I f '
ZOÜLOGIlí.
^ Pan„i les espèces apparleiiant à la Iribú dos vautours,
c est le vautour fauve qui m'a paru être la plus remarquable
eu Asie.Mineure; il s'y présente dans plusieurs localités eu
innombrables essaims. Lorsqu'au mois de juillet j e débouchai
du village Jenicher dans la plaine qui s'étend jusqu'au
lac Beiseher, je fus frappé de voir tous les arbres Í poui' la
plupart Juuiperus excelsa JIB) hérissés do ce colossal et
hideux volatile, dont le cou et la tête nus se dessinaient en
silhouettes Irauehéessur le fond sombre du laillis. Ce coup
doeil me rappela, sous un cerlain rapport, celui que
m'avaient offert plus d'une fois eu Sibérie les noires forêts
de sapius, littéralement chamarrées d'énormes coqs de
bruyère, espèce de gallinacés que je n'ai pas été dans le
cas d'observer en Asie Jliueure.
CORNEILLE. Elle est assez commune dans les parties septentrionales
de la péninsule. Au milieu des essaims de ces
conirostres que j'ai vus dans la plaine de Niksar, je fus
frappé eu apercevant quelques individus d'un blauc éclatant,
mais dont la configuration extérieure no semblait point
différer de celle de leurs congénères ; malheureusement je
ne parvins point à m'emparer de quelqu'un de ces individus
curieux, car les décharges de dragées qui leur
furent adressées tombèrent toujours sur leurs vulgaires
couipagnous. Cette variété hlanche jjarait être fort rare en
Asie Mineure, car non-seulement elle se bornait au nombre
de deux ou trois individus perdus dans la mullilude de
corneilles noires auxquelles je la vis associée à Niksar,
mais encore n'eus-je point l'occasion de l'apercevoir dans
aucune autre localité de la péninsule.
PERDRIX. La perdrix grise et la perdrix rougo sont fort
répandues en Asie Mineure, surtout la première, doiil
CtlAl'lTHK VI. 765
maintes fois j'ai été à même d'observer les nombreux essaims
qui peuplent les grandes plaines de la Lycaonie et
tout [larticulièrement la région comprise entre Karaman et
Karabounar.
CAILLE. Ce gallinacé abonde sur toutes les lignes côtières
de l'Asie Mineure, mais particulièrement sur le littoral
septeutrional de la péninsule où on le voit s'abattre en innombrables
bandes aussitôt après les premières pluies de
l'équinoxe d'automne ; c'est à peu près à la même épo-
(|ue (vers la fin de sei)tembre) que les cailles se montrent
sur la côte opposée du Pont-Euxin et nommément en
Crimée. Au reste, elles ne restent sur le littoral septentrional
de l'Asie Mineure qu'une quarantaine de jours,
quoique Irès-souvent, même au coeur de l'hiver, on en
rencontre des individus isolés que la maladie ou quelque
autre motif avaient empêchés de se joindre à la colonne
des émigrants. L'étape qu'elles font sur les côtes de la mer
Noire avant de continuer leur route vers l'Afrique à travers
le Bosphore et les Dardanelles suffit pour leur donner un
embonpoint qui contraste singulièrement avec la maigreur
et l'épuisement qui les caractérisent au moment de
leur arrivée; aussi, dans le courant du mois d'octobre,
ai-je fréquemment vu certains de ces gallinacés tellement
surchargés de graisse qu'ils avaient peine à s'élever à
une certaine hauteur. C'est alors que la chasse en est
le plus productive, et qu'on trouve partout les cailles à
un prix exlrêmement modique. A Ounia, ainsi que dans
tous les villages situés entre Sanisoiiu et Trébisoude, elles
ne me revcuaieni qu'à une piastre (environ 22 centimes)
la ])aire, y compris la forte taxe que les indigènes n'oublient
jamais de prélever sur un lîf/zadr étranger. Bien
^ m