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couverts d'une glace très-épaisse et très-solide ; 823, 832,
853, 864, 874 et 880. Parmi ces hivers terribles, celui
de 859 mérite surtout d'être remarqué, car la mer Adriatique
fut prise complètement, et l'Italie se trouva ensevelie
sous la neige pendant cent jours K Or, le silence des
auteurs byzantins prouve que la congélation de l'Adriatique
n'a coïncidé avec aucun phéuomène semblable dans
le Pont-Euxin, et cependant la proximité de ce bassin, ainsi
que sa facilité comparativement plus grande de se congeler,
aurait dû faire supposer qu'il n'eût point manqué de
partager l'engourdissement de son voisin, si les mêmes
conditions atmosphériques eussent régné dans l'un comme
dans l'autre.
Au reste, la mer Noire ne tarda point à prendre sa revanche
dans le siècle suivant, car les Byzantins Glycas et
Simon Logotheta nous signalent pendant cette période quatre
congélations, quoique partielles, savoir : sous le règne de
l'empereur Romanus, en 928 et 934% sous l'empereur
Nicephorus Phocas ^ et sous le règne de Basile II K
Malheureusement, Glycas, qui nous rapporte les deux
derniers événements, n'en précise pas la date, ce qui fait
qu'il devient difficile de les comparer avec les époques de
grand froid mentionnées, pendant ce siècle, par les aimalistes
occidentaux dans le reste de l'Europe, et nommément
les hivers qui, comme celui de 993, tombent précisément
dans l'espace de temps occupé par le règne de ces empereurs.
1. Sclmurrer, I. c, p. 183.
3. Hammer, Oesch. des Osm. Reicks, 2« éd., v. iv, p. <85.
3. Glycis, Annal, éJ. Boa , p. 577. Nicápli. l'hocas régna depuis 963 jusi[ii en
009, et Basile 11 depuis 976 jusqu'cii 1028.
Glycas, Annal., p. 510, éd. Bon,
CHAl'lïRK H. '"
D'ailleurs, l'Europe a essuyé, pendant le x" siècle, plusieurs
hivers très-rigoureux, et, entre autres, ceux de 91A
927 940, 943, qui viennent tous se placer, soit antérieurement
aux deux congélations du Bosphore, sous le regne
de Romanus, soit dans les intervalles de ces dernieres.
l'absence d'indications chronologiqnes plus précises, que
nous avons signalées dans l'annaliste byzantin Glycas devient
surtout regrettable à cause de l'impossibilité de decider
si la congélation du Bosphore, que plusieurs autres
annalistes mentionnent en lOH, n'est pas le même fait que
Glycas place sous le règne de Basile II, vu que cet empereur
ne mourut qu'en 1028. Quoi qu'il en soit, le phénomène
de lOH parait avoir été l'effet d'un abaissement de
température extraordinaire qui se fit sentir cette annee,
non-seulement dans tonte l'Europe S mais encore dans
l'Orient, où l'on vit le spectacle curieux de glaçons charries
par les ondes fécondantes du NiP.
\ p r è s l'année 1 OH, il s'écoula plus de deux siècles sans
nue l'histoire eût à nous constater aucun phénomène de
congélation dans le bassin de la mer Noire, à l'exception
de celle du Bosphore Cimmérien, qui fut complètement
pris l'année 1068. Ce n'est qu'en 1232 qu'il se trouve de
nouveau signalé par les auteurs byzantins' sous le règne
de l'empereur Ducas; or, dans cet intervalle de deux cent
vingt-deux années, il y eut en Europe, ainsi qu'en Orient,
plusieurs hivers remarquablement froids, qui paraissent
n'avoir pas étendu leur action sur le Pont-Euxin. Ainsi, en
1H7, et conséquemment sept années après la congélation
1. Schmm-cr, 1. c, p. îoo.
2. Micliaud, llisl. des Croisades, t. i, p. H.
3' Hammor', c. vol. n-, p. 4Sb.