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Z O O L O G I E .
hommage eu 1848 au »luséum impérial de l'Académie des
Scieuces de Saiut-Pétersbourg. M. Brandt, directeur do ce
bel établissement devenu peut-être, grâce à ses etforts
persévérants, le plus riclie dépôt qui existe en Europe
des représentants de la faune asiatique, a bien voulu, à
ma prière, non-seulement comparer les pièces recueillies
par moi avec l'exemplaire original qui a servi de type au
célèbre Pallas pour sa Capm oecjaçp-us », mais encore soumettre
ii une étude critique toute cette intéressante espèce,
qui est bien loin d'être nettement circonscrite, et ofifre,
surtout sous le rapport de la synonymie , beaucoup dé
vague et d'arbitraire. Personne, parmi les zoologistes de
l'Europe, n'est aussi avantageusement placé que M. Brandt
pour porter enfin le Hambeau de la lumière dans cette
question encore obscure; aussi m'estimé-je lieureux de
pouvoir soumettre à mes lecteurs le travail que je dois à ce
savant distingué, travail qui, entre autres mérites, possède
celui d'établir pour la première fois sur des bases d'une
démonstration positive la dérivation de notre chèvre domestique
de la Capra oegagrus. Voici la traduction fidèle
du manuscrit allemand de M. Brandt:
« La comparaison des crânes rapportés de l'Asie Mineure
par M. de Tcbihatchef avec celui qui a servi à Pallas de type
pour sa Capra cecjagrus m'a démontré l'identité parfaite
entre toutes ces pièces. Excepté le crâne susmentionné,
Pallas s'était servi, pour la création de la nouvelle espèce,
des renseignements donnés parGmelin le jeune sur les for-
"les extérieures de l'animal 2, et il pensa que l'espèce dési-
1. Spkilegia soiilogica fase.., t. XII, f. 4S.
2. S. G. Gmeiin. Reise durch Russlatid,t. III. p. /<!):i
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guée par Kijempfer' sous les noms de Capricerva et do
Passeng était identique avec la Capra oegagrus, comme l'avait
déjà admis M. Gmelin. Aussi, n'ayant point à sa disposition
une peau quelconque de l'animal, le célèbre naturaliste
jugea à propos de compléter dans ses Spicilegia les
renseignements empruntés à Gmeliu par les notices qu'avait
fournies Kaîmpfer. Or la Capricerva de Koempfer est évidemment
une espèce de chèvre appartenant à la section
des bouquetins {Sleinbock), espèce qui, autant que je sache,
n'a jamais été constatée depuis dans les lieux où elle fut
signalée, ce qui la rend bien indécise; tandis que le nom
[le Passm ou Passeng n'est qu'une dénominalion générale
par laquelle on désigne en Perse toute chèvre sauvage sans
aucune indication spéci f iqueAu reste, la description
que fait Gmelin de l'animal douteux que Pallas désigna par
le nom de Capra oegagrus est non-seulement très-courte,
mais encore entachée d'erreurs, car il n'accorde point de
cornes à la femelle.
« Depuis Gmelin et Pallas ' jusqu'à A. Wagner, personne
n'avait complété la caractéristique de la vraie Capra oegagrus
: car même la Zoographia (1, p. 226) de Pallas ne nous
donne qu'une description très-incomplète de l'animal, description
empruntée aux écrits posthumes de Gmelin'', et à
laquelle se trouvent jointes des assertions tout à fait erronées
quant à la pairie de cette chèvre, placée indiiTérem-
1. Koempfrr, Amceiiit. exol. fase., t. II, p. 398.
2. Aitisi, 1(1 nom df Piissen on Passeng, par lequel, depuis Pallas, on désigne la
Capra oegagrus, doit désormais être abandonné, malgré l'usage qni en a été fait
par les plus hantes autorités zoologiques.
3. Dans ses Spicilegia.
'i. Palias trouva parmi les papiers de Gmelin une figure incomplète de l'animal;
cette figure ne fut jamai s publiée, bien qu'à défaut d'une meilleure Pallas
eût en l'intention de la faire paraître. Vny. '/oogr., t. I, p. 226.
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