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374 l'.lJMATOLOGlIÎ.
vastes soiiU'iTilins ilii Miuisolée (rAngiisto, converti aujourd'hui
eu un liippoclrorae, sont alloiufs par les eaux qui
envahissent une partie de la rue de' Ponip/iri où sont situées
ces ruines; les eaux y descendejit par la rue de
Ripella qui longe la rive gauche du Tibre et dont une
portion est sulimergée à chaque débordeiuent. De même,
bien que le ThéAtrc de Marcellns, englobé aujourd'hui
dans la n)aison t^lorsini, ne soit pas liaigné |)ar les Ilots
débordés du Tibre, il n'en est pas moins vrai que tel
a dù avoir élé le cas si ces débordenieuts avaient lieu à
l'époque de son érection, ear l'étage inférieur du magnifique
édifice est complétemeut recouvert par l'exhaussement
du sol moderne de Kome, en sorte que la base
antique du Théâtre doit êlre au niveau du quartier voisiu
du Chetlo, qui à chaque débordeineut est mis sous l'eau.
Sans doute le même sort a dù frapper le splendide portique
d'Octave, dont quelques colonnes et corniches se
dressent encore aujourd'hui entre le Théâtre de Jlarcellus
et le quartier du Ghetto. D'un antre côté, si l'on se dit
que l'église de Santa Maria in Cosmediii occupe la place du
temple de Cérès et de Proserpine, dont quelques anciennes
colonnes apparaissent encore , et qui fut restauré par
Tibère, peut-on supposer que ce temple ait élé consiruit
dans une localité qui l'expose à être régulièrement submergé?
11 est donc probable qu'antériein-ement à la naissance
de ]ésus-Christ, cette localité n'était pas en proie
au fiéau dont il s'agit; elle ne pouvait pas non plus en
être infectée dans les premiers siècles de l'ère chrétienne,
puisque le temple païen fut converti en une église par
saint Dionyse, et puis restauré, en 782, par le pape
Adrien 1'"^, qui aurait renoncé à des travaux par trop disciiAPiriUi
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pendieux s'il avait fallu entrer en lutte avec les îlots du
Tibre. On peut en dire aulaut de l'église de Sainl George
in Velabro, bâtie au iV siècle de noire ère par saint Grégoire,
puis restaurée an xm' siècle par le prieur Etienne.
De même, lorsque 27 années avant la naissance de J.-C.,
Agrippa érigea le Panthéon, il n'a pu choisir une localité
convertie chaque année en un lac, pas plus qu'Auguste
n'aurait voulu exposer les cendres de sa dynastie impériale
à être balayée par les eaux limoneuses du Tibre ». Enfin,
quand le nouvel empereur élevait le célèbre théâtre en
honneur de son neveu Slarcellus et plaçait à côté do cet
édifice le majestueux portique destiné à abriler les Romains
contre les pluies (et non contre les eaux du Tibre),
est-il probable qu'il eût consenti à laisser ces dernières se
dérouler en un vasle lac que chaque année 30,000 spectateurs
auraient été contraints de traverser.
De tout ceci il résulte, ou que jusqu'au x' et même
jusqu'au xiir siècle le Tibre coulait dans un lit plus bas que
celui qu'il a aujourd'hui, et qu'ainsi les débordements n'atteignaient
point les localités qu'ils atteignent actuellement,
ou bien que la crue de ses eaux se trouvait jadis neutralisée
par des canaux souterrains qui leur procuraient un
1. Horace meiitioiiiie, il est vrai, les ravages que fil le Tibre en envahissant
plusieurs édifices et le temple de Vesta :
. VkUmiis navuin Tiberini rctonis
" Ltltore Etrusco vmlenter uiults,
Ire (Icjectiim monumeiita regiiin
. Templaque Vesloe. '
Mais le fait seul de l'importance que le potHe attache à un tel phénomène, prouve
(¡ne ce dernier n'était pas à l'ordre du jour ; cjir aelnellement, à chaque déborderaciit
du printemps, les eaux du Tibre baignent les ruines du temple de Vesta
sans qu'aucun habitant de Rome y voie un événement de nature le sur-
\)rendre ou à être tout particulièrement signalé.
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