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le célèbre écrivain arabe Isziachri, qui vivait au x' siècle,
ne mentionne en Perse , quoiqu'il la décrive très en
ilélails. aucune localité connue par sa race chevaline,
pas même la contrée de Nysa dont les chevaux blancs
avaient été tant préconisés par les anciens; par contre , il
signale une grande abondance de chevaux dans le Mavarennalir,
région comprise entre le lac Aral et le Khorazan,
où il ne compte pas moins de 300,000 villages dont chacun
pouvait fournir un fantassin et uu cavalier». Quelle différence
de ce qu'elle est de nos jours!
Ainsi, landis que l'immigration des tribus turques en
Asie Mineure contribuait à imprimer à cette contrée déjà
ruinée le caractère pastoral en y effaçant de plus en plus
les habitudes guerrières si intimement liées avec l'usage du
cheval, l'extension de la race arabe dans les contrées limitrophes
de la péninsule analolique développait l'élément
hippique. Aujourd'hui le Kurdistan, par exemple, con-
Irasle singulièrement sous ce rapport avec l'Asie .Mineure
proprement dite, puisque sa population, évaluée par le
colonel Chesney à environ 2,500,000 individus, fournit,
selon ce savant topographe, à la Perse et à la Turquie
annuellement de 60 à 80,000 chevaux, ce qui donnerait
1. Vny. reicellenle traduction du célébré géographe, par iM. Mordlmanu :
Ihis Buch tier Lander von Sckark Ebu Ischak el Farsi et Isztachri, Hambourg,
1845, p. En parlant de Bukhara, le géographe dépeint cette ville sons tous
les rapports comme un paradis terrestre, landis qn'un poëtc arabe la irret bien
au-dessous de l 'enfer. Voici comment ce poète, Abmi l-Thaeb etTbal ieri , qui vivait
sous les premiers Sassaiiides, s'exprime sur cette ville (./o'irnoi asiat., 5« série
t . I, p. 132) : « Le plus noble cbeval, en arrivant à Bukhara, y devierrt bienICit
.. un âne. Mes yeui n'ont jamai s vu un cloaque plus infect que cctle ville, dont
. rémir de l'Orient a fail sa capitale.., Bukhara est comme le Cad,-ivre du monde;
« quand on est dans cette ville, on se croit au fond d'un fosse infect, » Au rested
il faut l'avouer, l'état présent de Bukhara rappelle beaucoup plus le tableau
d ' . \ b o u l - T l i a ê b que celui d'iszatchii, sans qu'il faille accorder à cette ville la
facnlté de métamorphoser un eheva! en un .Ine,
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en moyenne de 39 à 49 chevaux par individu. Si l'on
réduit de moitié ces chiffres, probablement fort exagérés,
ils n'en accuseront pas moins un très-grand développement
de la race chevaline. D'ailleurs le savant explorateur
anglais nous signale les nombreux troupeaux do
juments qui paissent dans la plaine de Solduz, située non
loin de la rive méridionale du lac Uroumia; or, en Asie
Mineure, partout où le ])ays otl're des plateaux unis ou
des plaines, on voit des troupeaux de chèvres et de moulons,
parfois de chameaux, mais les chevaux y sont toujours
en minorité.
Des considérations historiques auxquelles nous nous
sommes livré sur la race chevaline en Asie Minem-e, il
résulte que non-seulement cette contrée connaissait l'usage
du cheval et en cultivait l'élève à une époque où cet animal
était ignoré dans les pays aujourd'hui les plus célèbres
sous ce rapport, tels que l'Arabie et la Perse, mais qu'encore,
depuis les siècles les plus reculés jusque bien avant
dans le moyen âge, la péninsule a constamment figuré au
nombre des régions les plus capables de fournir d'énormes
contingents de chevaux, soit pour le service public, soit
pour les besoins de la vie privée. On peut donc adinetlre
que l'état déplorable où se Irouve aujourd'hui la race chevaline
en Anatolie ne lient qu'à des circonstances indépendantes
de ses condilions physiques, et que tout doit faire
espérer qu'au moment où aura sonné pour cette malheureuse
contrée l'heure de la résurreclion, elle reprendra
ses anciens privilèges, dont elle n'a que !rop longtemps
été dépouillée.
2. Ane. Après avoir étudié en Asie jMineure le cheval à
l'état de doniesticalion , passons à une seconde es])èce du
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