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boréale que le luuiit Argéo aurait dû dépriu.er davaiUage
cette limite relalivement à ce dernier; d'un autre côté,
l'oxteusion latitudinale du genévrier nain en Russie n'est
point en rapport avec son extension verticale sur le n.ont
Argée, car, selon M. Sclirenk, le juniperus nana figure
dans la contrée de la Petchora (lat. 07") au nombre des
représentants de la limite polaire de la végétation arborescente
: or, Taltifude de 2900" que ce genévrier atteint sur
le mont Argée équivaut à 32 degrés, tandis que la contrée
de la Pelchora n'est que de 29° au nord du mont Argée
(situé entre 38" 13 et 38" 2o). Il n'en est cependant point
de même de la limite polaire du juniperus nana en Amérique
où, selon M. Richardson i, il s'élève jusqu'à 70» de
latitude boréale. Au reste, si l'on admettait avecM. Lecoq »
le juniperus arborea comme l'équivalent botanique du
genévrier nain, celui-ci atteindrait une altitude énorme
sur les Alpes du Cacheinir, car il. Jaequemont y a observé
le juniperus arborea au - dessus de la région des bouleaux,
région qui atteint 4000 mètres d'élévation.
Le Juniperus oxycnirus parait à peine atteindre dans les
parlies occidentales et centrales de l'Asie Mineure une
limite supérieure à celle qu'il a en Roumélie; en revanche
sur l'Ararat, dans l'Arménie russe, il s'élève plus haut que
dans une localité quelconque de l'Europe.
Le Juniperus sahinoides atteint sur le liulgardagh une
altitude relativement plus élevée que sur le mont Atlios, vu
la différence des latitudes respectives.
Le Juniperus excelsa atteint sur le mont Topgedik une
hauteur remarquablement élevée qui, en tenant compte de
]. Arctic sûardimf! expédition.
Etudes de Géogr. bol.,\. I\", ii â|.ï.
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la différence des lalitudes, est, non-seulement dans le sens
absolu, mais encore dans le sens relptit', plus considérable
que sur le Caucase, où cette limite est de 1300 mètres. En
effet, la latitude du Topgedik ('tant 36" 50, se trouve infél'ieure
de 5 degrés environ à celle du Caucase (42° 30), ce
qui donnerait au premier un excédant de 445 mètres à
l'égard du dernier, et établirait la limite susmentionnée sur
le Topgedik à 1745 mètres, tandis qu'elle y est à 2200 mè-
Ires, c'esl-à-dire de 445 mètres plus haut que ne le voudrait
le rapport entre les latiludes respectives. Au reste,
en tenant compte de ce rapport, les autres localités de
l'Asie Mineure signalées par nous à cause de la hauteur
considérable de la limite de ce conifère, ne sauraient prétendre
à un avantage aussi grand sur le Caucase. Ainsi le
mont Kayubeli (36" 5.5), qui comme le Topgedik acquiert,
par sa latitude de 5 degrés plus basse que celle du Caucase,
le droit d'avoir cette limite de 445 mètres plus élevée que
siu- le dernier, n'a en réalité qu'un excédant de 550 mètres,
et par conséquent de 105 mètres seulement; de même,
Tchaltynguibi (lat. 37" 60). qui aurait dù avoir sa limite
de 350 mètres supérieure à celle du Caucase, n'offre qu'un
excédant de 470 mètres ; cependant, celle dans la contrée
entre Gurum et Mandjoulik (entre 38° 30 et 38" 50) est
de 500 mètres au lieu de 356. De ceci il résulte que, dans
toutes les localités susmentionnées de la Lycie, de la Cilicie
et de. l'Anti-Taurus, la limite supérieure du juniperus
excelsa l'emporte plus ou moins sur celle qu'elle possède
au Caucase. Au reste, il paraîtrait qu'à mesure qu'on
s'avance à l'est de l'Asie Mineure vers les hauts et froids
plateaux de l'Asie centrale, ce conifère devient de plus en
plus l'élément dominant des essences forestières. Ainsi