basse a pu se présenter déjà en
automne, les minima absolus doivent descendre beaucoup
plus encore au coeur de l'hiver, surtout au mois de janvier :
motif de plus pour supposer que les moyennes hivernales
d'Osmandjik doivent se rapprocher beaucoup de celles d'Erivan,
sans admettre toutefois la même concordance entre
les moyennes estivales respectives. Effectivement, celles
d'Osmandjik doivent être beaucoup moins élevées, la
vigne n'y prospérant pas, tandis qu'elle est cultivée avec
succès à Érivan, grâce aux étés remarquablement chauds
de cette ville; or, comme c'est la valeur très-forte de la
moyenne estivale qui élève le chifTre de la température
moyenne annuelle d'Érivan, il s'ensuit que cette cause
n'existant point à Osmandjik, sa moyenne annuelle doit
être inférieure à celle d'Érivan, et conséquemment audessous
de 7.50, tandis que sa moyenne hivernale est probablement
égale à celle de cette dernière ville, c'est-à-dire
—7,10. Si tel est eu effet, approximativement, le climat
d'Osmandjik, il doit se retrouver avec plus ou moins de
modifications locales dans toute la zone de 900 à 1,000 mè