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C L I I I A T O L Ü Ü I K .
moiiis supérieures à celles qu'aurait dû produire riiilluence
de l'aKitude de la contrée : aiusi, eu admettant pour point
de départ le climat de Péking, que nous avons considéré eu
quelque sorte comme l'équivalent de celui qu'aurait eu Erzeroum
placé au niveau de la mer, l'allitude de 1987 mètres
qui fait perdre à cette ville 11 degrés aurait dû réduire sa
moyenne printauière (relativement à Példngi) à 3, tandis
qu'elle est de 7.96, sa moyenne estivale de 19.44 à 14, et
fa moyenne automnale de 9 à 12; ainsi encore Erzeroum
a eu moyenue les printemps de Hambourg (lat. 53° 33 N.),
les étés de Prague (lat. SCS JNord), et les automnes de
Berlin, au lieu d'avoir les moyennes priutanières d'Abo
ou d'Upsala, les moyennes estivales de Iakoutsk (lat. 62° 1 )
et les moyennes automnales d'Arkhangelsk (lat. 64°32 N.).
Pour ce qui est des différences que présentent à Erzeroum
les moyennes thermométriques en général, elles
sont d'une étendue très - considérable, car bien que les
valeurs différentielles des moyennes mensuelles réparties
également entre les mois de l'année se réduisent à 4.37,
on voit, en comparant les mois séparément entre euxque
ces différences acquièrent souvent un chiffre fort élevé :
ainsi, par exemple, il est de 10.65 entre mars et avril;
entre le minima du mois de janvier 1837 et le maxima du
mois d'août 1838, il y a une différence de presque 50;
de même la différence de température entre l'été et l'hiver
atteint le chiffre énorme de 28.05 (plus que ne fournit Moscou
où cette différence ne dépasse pas en moyenne 27.5),
et il est au moins le double des valeurs différentielles entre
ces deux saisons que présentent les localités de l'Europe
1. La moyenne printmiére de Peking est 14, la moyenne estivale 25,2 l,i
moyenne automnale, 12,9.
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situées à des latitudes plus septentrionales et à des hauleurs
plus élevées. Eu effet, la différence entre les moyennes de
l'hiver et de l'été n'est que de 14° 3 sur le Sainl-Gothai'd
(lat. 46° 33, ait. 207o™) et de 13°0 sur le Saint-Bernard
(lat. 45-30, long. 4°45 E . , ait. 2494°'). Au reste, les
énormes oscillations que subit à Erzeroum la marche du
thermomètre dans ses mouvements annuels et mensuels se
traduisent par les vicissitudes les plus frappantes dans le
cours naturel des saisous. Pour ne citer que quelques exemples
de pareilles anomalies, M. Jaubert signale à Erzeroum
une chute très - abondante de neige le 17 juin, et
M. Wagner 1 y vit le 12 juin l'eau dans les fossés se couvrir
d'une écorce de glace et la température s'abaisser à un
tel point qu'on fut obligé de faire du feu dans les maisons.
En revanche, selon l'observation du naturaliste allemand,
la chaleur la plus intense succède avec tant de rapidité aux
fi'oids rigoureux de l'hiver, que deux mois suffisent pouimûrir
les céréales; à tel point que l'orge, qui à la mi-juin
sort à peine de terre, peut être moissonnée le 20 août.
Sous le rapport de l'état hygrométrique de l'atmosphère,
Erzeroum s'assimile aux conditions des plateaux élevés :
pendant l'été l'air paraît y être d'une grande sécheresse
relative, et il n'y pleut |)resque point depuis juillet jusqu'il
septembre. D'après SI. Brandt^, consul d'Angleterre, auquel
un séjour très-prolongé dans cette ville donne une
certaine autorité jjour ce qui se rattache à la contrée, les
hivers y sont caractérisés par uu calme remarquable dans
l'atmosphère; ce qui contribue singulièrement à atténuer la
sensation du froid. C'est exactement ce (|ui a lieu en
1. lii-isc narh dcm Ararat, p. 225.
2. .iiiicrican .luurnni, loc. eit.j p. 79,