t i
l divliii:'
W'Vi:
h i!
' ' s : VII
ì i i i'
'V, •
• j i i i
' ji I
i • | : W Ì I
S66 CL I M A T O L O G I E ,
arrêtés uu affaiblis par aucun obstacle, et c'est encore probablement
à l'action des vents que Rome doit nue grande
partie de ses affections fiévreuses, car le siroco, ou vent
de S.-S.-E., qui est assez fréquent dans cette capitale pendant
les chauds mois d'août et de septembre, y apporte les
effluves des marais pontius*.
Cela posé, si l'on considère que parmi les régions de
l'Asie Mineure les plus exposées aujourd'hui au Iléau des
miasmes j)estilentiels, figurent précisément des localités
qui jadis furent les plus animées par des cités florissantes et
populeuses, comme le prouvent non-seulement des témoignages
très-posilifs des anciens, mais encore la présence
de nombreuses ruines sur les lieux mêmes, on ne peut,
suivant nous, s'empêcher d'en conclure que ces localités
devaient nécessairement présenter alors des conditions
sanitaires tout autres cjne celles qu'elles possèdent aujourd'hui^.
Ainsi, par exemple, lorsque nous traversons
le plateau central de la Lycaonie, si parfaitement désert.
et où le silence n'est interrompu que par le coassement
des grenouilles, seuls habitants de vastes marais dont les
herbes élevées laissent fréquenunent percer dos fragments
tagnrs assez élevées de r.Miyssinie. M. Rigler ailinet que les lièvres intermittentes
(Die Turtei und deren Ihwohmr, T. I, p. 373) ont poni limite polaire la ligne isotherme
de 5" de nioyenne amiui l le; il observe que comme cette ligne passe dans
le Nord de l'Amérique et dans l'.\sie centrale par le parallele de boo de latitude
et s'élève à 67« entre ces deux continents, les fièvres intermittentes sont rares à
Saint-Pétorsbotug (lat. 59») fréquentes en Suède (tat. 63«), et disparaissent complètement
en Asie, sous le 08« degré de latitude.
1. Pendant l'été de où le siroco était assez frequent â Home, au mois
d'août, j'eus l'occasion de constater l'action particulièrement violente qu'il y exerce
sur l'organisme liumain, en déterminant une jirostration de forces et un malaise
général, que j'ai trouvés plus sensiWcs que dans bien des pays de l'Orient, tristement
célèbres par rintluence qu'ils ont pendant l'été sur l'état normal de l'homme.
2. Voyez ma lettre sur les antiquités de l'Asie Mineure, atlresséo à M. Molil.
publiée dans le Joiirnal iixiuiique, 18S4, n" i).
V ' Î t . i i l ! g
CHAinrRl! X. û"
d'architecture ou des restes de pavés antiques, — en présence
de tant de preuves d'une ancienne et haute civilisation,
— pouvons-nous admettre que ces marais ennemis
de l'homme aient réellement existé à l'époque où celui-ci
déployait dans ces lieux mêmes sa richesse et sa prospérité?
Or, plus d'une considération nous porte à donner à
cotte question une réponse négative ; nous ne mentionnerons
que les suivantes :
Dans l'établissemenl de leurs demeures, les anciens attachaient
une importance particulière à étudier rinfluence
que la nature des localités [)Ouvait avoir sur la sauté de
l'homme ; nous en trouvons des preuves nombreuses, surtout
daus les ouvrages des agrouomes. Avant tout, Columelle,
Varron et Yitruve prescrivent de ne jamais construire
des maisons de campagne, des métairies, etc., dans
le voisinage des marais; Palladiusi entre dans les plus
grands détails sur les conditions de salubrité que doit réunir
une contrée pour être choisie sans danger comme lieu
d'habitatiou, et ¡1 rejette celle dont la population n'a pas
un teint florissant. Didymus^ signale pour les demeures
non-seulement les périls de la proximité des marécages
et des lieux bas, mais aussi les inconvénients de l'inlluence
du vent d'Ouest-, il recommande fortement l'exposition
aux vents d'Est comme beaucoup plus salubre. Pénétrés de
l'importance des considérations do cet ordre, les anciens
agronomes et géographes n'omettent guère, en parlant d'un
pays quelconque, d'en mentionner les conditions naturelles
de salubrité, et nous voyons nommément pour l'Asie
Miuoure que celles des localités qui déjà de leur temps
1, ne re rustU-a, c. 2. 3 CI 'i.
2. GeoponiJcd, liv, u, e. 3.
.. i
L''1Î i