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d'Ouzoun-YuHai- (lont/ue Yaïlu). La grande altitude de la
contrée, le développement des surfaces planes, l'absence
ou du moins la rareté de végétation arborescente, et enfin
le manque de cours d'eau, constituent autant de conditions
favorables;! la création d'un climat excessif; aussi les hivers
y sout-ils d'une rigueur extrême et les étés d'une chaleur
d'autant plus intense que de profonds et étroits ravins
forment sur plusieurs poiuts de véritables condensateurs du
calorique où les rayons du soleil, répercutés par la teinte
blanche des marnes et des calcaires lacustres, viennent se
concentrer comme au foyer d'un miroir ardent; et c'est
souvent dans ces gorges suffocantes que le pèlerin engagé
au milieu des plaines arides et nues se voit obligé de venir
se reposer, car c'est là seulement qu'il peut espérer de
découvrir quelque source pour étancher sa soif et abreuver
ses chevaux épuisés.
Lorsque le 6 août, entre Gurum et Kétché-Jlégara, je
'us obligé de m'arrêter dans une de ces gorges encaissées
au milieu de deux murailles de marne d'une blancheur
éblouissante, le thermomètre à 2 heures après midi monta
au soleil (nulle part il n'y avait de l'ombre) à 42°, malgré
un vent d'Ouest très-violent qui enveloppait de tourbillons
de sable toutes ces plaines pulvérulentes. Cependant,
arrivé à Gurum où je dressai ma tente à l'entrée de la
ville, je souffris du froid pendant la nuit. Le 5 août, entre
Albistan et Kétché-Mégara à inie hauteur do 1533 mètres, à
3 heures après midi, le thermomètre exposé au soleil marquait
46°, et 43° à Kétché-Mégara (ait. 1787"') à 10 heures
du matin, tandis qu'au coucher du soleil il descendit à 3°,
1 Voy. ma Gèogy. yhya. eie l'/ìsie Mineure, jt.
r.llAPITKE IX. in
et pendant la nuit à 2° 3. Le 15 juillet, dans la plaine de
l'aunus (ait. 1013"') au coucher du soleil 14% la nuit 3°; le
20 juillet à Patekiinkoi (ait. 1400"'), à 3 lieues de Taunus,
à midi 22°, la nuit 8°; à Karahadjeli (ait. 1392") au coucher
du soleil 18°, la nuit 7° 2 ; le 21 juillet, sur le Tchamurlu
sou(alt. 1500°'), à midi 24°, la nuit 6" 8; le 22 juillet,
dans la plaine au Sud de Sivas, près d'une saline, à midi
20° 5, la nuit 9° 2 ; le 23 juillet, à Déliktach (ait. 1800"'),
midi 23°, nuit 4° 2.
Malgré la haute température diurne de l'été, les immenses
contrastes qui existent entre celle-ci et la température
nocturne, sont cause que presque sur tous les points de
rOuzouu -Yaïla la vigne ne mûrit plus à une altitude de
1200 à 1300 mètres ; ainsi, à Gurum (ait. 1320"'), bien
que le mûrier noir brave iiiqninément le climat de cette
ville, presque tous les arbres fruitiers n'ont pas le temps de
parcourir toutes les phases de la vie végétale, et à Gueuksyn
(ait. 1298'") on ne recueille que rarement du raisin mûr.
Dans toutes ces contrées l'hiver commence à se prononcer
dès le mois de septembre. Le 10 août, je traversais
les énormes plateaux qui se dressant entre Gurum et Mandjoulik
se confondent avec le massif montagneux nommé
Curumdagh ; j'y trouvai, à une hauteur de 2099 mètres, un
petit champ ensemencé de froment qui était encore complètement
vert, et mes guides m'apprirent que cette céréale
cultivée par les Kurdes qui pendant l'été stationnent en ce
lieu avec leurs troupeaux , ne parvenait que rarement à
maturité. Toutes les plaines où s'élèvent Genksyn, Gurum,
IvétchéMégara, iMandjoulik, Yarpouz, Izguine, etc., se trouvent
recouvertes en hiver, durant deux à trois mois, d'une
couche de neige de plusieurs mètres d'épaisseur.
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