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répuudiie en Ar'iiiéiiio, où l'on s on servail pour la teinlujv
(le la sole. D'après le savant orioulaliste Tyschseu, cité
par Beckmani, le mol kermh est d'origine arménienne,
ce qui ferait supposer que c'est à l'Arménie que les Arabes^
dont le pays ne produit point cet insecte, l'empruntèrent
pour l'introduire ensuite en Europe. Au reste, M. Beckman
pense (en appuyant son opinion d'arguments trèssolides)
que dans tous les cas l'usage du kermès comme
substance tinctoriale est dû à l'Orient, où à une époque
déjà fort reculée il aura remplacé avec avantage l'emploi
de la pourpre. Nous croyons qu'il ne serait pas impossible
qu'il existât en Perse ou dans une région quelconque de
l'Asie centrale une espèce particulière de cet hémiptère,
parce qu'aujourd'hui encore certaines étoffes confectionnées
dans l'Orient possèdent une teinte rouge tout aussi
pure et aussi vive que les plus belles nuances obtenues en
liurope de la cochenille américaine; or il n'est pas probable
que l'usage de cette dernière ait remplacé dans
l'Orient le kermès indigène. Jlais, en supposant même
que tel fût le cas, il serait étonnant que dans ces contrées
peu familiarisées avec les découvertes de la chimie moderne,
on eût pu s'approprier le procédé usité aujourd'lmi
en Europe pour donner à la couleur de la cochenille américaine
ce rouge vif qui ne lui est i)as naturel, procédé
qui consiste particulièrement en une solution d'étain mélangée
avec l'acide muriatique. Sans doute les Orientaux,
même en employant la cochenille de nopal, ne connaissent
point ce moyen d'en rehausser l'éclat; en sorte que si
l'insecte don! ils se servent donne iiiidircllemenl une leiide
I. 'rivuliiit en .iiiylais sous le Lili-e de Uinloyij of viventions, ete., v. I, [>. 3£J3,
CllAflTtlE VI. 7»7
aussi belle que celle obtenue artificiellement de la vraie
cochenille, il serait permis de supposer que l'insecte de
l'Orient est d'une es[ièce inconnue dans nos contrées, et
ponr le moins rivale de celle dont le Nouveau Monde a
doté l'Europe.
S.\NGSüE. Ij'Asie iMineure est remarquablement riche en
aunélides de l'ordre des suceurs et nommément en sangsues
médicinales et eu sangsues de cheval. Ces dernières
devieiment mêiue fort incommodes aux animaux domestiques
et parliculicrement à la race Chevaliue, car pendant
les grandes chaleurs il est rare que l'on puisse conduire
les bêles à l'abreuvoir sans qu'elles reviennent avec des
bouches ensanglantées à cause des hirudinées qui s'y sont
introduites avec l'eau : elles se tiennent si fortement cramponnées
aux lèvres qu'il faut les en détacher avec la main.
Mais si l'espèce susmentionnée devient en quelque sorte
un fléau, la fréquence de sa congénère {hiniclo medicinalis)
est un véritable bienfait, et pourrait devenir un jour une
source de richesse pour l'Asie Mineure; car cette hirudinée
y abonde tellement que dans l'élat d'épuisement où se
irouvent sous ce rapport les eaux de l'Europe, la [)éniusule
à elle seule serait en état d'approvisionner une bonne piU^lie
de nos pharmacies, lîien que l'industrie dont les sangsues
y sont l'objet se trouve, connue toutes les autres branches
de ses richesses ualiu-elles, à un degré de développement
tout à fait disproportionné avec celui qu'elle pourrai!
adeindre, les demandes sans cosse répétées et tonjoiu's
croissanlos do l'Europe ont déjà fait naîire en Asie Mineure
une ex|)loi(ation qui n'est pas sans iniporlauce. Elle est
presque excUisivenienl olVocInée pour le conqito d'EurOl)
éons <pii. par l'inteiMuédiaire dos agenis diplomaliipu's,
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