ì
Ir
Iñ f i
M'-'
i '
ì:
IT
: m ZUULUUIK.
seulement des chiens eiinigés de Home, mais qui admet',
comme une chose iniivcrsellemeiit connue, c¡ue pendant
la canicule les cliiens sont ulïeclcs d'Iiydropliobie. Dans
les Geopoiiù-a, où loules les maladies des animaux sont
t r a i t é e s avec des détails souvent minulieux, on ne Irouve
aucune inenlion do l'IiydropUobie, pas môme dans le chap
i t r e xix, exclusivement consacré au chien. Il est vrai que
dans le chapitre ni il s'ai^it de la rage des chiens, mais cette
alTeclion y est décrile d'une manière toute difl'érenle de ce
qui constitue l'hydrophobie telle que nous la connaissons
a u j o u r d ' h u i ; car , loin d'être considérée comme un mal inc
u r a b l e , elle s' y Irouve représentée comme un état morbide
susceptible d'être guéri par un traitement déterminé ; quant
a u x hommes, il n' y est seulement pas question de symptômes
quelconques d'hydrophobie. Le célèbre médecin
a r a b e Ibn-al-Djazar-Abu-Djafar nous a laissé, entre autres
ouvrages, un traité sur l'hydrophobie®, où la diagnose du
chien enragé et de l'honune mordu par ce dernier est formulée
avec beaucoup de précision, ainsi cjue les remèdes
j)resorits dans ce cas, bien qu'à l'exception de la cautérisat
i on ils soient complètement inusités aujourd'hui. Mais ici
encore aucune allusion locale, aucun trait qui puisse avoir
1. Ds Ostentis, éd. Boan., p. 282.
2. Éludes sur Ahit-Djafar, traduit par J. Dllgat {.hurn. Asial., S""« série,
t. II, p. 298-353). II est surprenant qu'.-Vbu-Djaiiir, qui connaissait parfaitement
l'Égypte, n'ait jamais cité parmi les remèdes à employer contre !a morsure des
chiens enragés une Gucurbitncée qni, selon M. Rochet d'Héricourt, paraît être
d'un usage général en Aliyssinie; il est vrai que les expéiiences faites à Paris
avec la racine de cette plante [Ctictwtis abyssenica), rapportée par ftl. d'Héricotirt,
n'ont pointjustiûé sa grande réputation {Comples rendus de l'Ac. des Sc.,
t. XXXIII, p. 229). Cependant le fait même de cette réputation ne saurait être
mis en doute, puisqu'il est constaté par un savant respectable. Dans les recettes que
nous ont laissées taut Abu-Djafar lui-même que Dioscoride et Galien, on voit
ligurer des plantes de familles très-diverses, mais aucune n'appartient à celle
il(s Cucurhitacées.
Cll.^PlTHE PREMIER. 59U
r a p p o r t à l'Asie Miiieure. Enfin, la même observation est
applicable au Byzantin Glycas ' , quoiqu'on parlaut de la
rage des chiens en ¡.général il cite un certain Paul deSinope.
Tous ces témoignages prouvent que les auteurs anciens
et orientaux ne disent rien qui puisse l'aire supposer que de
leur temps l 'hydrophobi e fût connue en Asie Mineure ou en
Roumélie, et que de plus la manièr e dont ils s 'expr iment à
l'égard de cette affection, semblerai t indiquer qu'en général
elle n'avait point de leur temps la gravité qu'elle possède
a u j o u r d ' h u i . Cette dernière circonstance pouvant s'expliquer
par le développement tout particulier (jue cette maladie
a réellement pris à la fin du xvi r siècle, en acquérant
une intensité et une extension qu'elle n'avait pas eues
j u s q u ' a l o r s mais ce fait ne diminuerait en r ien ce qu'il y
a d 'anormal dans l 'exempt ion singulière dont l'Asie Mineure
et la Roumél i e sont devenues l'objet, et qui est d'autant plus
é t r a n g e que les autres parlies de l'Orient ne paraissent pas
j o u i r de la même prérogative. Ainsi, Aucher Eloy nous
a p p r e n d ® que dans la province persane de Ghilan, l'hydrophobie
est très-comnuine parmi les chiens.
La seconde espèce du genre Canis que nous avons à
signaler en Asie Mineure, est le Canis aureus ou cliacal.
Cette espèce, très-caractéristique pour l'Orient en général,
est fort commune en Asie Mineure, surtout dans ses régions
occidentale et centrale, car elle devient un peu
moins répandue dans la part i e montagneuse de l'Est, où,
comme par exemple sur le plateau d'Erzeroum, elle se
t r o u v e fréquemment remplacée par le loup (Canis lupus).
1. Annal . éd. Ronn., p. 120.
2. Scliniirrer, sitp. cit., v. Il, p. 22.
3 /ici. dp voy. en Or., 2' partie, p. 419.
i M
i.