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regrets que nous éprouvons de n'avoir pu insérer dans notre ouvrage,
il titre d'appendice, luie pièce justiticative qui aurait déjà du accompagner
notre Géoyruphie coinpurée de l'Asie ¡\liimtre, savoir : l'exposé
détaillé de nos itinéraires. Maliieurcusement, le motif qui
nous avait déterminé à en ajourner la publication subsiste encore
aujourd'hui; ce motif, c'est le désir de présenter l'ensemble de ces
tracés déflnitivement arrêtés. Malgré les cinq années employées à
sillonner l'Asie Mineure dans tous les sens, nous ne croyons pas
encore notre tâche complètement terminée, puisque avant de faire
connaître les résultats de nos explorations botaniques et géologiques,
nous avons l'intention de retourner dans cette intéressante contrée.
Ce n'est qu'après de nouvelles campagnes que notre réseau se trouvera
achevé, et c'est dans cet état que nous voulons le présenter aux
savants, afin qu'ils aient sous les yeux toutes les preuves de l'importance
que nous avons attachée à parler avec connaissance de
cause, et ii rétrécir autant que possible le domaine des hypothèses et
des conjectures. Jusque-là il faudra fpie nos lecteurs nous honorent
d'assez de confiance pour admettre que tout ce que nous avançons
sans citation d'autorités, a été bien réellement vu par nous, de
nos propres w u x , efsur les lieux mêmes; d'ailleurs, en cola ils
n'iront pas au delà de ce qu'ils croient devoir accorder à I'mspectio
d'un tracé d'itinéraires, c'est-à-dire la supposition très-légitime que
ceux-ci reproduisent les routes effectuées par l'auteur ; or, le même
motif qui ferait révoquer en doute la présence de l'auteur dans telle
ou telle localité isolée, pourrait aussi planer sur la réalité de l'ensemble
du réseau de ses itinéraires, puisqu'il lui est tout aussi facile
de prétendre avoir visité un point où il n'a pas été, et avoir vu ce
qu'il n'a pas pu voir lui-même, que de dresser un tableau systématique
d'itinéraires fictifs ou exagérés. Cependant, comme dans tous
les cas un tracé détaillé d'itinéraires doit nécessairement faciliter au
lecteur l'intelligence des éludes efl'ectuées dans une contrée inconnue
nous nous hâterons de combler dans les nôtres cette lacune
très-regrettable. Le développement de notre énorme réseau d'itmeraires
probablement plus serré et plus compacte que tous ceux
qui ont jamais représenté les mouvements d'iin seul voyageur dans
h, rnéme contrée, exigera, outre le tracé grapliique, un texte fort
PRÉFACE. v
éleiidu. Nous espérons pouvoir ajouter l'un et l'autre au volume
(volume IV") que nous consacrerons à la géologie de l'Asie Mineure,
et qu'à cause de ce nouveau supplément nous divisei'ons en deux
parties, formant deux volumes sépanis; ce (pii nous forcera de porter
à six le nombr e total de volumes qui composeront le cadre complet
de notre Asie Mineure.
Il nous serait difficile de préciser dès à présent répoi[iie à laquelle
cette tâche ardue se trouvera accomplie, mais comme la majorité
des matériaux relatifs aux parties botanique et géologii|iie sont déjà
classés, nous en terminerons l'élaboration définitive, aussitôt que
nous aurons effectué les deux campagnes que nous nous proposons
de faire successivement, l'une en fS57 et l'autre en 1838. La partie
botanique pourra donc paraître à la lin de l8o7, et la partie géologique
dans le courant de l'année subséquente. Quant au sixième
volume, consacré aux études archéologiques, statisti(|ues et politiques,
et destiné à servir de clôture à notre Asie Mineure, il est
probable que nous serons à même de le j)ublier en ISiiO, en supposant
toutefois que les événements imprévus, qui caractérisent à
1111 si haut degré le siècle où nous vivons, ne nous forcent de changer"
complètement le plan de cette dernière partie de notre ouvrage, et
de la rédiger sur des matériaux nouveaux. En elfet, il n'est pas
impossible que d'ici là l'Asie Mineure ne subisse une véritable transformation
sous les rapports statistiques et politiques, et que bien
des choses appartenant aujourd'hui à l'actualité, ne se trouvent
;ilors reléguées dans le domaine du passé, en sorte que la partie
rétrospective de notre ouvrage pourrait acquérir un développement
aussi inattendu que considérable.
Espérons du moins tjue si nous sommes destiné à enregistrer de
nouveaux décombres pour les ajouter aux mines de tout genre qui
recouvrent cette vieille terre, nous n'aurons [tas à formuler de
nouveaux regrets, de nouvelles plaintes, et que cette fois il ne
s'agira plus de dépouilles do monument s glorieux, mais seulement
d'ignobles débris d'un édifice barbare qui, pendant trop longtemps,
¡irofana la place occupée jadis par le temple auguste de la civilisation.
l'aiis, le 1" juillet 185f..