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686 CLIMATOLOOIE.
parliculièreiueiit uaissauce. Coniiiie la majorité Jes all'ectioiis
endémiques qui y sévissent ne sont dues qu'à la déchéance
de riiomme, ou ne pourra les faire disparaître
tant que celui-ci n'aura pas repris le rang que son Créateur
lui a assigné; aussi, toutes les considérations que
nous avons présentées relativement aux marais qui existent
sur une si grande échelle en Asie ¡Mineure, conduisentelles
à la conclusion qu'ils n'ont pu avoir le même développement
lorsque cette conlrée était le siège de l'anlique
civilisation grecque, et que par conséqueut la constiluliou
sanitaire, et même jusqu'à un certain point les conditions
climatologiques de la contrée, ont dû subir depuis celte
époque des modifications locales relativement à l'état hygrométrique
de l'atmosphère, auN. hydrométéores, à réchauffement
et au rayonuemenl des surfaces du sol, aux courants
ascendants, etc.
Pour conclure, disons que les résultats ci-dessous consignés
découlent de l'examen des deux questions qui nous
ont occupé dans ce chapitre : la question relative au déboisement
de l'iisie Mineure, et celle qui se rattache au
développement des marais dans cette môme contrée.
1. I.'existeuce d'anciennes forêts en Asie Jlinenre pouvant
être admise j il s'ensuit que par leur destruction le
climat de la péninsule a dû subir, depuis les temps historiques,
certaines modifications qui probablement ont eu
pour effet principal de lui imprimer un caractère plus excessif
eu élevant la moyenne estivale et en abaissant la
moyenne hiveruale, de manière que la moyenne annuelle
est devenue |ieut-êlre un peu plus forte qu'elle ne l'était
aux époques où des rideaux de forêts échelonnées le long
fies côtes septenlrioiiale e( méridionaU^ du l'ont-liuxin .
CHAPITRE X. 58''
servaient d'abri à la péninsule contre l'action réfrigérante
des grandes steppes de la Russie pendant l'hiver, et contre
l'induence calorifique de ces mêmes surfaces planes fortement
échauffées pendant l'été.
2. L'immense développement de marécages que présente
aujourd'hui l'Asie Mineure, doit être considéré comme
le résultat combiné du déboisejnent et de l'état de dépopulation
et de barbarie où cette contrée est plongée depuis
tant de siècles. Ce phénomène a dù également contribuer
pour sa part à modifier, sous de certains rapports, le
climat de la péninsule.
3. Enfin , plusieurs conditions d'insalubrité que présentent
les contrées de l'Orient, n'ont point leur source
dans la constitution climatérique même de ces pays, mais
dans la cessation du contrôle de l'homme sur la nature;
et comme c'est dans l'Orient, berceau de la civilisation,
que la déchéance de l'homme remonte aux temps le plus
reculés, il en résulte que les conditions d'insalubrité ont
dù s'y aeeumnler et s'y consolider plus que partout ailleurs;
c'est ce qui explique en partie pourquoi la majorité des
plus graves affections morbides qui désolent l'humanité, y
ont pris naissance et de là se sont propagées en Europe.
L'Orient est devenu en quelque sorte un gigantesque bûcher
sur lequel les débris du grand atelier de la nature
constamment entassés depuis des milliers de siècles, se
calcinent à petit feu en imprégnant l'atmosphère de leurs
eflluves pernicieuses.
I
Pi
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