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zooi.oniii.
l'arini les espèces ddmosliqiies du nioiiUin, lu variôlé
iloiDÜiaiito ou Asie .Mineure esl celle à grosse queue, tlésl-
^uée par le uoni de Karamanli; elle est égaleuieul ré|)au(.lue
daus la Russie uicridlouale. dans la sieppe des Kirghiz, daus
la llaute-Kgypte, et daus le Nord et l'Est de l'AIrlque'.
Celle race, remarquable par l'inuiienso accuiuulalioii do
graisse à la queue, est, couiuie ou sait, déjà uioutiouuée
par Hérodote qui parle des moutous d'Arabie doul la
queue acquiert uu tel développeuieut qu'on est obligé de
l'attacher à uue petite charrette ; usage encore pratiqué
aujourd'hui eu Syrie, où M. Kussel le meutioiiue (daus
son IIisloire nalurelle d'Alep], ainsi qu'eu Perse, où déjà
Olearius ^ l'avait signalé. C'est partieulièremeut sur les
vastes plateaux des ¡¡arlies centrales et orientales de l'Asie
-Mineure que l'élève du mouton se fait dans de grandes proportions,
en sorte que la délimitation topographiquo entre
les pays de plaines et les pays de montagnes y sert à détertros
intércssant snr l'espèce ovioe ito l'Algérie (Bullei. de la Soc. soo/. d'acclimat.,
t. a , p. Ö97-C13), admet ésalcmenl cette origine îion-sotilement pour le nioiuon
ordinaire de ce pays, mais encore poiu' la race espagnole des mérinos, qu'il croit
issue en Afrique do croisement des races indigènes avec celles importées par les
Arabes et d'autres peuples de l'Orient.
1. .M. Beruis ( ¡oc. cit.) signale cette race en Algérie.
y. Id , !.. ut, 13.
3. îieiselesch., IS. v, c. S. 11 est assez curieux de voir que snr quelques ]ioinlB
de l'Asie Mineure le phénomène de l'accumulation de la graisse le'll(! (¡u'elle s'oiièro
dans rOf i s tarlaricus senilde se reproduire queiqueibis chez l'iinmme. M. iii.der,
auquel sa longue pratique de la métieciue à Constantinople donne l)eauconp d'autorité,
nous ajqirend qu'il a été dan-S le c.as d'observer snr un Kunio iin véritaiiic
simulacre de la queue du moulon de Karamanie: la graisse accnnuilée à la racine
des fesses ne pesait iias moins d'tuie livre et demie. I,or.sqne M. iiigler offrit à cet
individu de le dél)arrassei',par ime opération très-simple, du singulier a^jpcndiee,
. le Kurde repoussa j'offre .avec la pins vive indigtialinn, car il paraît que parmi les
Kurdes, cetle salUie anomale est considérée comme nne dislinction très-fl;itteuse.
An reste iin phénomène sembl.ahle a déj.à été slgnalii par M. \ u'oy p;M'mi
les U^ ttentots et les Calfres, ainsi que l'observe M. Higier {IHc T/n-Jici inid ilcrni
i/cim/nicr, V. I, ]i. m; .
C l I A l ' l T I l l i V. 73 S
miller avec uiu) certaine précision les contrées habitées
par le iiioulon et celles qu'occupe la chèvre. En traversant
le relief si varié de la péninsule, la limite entre ces deux
zones se montre partout fort tranchée, car aussitôt qu'on
pénètre au milieu des massifs montagneux on voit innnédiatement
les chèvres remplacer les moutons, qui, à leur
tour, font disparaître ces premières du moment où l'on entre
dans le domaine des surfaces planes. Ces alternations ne
sont pas sans importance pratique jiour le voyagetu-, et
inlluent sur les conditions matérielles de son régime alimentaire
: il ne lui est )ias indifférent de se nourrir de l'un
ou de l'autre de ces deux animaux , car la viande de
chèvre, déjà médiocre par elle-même, lui devient tout
à fait désagréable lorsqu'il a une fois goûté de celle du
moulon du pays qui, sous ce rapport, est peut-être uuique
dans son genre, et laisse bien loin derrière lui ses congénères
les plus renommés en Europe, sans excepter ceux
de l'Angleterre. Au reste, le goût remarquablement savoureux
de la chair du moulon paraît être un trait caractéristique,
non-seulement de l'Asie Mineure, mais de l'Orienl
en général, et surtout de celles de ses régions qui sont coinposées
de plateaux élevés, riches en plantes odoriférantes.
M. Stoks, qui en 1830 a visité le Beloudjistai, et a fourni,
sur ce pays encore si peu connu aux naturalistes, plusieurs
renseignements botaniques*, nous apprend que les vastes
plateaux de la contrée sont revêtus d'Artemisia et de labiées
tellement imprégnées d'huiles essentielles, que ces végétaux
comuuiuiquent à la chair des moutons et des chèvres une
partie de leur ari'inie. Il eûtélé inléressant peut-être d'exa-
1. .hiini. of Pol., Il, p. ao3-30K. ' 1
r !