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CHAPITRE IV. 708
Nous terminerons notre travail par un coup d'oeii historique
sur la chèvre d'Angora.
Parmi les contrées de l'antiquité classique, il n'en est
point que les écrivains anciens aient mentionnée plus
souvent et sous des rapports plus variés que l'Asie Mineure,
parce que cette région a été non-seulenieut un des
premiers foyers de la civilisalioii grecque, mais aussi la
patrie d'un grand nombre des écrivains les plus célèbres
de l'anliquité, comme Hérodote, Homère, Strabon, Denis
d'IIalicarnasse, Galien, etc. C'est ce qui explique pourquoi
tous, poètes, historiens et naturalistes, ils aiment
à emprunter leurs images et leurs faits à ce pays, car,
après la Grèce et l'ilalie, c'était celui qu'ils connaissaient
le mieux, soit pour y être nés, soit pour y avoir fait leurs
éludes. Il en résulte que pour lout ce qui concerne l'histoire
naturelle de l'Asie Mineure, leurs écrits doivent nous
être d'un intérêt particulier, puisque nous pouvons nous
attendre à y trouver quelques renseignements à ce sujet;
de plus leur silence même a la valeur d'un argument négatif,
car il est à pré.sumer que ce qu'ils ne mentionnent
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il base cette opinion, savoir : Avistoto, llist. anim., viii, 27; Pline, i/i.çf. nat.,
viii, 76j yElien, XVI, 20, et Strabou, xii, sont l'olijet d'une discussion détaillée
dans le cours de notre travail, où les passages auxquels il Brandt fait allusion
se trouvent rapportés in extenso. Or, nous verrons que ces passages sout plutôt de
nature à démonti'ei' le contraire de ce qu'en déduit notre savant ami, et que, de
plus, l'autorité de Strabon est invoquée à tort par lui, puisque le géographe
d'jVmasia ne dit pas uu mot des cbèvres, et ne parle exclu si veinent que de moutons.
Au reste, quand il s'agit d'un s;ivaut tel q\ie M. Brandt, il n'est point permis
de différer d'opinion avec lui, môme sur un sujet de pui-e érudition, sans citer textaoUcmeut
ses pièces justificatives; et c'est pourquoi nous nous empressons de
mettre sous les yeux du lecteur le passage de Strabun dont il s'agit : « Après
« reiuboucbuve du Ilalys vient le district des Gadionites, qui s'étend jusqu'à
« Siiramone. C'est une contrée complètement plane, bénie du ciel, et produisant
« toute espèce de fruits. Elle possède aussi des Moulons dont on couvre la toison
« snyousc; ces Moulons sont fnrl rares dans la Cappadocc el le Piint. »
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