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62 CLl-MATOLO(.;lli.
Nous avons eiiliii aclievé l'analyse de tous les maíéi'iaux
que uous possédons sur la météorologie de Conslanlinople,
et nous pouvons terminer notre travail sur ce sujet par un
résumé général de tous les traits épars qui constituent le
tableau climatologique de cette contrée. D'après les faits
nombreux que nous avons discutés et qui, malgré le soin
que nous avons eu de les grouper en faisceaux, ne sauraient
cependant êti'e embrassés d'un seul coup d'oeil, nous
essaierons de caractériser le climat de Constantinople de la
manière suivante en renvoyant le lecteur, pour les preuves
de nos assertions, aux pièces justificatives renfermées dans
nos tableaux.
1. Tant sous le rapport de la température moyenne
aimuelle que sous celui des moyennes des saisons, à la
seule exception de la moyemie estivale, le climat de Constantinople
est sensiblement moins chaud que les localités
de l'Europe situées sous la même latitude et dans les conditions
à peu près semblables. Ainsi, la moyenne annuelle de
Constantinople n'est à peu près que celle de Toulon et de
Marseille, dont les positions sont de plus de trois degrés plus
septentrionales que celle de la capitale ottomane. Les printemps
y sont même moins chauds que ceux des deux villes
susmentionnées de France, et ne diffèrent pas beaucoup
de ceux de Paris, de Vienne et même de Plymouth, mais
ce qui imprime au climat de Constantinople un caractère
tout particulier, ce sont les grands et brusques contrastes
que présentent les trois mois de la saison printanière et qui
ne se retrouvent point sur la même échelle dans des contrées
beaucoup plus boréales, comme par exemple à Paris
et à Londres. Il s'ensuit un phénomène curieux que pondant
mon long séjour dans celle capilalej'ai été plus d'une
CIIAIMTIIE l'UEMlKU.
lois dans le cas de constater, mais que M. Grisebach a eu
le n^érite de signaler le p r emi e r : c'est le retard remarquable
que subissent à Constantinople la lleuraison et la
feuillaison de plusieurs arbres. Le savant explorateur de la
Roumélie et de la Bithyuie fut frappé de voir dans les environs
de Constantinople, le 12 avril, les femlles de l'orme
encore non écloses, tandis qu'à Londres cet arbre n'est
revêtu de feuilles que le 15, et à Paris à la fin du mois
seulement. Ce retard tout à fait anormal et qui renverse de
rond en comble l'opinion de ceux qui admettent qu'à chaque
de"ré plus au Sud l'époque de la végétation avance de
quatre jours, trouve son explication dans les particularités
météorologiques qui caractérisent la saison printanière de
Constantinople. En effet, bien que la température moyenne
du mois d'avril soit à Paris de 10».46 et Londres de 7°.80.
par conséquent inférieures toutes deux à la température
moyenne d'avril à Constantinople, cependant ni à Pans m
à Londres ce mois n'offre les énormes oscillations qu'il nous
présente dans la capitale ottomane; or, nous avons vu que
la dilîérenoe entre la moyenne et les minima diurnes y est
d'environ 5 degrés, et,£,e qui est plus significatif, que la
différence entre les maxima les plus élevés et les minima les
plus bas, atteint en moyenne (uioyenne de quatre années) le
chiffre énorme de 17.95 (tabl. 15). Do plus, le mois d'avril
est immédiatement procédé par un mois dont les oscillations
sont encore plus fortes, car à Constantinople on voit pendant
le mois de mars le thermomètre descendre de plus de
4 degrés au-dessous du zéro. Toutes ces oscillations doivent
nécessairement agir très-défavorablement sur les progrès
1. Ileise iurr.k Rumetien, etc. lî. 1, p . 31 « 'l'i.