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C L I M A T O L O G I E ,
sens absolu, mais encore dans le sens relatif, beaucoup plus
élevée que sur toutes les montagnes susmentionnées de
l'Europe; car, en tenant compte de la différence des latitudes
respectives, leBoulgardagh devrait avoir nn excédant
de 1137 mètres sur le lUesengebirge, de 207 mètres sur
les Carpathes, de 722 mètres sur la Suisse centrale, de
501 mètres sur les Alpes bavaroises, de SOI mètres sur les
Alpes lombardes, de 207 mètres sur les Apennins, et enfui
de 455 mètres sur les Pyrénées; or, tous ces chiffres sont
bien inférieurs à ceux qui expriment les différences réelles
entre la limite supérieure du sapin sur les montagnes de
l'Europe et sur le Boulgardagh, car celui-ci l'emporte de
1270 mètres sur le Riesengebirge, de 2030 mètres sur les
Carpathes, de 1550 mètres sur la Suisse centrale, de
1400 mètres sur les Alpes bavaroises, de 1800 mètres sur
les Alpes lombardes, de 1213 mètres sur les Apennins et
de 1050 mètres sur les Pyrénées.
Le Pitius sylveslris s'élève sur le revers méridional des
Pyrénées à 2420 mètres, altitude supérieure de 1020'" à la
hauteur la plus considérable où j'aie eu l'occasion de le voir
en Asie iMineure, et nommément dans le Pont méridional, à
une latitude presque d'un degré plus basse que celle des
Pyrénées; et ce qu'il y a de plus remarquable encore, c'est
qu'à une latitude de 3" plus septentrionale que le Pont, le
Grimsel présente, selon M. Martins, pour le pin sylvestre
une limite supérieure de 1810 mètres, c'est-à-dire de
410 mètres plus élevée que sur les montagnes pontiques;
en Roumélie, sur le mont Nigdé, cette limite est également
plus haute (de 159") que sur les montagnes susmentionnées.
En Espagne, sur le versant septentrional de la Sierra
Guadarrama , le piji sylvestre s'élève à plus de 2111"'.3.
CHAPITRIÎ VtlI. 329
d'après MM. Reuter et Willkornm; ce qui, vu la difference
dos latitudes respectives, s'accorde assez avec la limite de
cet arbre dans le Pont méridional. Sur l'Etna ainsi que sur
le Caucase, malgré la différence de presque 5° de latitude
que présentent ces massifs, la limite supérieure du pin
sylvestre est, sur l'un et sur l'autre, de 1800 mètres. Or,
à l'égard du Caucase cette limite est sous tous les rapports
supérieure à celle du Pont, tandis que dans le sens relatif
ce dernier a un avantage marqué sur l'Etna, vu que 7° de
latitude de moins établiraient entre les deux localités une
différence de 623 mètres en faveur du volcan sicilien, au
lieu qu'elle n'est que de 400 mètres. D'un autre côté,
le pinus sylveslris paraît s'élever un peu moins haut dans
le Pont que dans les Apennins méridionaux (lat. 42°-43°) où,
selon M. Schouw % sa limite supérieure est de i624 mètres
à l'état arborescent et de 1949 mètres à l'état frutescent.
Selon Jl. Schrenk, dans les contrées polaires de la Russie
d'Europe le pin sylvestre atteint la latitude de 66° 30, ce
qui comparativement est une limite plus basse que celle
c[u'atteint cet arbre sur les Pyrénées, car une différence de
23" 87 de latitude correspondrait pour les Pyrénées à une
hauteur de 1947 mètres seulement (toujours supposé que
89 mètres sont l'équivalent d'un degré de latitude), c'està
dire presque la moitié de moins que la hauteur où le pin
sylvestre parvient réellement sur la chaîne pyrénéenne.
I,e Juniperus nana s'élève relativement plus haut sur le
mont Argée tpie dans le midi de l'Espagne, mais plus bas
que sur les Apennins où il atteint, selon JI. Schouw«,
1787 mètres, et où une position d'environ S degrés plus
1. Gniuds. einer allg. l'hlauzengp. 'i75.
i. /.oc. ri(,.p. 473.