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de cette ville, car elle n'a point d'analogue dans toute
l'Europe, puisque les moyennes estivales des points les ¡jlns
méridionaux de notre continent, (^.adix et Gibraltar entre
autres, sont loin de pouvoir se mesurer avec Tarsus; de
plus, à la seule exception de Tunis, qui, parmi toutes les
localités littorales situées sous la latitude de Tarsus, est
la seule dont la moyenne estivale se rapproche un peu du
cliilTre de cette ville sans toutefois l'égaler, il faut, pour
trouver ce chiffre, descendre jusqu'aux régions tropicales
et même équatoriales : ainsi, les étés à Calcutta (lat. 22° 35)
n e sont en moyenne que de 12 centièmes d'un degré plus
chauds qu' à Tarsus dont, en revanche, la moyenne estivale
est même un peu plus forte que celles de Bombay
(lat. 18° 51, moyenne estivale 28.2) et de Macao (lat. 22° 11,
moyenne estivale 28.3). On peut donc sans exagération
qualifier d'eie tropical la saison estivale de Tarsus; et ceci
paraîtrait d'autant plus fondé si nous possédions les
maxima diurnes, que malheureusement mes registres ne
marquent point. En effet, malgré le chiffre très-élevé qu'y
présente Je thermomètre à deux heures après-midi, il est
probable que cette heure ne coïncide point à Tarsus avec
le maximum absolu de la température diurne, car pendant
le mois de juillet, dont j'ai passé une bonne partie à
Mersine (près de Tarsus), mon thermomètre à midi et à
l'ombre montait très-fréquemment à 44°, une fois même
à 45°, et exposé au soleil à 49° 50. Enfin, sans conserver
une supériorité égale à celle que possèdent, à l'égard des
autres pays, les moyennes printanières et estivales de
Tarsus, la moyenne automnale de cette ville l'emporte sur
toutes les localités littorales de l'Iùirope (et à un bien plus
haut degré encore sur celles de l'Asie orientale et de
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l'Amérique) situées sous la même latitude ; en sorte que le
chiffre de la moyenne automnale de Tarsus ne se retrouve
que sous des parallèles de cinq à six degrés plus méridionaux
: ainsi, par exemple, la moyenne automnale
d'Alexandrie (23.2) n'est inférieure à celle de Tarsus que
de 2.93.
Les chiffres des moyennes des saisons à Tarsus, comparés
à ceux des autres pays, ont déjà dû faire pressentir que
dans cette ville les différences entre les quatre saisons doivent
être beaucoup plus fortes que dans les localités situées
sous la même latitude ; nous avons vu, en effet, que, tandis
que la moyenne hivernale de Tarsus diffère peu de celle
des localités susmentionnées, les moyennes printanières,
estivales et automnales dépassent considérablement ces
dernières, et que, de plus, la valeur différentielle entr e les
moyennes de ces trois saisons et celles des points qui peuvent
leur servir de terme de comparaison est loin d'être la
même. Cette prénotion se trouvera confirmée par ce qui
suit. Le chiffre de 7.27 qui à Tarsus exprime la moyenne
de la différence entre les moyennes hivernale et printan
i è r e , ne se retrouve dans aucune des localités littorales
de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, situées sous le
parallèle de Tarsus, comme Cadix (différence entre l'hiver
et le printemps 4.4), Alger (différence 3.1), Malaga
(différence 3.1), Gibraltar (différence 3 .2) , Tunis (différence
5.1), etc. Or, on peut généralement admettre que
les différences entre les quatre saisons diminuent à mesure
qu'on s'avance du Nord au Sud, bien que quelques points
présentent à cet égard des exceptions locales' ; aussi, pour
1. Ainsi la clifréreiice ent r e les m o y e u u e s e s t ival e et p r i n t a i û è r e est à C a l c u t t a 8.1,
e t il Al™cl icl icr (lat. 28015) 7.3, et c o n s é q i t emn i e n t presque ident ique avec l e chiffre
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