m •1
IL 1 ' i
. ' v fi'
I Hi « -,)
r . - \
. a t ' :
MS C. L l .MA T O L O U I K .
étaieut réputées malsaines et qui le sont encore aujourd'hui,
se trouvent scrupuleusejiient signalées par ces écrivains.
Ainsi Sfrabon ' observe expressément que la ville île
Caunus (située sur la côte juéridionale tie la Carie dans
uii endroit aujourd'hui très-fiévreux) était un séjour peu
salubre. Le même géographe signalait déjà comme étant
dans ce cas la plaine de Nicomédie à l'époque des grandes
chaleurs de l'été ; au reste il ne serait pas impossible que
les marécages qui infectent aujourd'hui cette plaine si belle
eussent été en partie desséchés par les empereurs byzantins,
dont l'un surtout, .fustinien, s'occupa de préserver la
ville d'inondations et d'y construire dos ouvrages d'utilité
publique^. Dans tous les cas Eviiya Effendi ' qui reprochait
à Yalova son air pesant et son climat fiévreux, remarque
que les habitants de Nicomédie jouissent d'une excellente
santé, car l'air et l'eau, dit-il, y sont très-purs. De même,
puisque le voyageur turc ne tarit point sur l'excellence de
l'air de Trébisonde, qui aujourd'hui n'est rien moins que
salubre pendant l'été , il ne serait pas impossible que do
son temps l'état sanitaire de cette ville ei!it été favorablement
influencé par une horticulture infiniment plus développée
qu'elle ne l'y est de nos jours
1. .StTiibon rapporte à cette occasion une auecdote assez piquante, tjn ptiiiosoplu'
étranger se trouvant en butte à la colère des habitants de Caunus qui lui reprochaient
d'avoir qualillé leur ville de malsaine, leur' répondit qu'il n'aurait .iauiais
pu traiter comme telle une cité où l'on voit marcher même les cadavres.
2. Procopius, De oedifidis, 1. v, 2.
3. Travels of Eviiya Effendi transi, from the lurk by Hammer, v. II, p. 33,
En vantant la bonne mine des habitants de Tréliisondc, Eviiya [ibid., p. Î7) dit :
« Chacun d'eux est une lune ou un fragment de soleil. i> Ses éloges adressés aux
fruits et .à l'eau sont dans le même style : « Les raisins^ dit-il, y sont parftuncs, les
u cerises d'un carmin aussi vif que celui des lèvres d'une belle femme... L'ejui
n de Trébisonde est fraiche comme le printemps de la vie. »
4. Selon Eviiya [loc. cit., p. /i7), le moni lîo/lepé, siUii^ pi'ès de la ville . étiiil
iii ilîiliil
k i n d ,
C l l A l ' i r B E X.
Plusieurs auteurs romains, et entre autres Horace,
parlent des exhalaisons pestilentielles dos environs de
lïome, bien qu'il soit probable que les conditions sanitaires
de ces lieux aient empiré plutôt que gagné depuis le siècle
d'Auguste. Eu effet, tout nous prouve que fes environs
de Rome étaient alors beaucoup mieux cultivés qu'aujourtl'hui,
et que par conséquent plusieurs des marais qu'on y
trouve sont de formation nouvelle. Le soin que mettent
les auteurs anciens, en parlant d'un pays, de signaler
l'insalubrité toutes les fois qu'elle était bien constatée,
donne à leur silence toute la valeur d'un argument négatif.
A l'exception des localités dont il vient d'être question,
les auteurs anciens ne nous signalent ni la présence des
marais-, ni les affections morbides qu'ils proiluisent dans aucune
des régions qui aujourd'hui eu sont particulièrement
le domaine, comme, entre autres, la ville deSainsoun (.4»»-
sm des anciens), Éphèse (dont les ruines mutilées gisent
dans une plaine marécageuse et pestilentielle), TarsusS
tellemcut couvert de Tignobles qu'on en comptait jusqu' à trente mi mille, « ce qui
<, observe-t-n, en n'ataettant qu'im setü individu par vignoble, donnerait pom
„ Trébisonde trente et un mille vignerons, nomlire en effet beaucoup trop censi-
« dérable, nuisqae généralement un vignoMo ést cultivé pat deu-v ou trois vigne-
" I r » n en résulte que du temps d'Evliya, c'est-à-dire au xvn- sreclc, c
nombre setd des vignerons dépassait ou du moins égalait le montant actuel de la
itopnlation de Trébisonde. , T .
1 Les auteurs anciens signalent quelquefois des clialeurs excessives do Tarsus
et de la còte cilicieuue, mais sans parler de l'insalubrité qui car-actense aujour--
,l'imi celle région pendant l'été; ce rr'est qu'au moyen igc que cette funeste et
légitime reimlation commence à être acquise tant à Tarsus qu'à tout le Uloral de
la Gilicie; aussi les ehrouiquem-s des croisades ne tarissent point sm I mllneuce
mortelle de l'air de la Terra Armena (c'est ainsi .¡u'ils nomment la l>ibcie, qui
i cette époque étdt le siège d'im royaume arménien). Dans uii document du
xm- siècle, déposé dans les .\rchives de l'raoce [ Trésor des Charles, carton Sob,
iiièce II" sel ] , il est dit que celle contrée est lellement malsamc que, sur quatre
mille cavaliers des plus visoiireni qui la traverscraicnl, ce serait un miracle si
' '
< .1
n i '