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C L I . M A r O L O G I E .
altitudinale (el quelquefois la dépasse) qu'elle atteint sur
e con.uieiU européen. Celte progression parait se ,naineu,
r dans la direction susindiquée, et plusieurs considérations
sont de nature à faire admettre que dans les rénions
situee^ plus loin, à l'est de la péninsule, la limite de la
vegetation sinon arborescente, du n,oins frutescente, est
décidément plus élevée qu'en Europe.
2" Le phénomène que présentent plusieurs hautes montas
s e s de I Asie Mineure, et nommément l'Argée, de manquer
complètement de végétation arborescenie, qui ne s'y
trouve représentée que par quelques buissons rabougris
..ent peut-être à l'absence de dépôts de neige assez pu,si
sants et assez étendus pour abriter la végétation contre les
rigueurs du froid. L'action protectrice qu'exerce la neige
sur le sol qu'elle recouvre est un fait mis hors de doute
par un grand nombre d'observations ; et récemment encore
3t. le commandant Uozel • a fait, dans les environs de
Hans, des expériences dont il résulte qu'une mince couche
de U-.o de neige suH5t pour neutraliser 4- S de froid quand
e thermomètre descend à - 6" 5. Or, non-seulement la
limite des neiges éternelles sur l'Argée est assez élevée, et
surtont irrégnlière et pen continue, mais encore, à cause
de la nature du relief de celte montagne, la neige ne stationne
que très-peu sur l'espace compris entre ses sommités
et ses régions inférieures. Il en résulte que le
rayonnement occasionne une immense perte de calorique
a toutes les surfaces nues des massifs plus ou moins isolés
dont est composé le colosse cappadocien, et que, par consequent,
la différence doit être énorme entre la temperat
. Delapluieen Europe,y. 140.
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C H A P I T R E VIII. 34 9
ture qu'y aurait le sol jouissant de l'abri protecteur dont
il s'agit, et celle à laquelle il se trouve exposé à défaut de
ce dernier. Mais comme, malgré ces causes réfrigérantes, le
sol, même à ces altitudes, possède probablement pendant
l'hiver line température moins basse que les couches de
l'air ambiant, la végétation n'ose point s'y élever et se fient
cramponnée, pour ainsi dire, à la surface de la terre : de là
l'absence de la végétation arborescente et la pauvreté de
la llore qui caractérisent l'Argée, et vraisemblablement
toils les massifs de l'Asie Mineure qui se trouvent dans
des conditions analogues à celles de cette montagne.
3° Le Bouleau (betula albal paraît manquer complètement
aux montagnes de l'Asie Mineure proprement dite, ou du
moins y être extrêmement rare, car je n'ai jamais été dans
le cas de l'observer nulle part, et il est probable qu'il ne
commence à se montrer que dans l'Arménie orientale et
les contrées limitrophes du Caucase où il atteint une altitude
moyenne de 2.340 mètres ^, eu sorte que cet arbre
paraît être banni de tout l'espace compris entre l'Arménie
orientale et la Roumèlie, où il devient assez commun
Au reste, bien que le bouleau, dont la limite polaire va en
Europe au delà du 70°" degré existe sur toutes les montagnes
de ce continent, à quelques rares exceptions près
parmi lesquelles on peut citer le mont Ventoux toutefois
1. De Candol le, Gtiogr. bol. rais., y. I, p. 2S1.
2. Le bouleau pavait être originaire del à Gaule, car non-seulemeut Pline
(xy, 2C, 27 et XVI, 18) Yante la magnilicence des bouleaux gaulois, mais encore,
selon M. M.aury [Hist, des gr. foi-., p. 193) le uom latin de betula dérive du nom
cclte beilba ou Ut. En .\uvcrgi!e le botileau uc dépasse pas aujourd'liui i98't>"
(Maury, ibid., p. 193).
3. D'après Richardson [^rci i c SeiïjT/itjîsr expedition),Ubetnlo nana atteint dans
le nord de l'Amérique la latitude de 70", et d'après Jacqnemont elle s'élève dans
le C.acliemire à 4000 mètres.
4. Martins. .4})». sr. Hfl,.. série, v. X.