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ZOOLOGIE.
II résulte cie celte table, d'aboid que les mèiues clistiiuces
sout parcourues avec des vitesses très-différentes,
ce qui s'explique par les discordances que présentent
entre elles, sous le rapport du reliel', les diverses régions
qu'il s'agit de franchir; ensuite, que la nioyemie du
temps que nietteiit les courriers à les traverser, donue
environ vingt et une lieues niélriques par vingt-quatre
heures, et conséquemnient environ trois kilomètres par
heure. On trouverait sans doute celte iiioyenne beaucoup
trop faible, eu supposant que le Tatar va constamment
au grand trot et souvent au galop ; mais si l'on considère
que d'un côté il y a impossibilité physique de soutenir
celle allure pendant cinq ou six jours sans se livrer
au sommeil, et que d'un autre côté la marche à travers
une contrée montagneuse et pendant des uuits obscures
(surtout en hiver), se trouve nécessairement réduite au
pas, même pour les individus non exténués de fatigue,
ou concevra aisément que le degré de vilesse déployée le
jour, doit tellement dllférer de celle que l'on peut atteindre
pendant la nuit, qu'en thèse générale il y a lieu d'admettre
que la partie nocturne de la course n'ajoute que
peu de chose à la valeur de la partie diurne, supposition
qui se trouve d'ailleurs parfaitement justifiée par la comparaison
des moyennes entre les courses des Tatars qui
se font jour et nuit et celles qui se font le jour seulement,
comme, par exemple, de Cojistantinople à Brousse; or
l'intervalle entre ces deux villes, qui compte 43 lieues, est
1. Il est vrai que l-biMlude qu'ont les Tatars de iiasser une isirlie de Icni'
e i i s t m c e a cheval jour et nuit, est telle nue souveLit ils sommeilleront peuilam
des heures entiercs sans se laisser choir et tout en conlinuant de trotter ; en les
voyant, dans cet état, se balancer machinalement sur leur monture, on les croirait
pris de vin.
CllAl'lTIlE tt. 635
franchi en trois jours, ce qui donne 15 lieues par jour et
0.6 lieue par heure. C'est à peu de chose près la vitesse
du courrier entre Constautinople el Sivas, bien que celui-ci
inarche jour el nuit. Ou peut donc supposer avec beaucoup
de probabilité que les trois quarts du chiffre obtenu comme
moyenne pour les vingt-quatre heures apparlieiuieut au
jour, et un quart seulement à la nuit, ce qui donnerait pour
le jour une moyenne approximative de 16 lieues métriques
ou environ 6i kilomètres, et conséquemmeut au delà de
2 lieues métriques ou plus de 8 kilomètres par heure,
et pour la nuit près de 6 lieues métriques ou environ
une demi-lieue ou 2 kilomètres. Eu ne tenant compte aux
courriers turcs que du progrès de leur marche diurne, la
vitesse qu'ils déploient est encore fort grande, et elle
l'emporterait de beaucoup sur celle dont en Europe pourraient
faire preuve nos courriers à cheval si on les plaçait
dans des conditions exactement semblables. Pour ne
donner qu'un seul exemple, emprunté à la colonne de
notre table qui contient les distances correspondantes en
Europe à celles parcourues par les lignes postales de l'Asie
Mineure, le Tatar qui arrive en cinq jours de Constantinople
à Kaisaria pourrait être comparé à un cavalier allant
de Paris à Marseille, mais ne déployant toute la vitesse
dont il est capable que pendant le jour seulement, et, de
plus, franchissant souvent des cours d'eau à gué, ne reucontraul
nulle part une route tracée, ne buvant que de
l'eau, ne prenant pour réparer ses forces que des aliments
peu nutritifs, et enfin dormant à cheval : or il est
certain que, placé dans de telles conditions, notre cavalier
parisien aurait beaucoup de peine à arriver en cinq jours
à ¡Marseille. Mais ce qui est fréquemment une cause de
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