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 710  ZOOLOGIE,  
 et  grossier  qu'Hérodote  »  veut  sans  cloute  tlésiguer  lorsqu'eu  
 passaut  en  revue  les  costumes  des  diverses  iiatious  
 qui  composaieut  l'innomlirable  armée  de  Xerxès,  il  dit  que  
 les  Ciliciens  étaient  vêtus  de  vestes  de  laiue  et  que  les  
 Lyciens  portaient  sur  leurs  épaules  des  peaux  de  chèvres.  
 De  même,  Virgile  -,  on  traitant  de  la  chèvre  en  général,  
 sous  le  double  rapport  d'animal  lanigère  et  lactifère,  n'assigne  
 à  sa  laine  d'autre  destination  que  celle  de  servir  aux  
 besoins  des  camps  et  à  l'usage  de  pauvres  marins  :  
 Usum  castronim  et  miseris  velamina  nantis.  
 Columelle  '  reproduit  les  paroles  mêmes  de  Virgile  en  parlant  
 de  la  laine  des  clièvres;  de  plus,  le  tableau  qu'il  trace  
 des  qualités  que  doit  réunir  cet  animal  pour  être  considéré  
 comme  parfait,  exclut  toute  ressemblance  avec  la  chèvi'e  
 d'Angora,  car  l'agronome  romain  réclame avant  tout  un  poil  
 d ' u n  beau  noir.  Or,  nous  avons  déjà  observé  que  cette  
 teinte  est  étrangère  à  la  chèvre  d'Angora,  et  qu'au  contraire  
 elle  est  très-fréquente  parmi  les  chèvres  communes  de  
 l'Orient.  Il  est  vrai  que  Florentinus  venu  bien  après  Columelle, 
   puisqu'il  vivait  au  conmiencement  du  m'  siècle  de  
 notre  ère,  admet  la  robe  blanche  pour  les  belles  races  de  
 boucs  ; mais,  lui  aussi,  il  ne  sait  faire  de  la  laiue  des  chèvres  
 autre  chose  que  des  cordes,  des  sacs  et  des  objets  à  l'usage  
 des  marins.  D'ailleurs,  lorsque  Columelle  prétend  ^ que  les  
 1.  Ilerodoti  hist.,  I, vu,  32, 93.  
 2.  Georg.,  Hv.  m ,  vers.  295-300.  
 3.  De  re  rustica,  liv.  vti,  0.  
 4.  Geojjûwic«,  liv.  xvrii,  19.  
 5.  Déji  Arislole  {llisl.  anim.,  liv.  vu.,  n]  avait  mentionné  dans  le  Pont  cette  
 p r é t e n d n c  anomalie.  .An  reste,  il  va  plus  loin  et  refnse  à  l'Afrii|ne  tont e  espicc  de  
 chèvres,  tandis  qu'Jï l ien  [Hisl.  anim.,  siv,  1(1) s igna l e  en  Libye  des  clièvres  énormes, 
   armées  de  cornes  qui  s'écartent  obliquement  en  se  recourbant  sur  les  
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 CIlAfirilE  IV.  
 chèvres  et  les  boucs  n'ont  des  cornes  que  sous  un  ciel  orageux  
 et  pluvieux,  p,-ocello.io  aique  umbrífero  coeli  slatu,  et  
 qu'ils  en  sont  privés  dans  les  climats  tempérés,  l'agronome  
 romain  ne  prouve  qu'une  chose,  savoir  : les  connaissances  
 imparfaites  qu'avaient  les  anciens  relativement  à  la  chèvre  
 en  général,  ce  qui  tenait  sans  doute  au  rôle  très-secondaire  
 que,  par  plusieurs  motifs,  ce  ruminant  jouait  dans  
 leur  économie  rurale.  
 En  effet,  non-seulement  à  cause  de  l'usage  peu  important  
 de  sa  laine,  mais  aussi  par  suite  de  certaines  préventions, 
   nées  de  l'ignorance,  dont  elle  se  trouvait  l'objet,  la  
 chèvre  était  peu  estimée  chez  les  Grecs  et  les Romains,  comparativement  
 aux  autres  animaux  domestiques.  Ainsi  Varrou  
 1  la  place  au  nombr e  de  ces  animaux  qui  sont  le  lléau  
 de  l'agriculture  : Cultural  sunt  inimicoe  ac  veneno.  11 rappor t e  
 très-sérieusement  l'opinion  de  ceux  qui  admettent  que  l'olivier  
 est  frappé  de  stérilité  du  moment  que  la  dent  du  bouc  
 l'a  touché,  et  que  rien  que  le  contact  de  sa  salive  agit  sur  
 cet  arbre  comme  un  poison;  il  ajoute  qu'à  cause  de  leurs  
 qualités  préjudiciables  certains  dieux  en  repoussent  I  holocauste, 
   et  que  si  les  Romaius  et  les  Athéniens  sacrifient  le  
 bouc  à  lîacchus,  protecteur  de  la  vigne,  c'est  pour  faire  
 expier  à  ces  ruminants  tout  le  mal  qu'ils  font  au  précieux  
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 e ü a q u e  fois  que  leur  laine  p eut ,  par  sa  qualité  supérieure,  o ï n r  quelque  mipoitance  
 à 1.  De   lr' ien  druussiitcrai,e  .  l iv.  i,  t .  
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