• .1
; !
ttá!"'
k í '
Il ^
eifW-iîs
igMT'ij
li*
n i f
fè
I f ' •i
î t ÜISÍÍí:
.Mil i
Mm
78 C.LlMAÏOLULi LE.
du liosiiliore, qui eut lieu I'lumee 1011, il tomba à Bagdad
uue si iiiunense quantité de ueigc, qu'elle atteiguit la hauteur
d'iioiume ^ et recouvrit le sol pendant quatorze jours.
En Allemagne, Télé de 1043 l'ut également signalé par uue
eliute de neige qui vint ensevelir les moissonneurs avec la
récolle, et l'hiver de 107G par la congélation complète du
Rhin. En France, l'hiver de l'année 1113 sévit avec une
elTroyahle intensité, et fut suivi par un été tellement chaud,
que les arbres desséchés prirent,, dit-on, feu aux rayons
ardenis du soleil '-. Enfin, sur plusiein-s points de l'Europe,
on eut à essuyer un abaissement extraordinaire de température
hivernale pendant les années 1124, 1126, 1127,
1129, 1179 et 1210. Quant à l'hiver rigoureux qui détermina
la congélation du Bosphore sous le règne de l'empereur
Ducas, il ne parait avoir correspondu à aucune époque
de froid excessif dans les autres parties de l'Europe ; mais
il est bon de faire observer que cet hiver rigoureux susmentionné
se trouve précédé à Constantinople par un été
(celui de 1231 ) remarquablement chaud, et suivi de près,
en 1234, en Italie, par un hiver tellement rigoureux, que
l'on traversait l'Adriatique ^ sur la glace. Ainsi, voilà la
seconde fois que, dans l'espace do trois cent quatre-vingtcinq
années, cette mer se trouve prise, sans que le Ponl-
Euxin ait éprouvé le même phénomène, qui, au contraire,
y eut lieu deux années auparavant, sans qu'à son tour
l'Adriatique s'en fût ressentie.
Depuis 1232, il s'écoule près de quatre siècles sans
qu'aucun [¡hénomène de congélation soit signalé dans le
1. Hammer, Gesrh. der JlkhanP; v. i, p. 120.
SrtmmTW, C/ironiJ-,, v. i. p.'238.
3. Ibirl., II. ara.
CllAI'lTIUi II.
bassin de la mer Noire ; il ne se reproduit que sous le règne
du sultan Osman II S pendant l'hiver de 1620, lorsque, à
la fin de janvier, une couche épaisse de glace revêtit le
Bosphore et permit de se rendre à pied de l'Europe en
Asie. Or, l'intervalle de trois cent (luatre-vingl-huit années
qui sépare ces deux congélations du Bosphore est rempli
par une série de vingt hivers excessifs qui sévissent en Europe
2, sans avoir eu, à ce ([u'il paraît, aucune action sur
le bassin de la mer Noire et ses détroits; cependant, parmi
ces hivers excessifs, ceux de 1341 et 1342 ont eu une
extension très-considérable, et paraissent s'être fait sentir
également à Constantinople, puisqu'ils coïncident avec les
froids extraordinaires que Nicephorus Gregoras y signale
précisément aux mêmes époques, sans cependant mentionner
aucun phénomène de congélation dans la mer Noire ».
Les Byzantins n'en mentionnent pas non plus pendan
1. Il.-Linmer, Gesc/i. dn Osm. Reichs, Yol. ii,p. 787. C'est prohaMement In
même fait que M. Scliiiun'er place une année plus tard, en 16S1; la date de
l'ilLusti-e liistoiien de l'empire ottoman mérite pins de confiance, yu qu'il pnis{'
ses données dans des sources plus autheiitiques, en s'appuyaiit sur l'autorité des
annalistes turcs, témoins ocnlaii'es des événement s dont ils parlent.
2. Savoir : les hivers des années 1299, 1322, 1328, 1341, 1342, 1358, 1363,
139S, 1402, 1407, 1408, 1421, 1433, 1434, 1457, 1491, 1506, 1Ô13, 1514, 1534 et
1C07.
3. Voici le passage eiirieiix de Niccpliorus Gregoras (Hisf. Bxjzant., 1. xii, 15)
relativement au froid intense qui eut lieu à Constantinople l'hiver de 1342 : « Loi s -
« qu'après .avoii- quitté le signe du Capricorne, la terre fut entrée dans celui du
« Verseau, il tomba, pendant une mût très-calme, nue prodigieuse quantilé de
(1 neige; son p.iid3 écrasa tellement les arbres de la vUlo et des environs que, te
0 mat in, on lut frappé d'un spectacle tont à fait singulier : los arbres se préson-
« tèrent complètement dépouillés de leurs branches, et leurs troncs nus et décliaf-
« nés se dressaient comme autant de poteaux artificiellement dégrossis et fichés
« en terre. » Quant à l'hiver de l'année suivante, Nicephorus Gregoras se borne
.à le signaler comme tiès-rigourenx, sans ajouter aucnue particularité; il mentionne
également, comme d'un froid excessif, la saison hivernale de l'atinée 134t
[tlist. liyzaiit., lib. xii, 10), ce qui donne pour Cuustautinople une série ininffil
o m p n e d e trois hivers excessifs, savoir : 1341, 1342 et 1343.