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CLIMATOLOGIE.
2 . A Chios, fliacune des (iiialre saisons a uiio Jiioyemie
seusibloiiient plus élevée qu'à Smyrne, ce qui encore nc
paraît pas lenir à la disparilé de nos fermes de coiiiparaisou,
car eu prenant à Sniyrne par exemple la moyenne
hivernale de chacune des deux aimées, elle sera de 8.15
pour l'année 1843, et de 8.32 pour l'année 1844; de
même, la moyenue estivale à Smyrne sera de 24.80
pour 1843, et de 24.78 pour 1844; ainsi, aucune de ces
années (et nou pas seulement la moyenne générale) n'a à
Smyrne des moyennes hivernales et estivales aussi fortes
qu'à Chios.
3 . Si d'un côté Chios paraît jouir d'une température un
peu plus élevée que Smyrne, les deux localités offrent une
concordance assez prononcée sous le rapport des ditTérences
entre les moyennes mensuelles, entre les moyennes des
quatre saisons et entre les moyennes mensuelles extrêmes,
c ' e s t - à - d i r e qu'à Chios, malgré sa position insulaire, les
traits du climat conliuental qui caractérisent Smyrne
paraissent se reproduire assez exactement. Il en résulte,
que l'étroit canal qui sépare du continent de l'Asie Mineure
l'île de Chios ne suflit point pour donner à cette dernière
toutes les attributions d'un climat insulaire, et que. pour
expliquer l'excédant de température dont elle jouit à
l'égard de Smyrne, il faut jirobablement chercher la justification
de ce phénomène moins dans la position insulaire
de Chios que dans des circonstances locales dont, à la
vérité, toutes ne nous sont pas encore connues ; car si l'on
peu! se rendre compte des causes qui déterminent à Chios
une température hivernale supérieure à celle de Smyrne,
on trouve moins de facilité à ex|)liquer le même phénomène
appliqué à la saison estivale. En cH'et, les hivers plus chauds
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de Chios peuvent être motivés par la présence, au Sud de
Smyrne, des chaîues élevées qui, comme le Tmolus et le
Missoguis, empêchent les vents du Sud d'exercer snr la
ville toute leur inlluence, tandis qu'au contraire ils atteignent
librement Chios après avoir parcouru une vaste surface
d' eau, dont la température jjlus élevée en hiver que
celle de la terre ferme, ne leur enlève rien de leur calorique.
¡Mais, connue en été la mer se réchauffe moins que les
masses continenlales, on ne conçoit pas trop pourquoi les
vents du Nord, après avoir balayé la partie septentrionale
de l'archipel grec., apportent à Chios une température
plus élevée qu'à Smyrne, où ils arrivent échauffés par les
masses continentales qu'ils ont d'abord traversées, ce qui
est tout le contraire de ce que l'on serait disposé à attendre
, c'est-à-dire des étés plus chauds à Smyrne qu'à
Chios. Sans doute cette anomalie s'expliquera par une
élude approfondie des localités; et d'ailleurs les preuves
positives nous manquent pour admettre que les vents du
Nord, cpii en été dominent à Chios, régnent également à
Smyrne où plusieurs courants locaux, entre autres le vent
de N.-O. qui, sous le nom cVImbato, vient pendant l'été
rafraîchir chaque jour à midi l'air du golfe do Smyrne,
peuvent exercer uue action réfrigérante et abaisser la
moyenne estivale.
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