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n'égalait la saveur et la délicalesse de ces morceaux do
friandise, dont le goût se trouvait rehaussé par le remarquable
talent de rôtisseur qui distingue les Turcs.
liien que, aux époques susindiquées, les cailles soient
très-abondantes à Sanisoun et le long du liosphore, les
points du littoral septentrional oii elles s'abattent en essaims
les plus nombreux paraissent cependant être les parages
île Siuope et de Trébisonde. Les indigènes les prennent
plutôt à l'appât et au Tdet qu'au fusil. Malgré la régularité
(le leurs migrations, la direction et l'intensité du vent
exercent une certaine inlluence qui précipite ou ralentit,
èn un mot, qui modifie leur marche. Ce fait se trouve déjà
Constaté dans ce passage du livre de ^loïse^ où il est dit
que pour diminuer les privations auxquelles les Israélites
étaient exposés dans le désert où ils cherchaient vainement
à se procurer de la viande fraîche, le Seigneur fit
souffler un vent de Sud qiii couvrit le sol d'une immense
quantité de cailles. C'est probablement du golfe Persique
que ces innombrables volatiles se trouvèrent entraînés vers
l'Arabie.
Nous terminerons ces quelques mots sur les oiseaux de
l'Asie jMineure en rappelant le nom d'un échassier tellement
caractéristique pour la péninsule que tous ceux qui
l'ont visitée associent involontairement aux souvenirs de
l'Orient celui de cet oiseau : je veux dire la cigogne. En
effet, on rencontrerait peu de sites dont l'ensendile ne soil
complété par la svelte silhouette d'une cigogne se dessinant
sur le sommet d'un arbre ou sur les tourelles d'un
minaret; c'est un de ces traits qu'on ne pouirait effacer
1. Hxûlie VI. 11.
C l t . i P l T U E VI, 76 7
du tableau sans eu faire disparaître la teinte locale. Le rôle
que cet échassier joue dans la physionomie du paysage
tient particulièrement au respect dont il est l'objet, respect
tel que sa présence est partout considérée comme inviolable
et même comme un signe de bon augure. Ce sentiment
général remonte à la plus haute antiquité. Selon
M. Rosenmuller, le mot de Chasidah, par lequel la cigogne
est désignée dans la Bible, signifie pieux, et plusieurs
écrivains, entre autres Aristole, ./Elien et Solin«,
font ressortir la tendresse de cet oiseau pour ses petits et
la reconnaissance que ceux-ci témoignent à leurs parents
en les nourrissant daus leur vieillesse. Les Psaumes ^
mentionnent même l'habitude qu'avait la cigogne, alors
comme aujourd'hui, de construire son nid sur les cyprès.
Les anciens paraissent avoir étendu à la majorité des volatiles
le privilège que les Orientaux accordent à la cigogne de
nicher sur les murs et sur les toits des édifices consacrés
au culte public; car dans l'antiquité on considérait comme
un acte d'impiété et de profanation la destruction des
oiseaux qui s'étaient établis dans les temples. Hérodote'
cite des exemples du respect religieux dont ils étaient
l'objet dans cette circonstance, et /Elien" nous apprend
même que les Athéniens firent mourir un citoyen par ce
seul motif qu'il avait tué quelques passereaux nichés dans
le temple d'Iîsculape
1. Pohjhhf.,
% C. IV, 7.
;t. L. I, 3!).
Ilisl. var.. t.. V, 17.
5. n est remanniaWc iiuo iilusiBiirs dfs usages cl ilcs opinions des Oriciitaiix
volalivcmeiil aux iiiimaiix, paraissent lem avoir lUù transmis directement par les
lléin cnx, iors même ,|nc ces «sages i i 'avaiml point clé adoptés par les Grecs et les
iloniains, l't ipills se sunt eonsen-és elle/ iioiis avec les livres sacrés et le eliris