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C L I M A T O L O G I E .
pas moins vrai iiue, pour trouver à cette localité des
termes de comparaison exacts, il faudra très-probablement
les chercher dans les zones torrides encore non explorées
et que, dans l'état actuel de nos connaissances, on peut
dire sans exagération que SIossoul possède en moyenne
des étés presque aussi chauds que les points de la terre qui
présentent le maximum de la teuipérature estivale observée
jusqu'à aujourd'hui. Aussi le (ableau que les voyageurs nous
tracent des étés de AIossoul atteste un degré de température
tout à fait extraordinaire. Nous ne citerons que les paroles
suivantes des missionnaires américains qui avaient séjourné
dans cette ville, et dont les assertions sont généralement
empreintes de ce cachet de sobriété consciencieuse qui les
recommande à la coufiance des esprits habitués aux
appreciations rigoureuses de la science.
« Lorsque le thermomètre qui se trouvait à l'ombre était
exposé subitement à midi aux rayons du soleil, on le
voyajt monter avec rapidité à 14° 40 ou i4" 60 Fahr. '(44-45
— 43° 56 Cent.). Tous ceux auxquels leurs moyens le permettent,
se construisent des chambres dans leurs caves où
Ils se réfugient pendant les heures les plus chaudes dé la
journée. On passe les nuits sur les toits, d'autant plus que
la rosee comme la pluie sont inconnues daus cette contrée
pendant l'été. Le contact avec tout objet sec nous causait
une horrible sensation de chaleur, et lorsque nous nous
couchions dans nos lits nous les trouvions comme échauffés
par des bassinoires brûlantes, tandis que les dalles de nos
chambres paraissaient être douées d'un pouvoir calorifique
tout particulier. Au lieu d'éprouver la sensation rafraîchissante
que donne ordinairement pendant les chaleurs le
changement de linge, notre corps n'en était que plus
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embrasé, car les chemises ([ue nous conservions dans les
endroits les plus frais de notre habitation en sortaient aussi
chaudes que si elles avaient été exposées aux bouches
d'une fournaise » La peinture que nous font les missionnaires
américains des chaleurs excessives de SIossoul s'accorde
en tous points avec les assertions des voyageurs qui
.ont visité cette ville. Ainsi, M. Delaporte^, qui en ce moment
y réside en qualité de chancelier du consulat de France,
parle eu termes très-vifs des souffrances à peine supportables
que cause dans cette contrée un soleil dévorant,
et pour n'en donner qu'un exemple il dit qu'en 1854, au
mois d'avril, le thermomètre centigrade est monté à
50° à l'ombre, ce qui peut faire supposer qu'au soleil le
mercure ne se serait trouvé guère loin du point d'ébullition.
L'immense disproportion qui se manifeste entre la température
estivale de llossoul et celle des autres points du
globe disparaît pour les moyennes hivernale, printanière
et automnale, et la première est même inférieure ;i
beaucoup de localités situées en Europe sous le même parallèle
que JIossoul, en sorte que sa moyenne hivernale correspond
plulôt à celle de latitudes plus septentrionales,
comme par exemple à celle de Rome (lai. 41° 54 Nord);
d'un autre côté, si la moyenne printanière de Mossoul est à
peu près celle de Damas, elle est inférieure à celle de plusieurs
localités situées sous la même latitude, mais daus le
voisinage de la mer, comme par exemple Gibraltar et Tunis,
cependant elle est plus élevée que celle d'Alger; enfin, la
moyenne automnale de Mossoul parait être plus élevée que
I. American .iournal. ii. 4. \t. 83.
3. Ullre à M. fíeiiiaud, insérée dims lu Journal axialiQue^ a® série, 1. V. [t. 385.
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