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l>oi-sqno les pôclicurs voicnl so dirigoi- le poisson vers l'endroit
OIL le piège est disposé, ils approcheiil douconieiU dans
leur barque et ehercheiit à apprivoiser l'animal pour le déterminer
à les suivre, ce qui leur réussit généralement, de
manière qu'aussitôt que la victime est entrée dans les fdets
ceux-ci sont brusquement resserrés et retirés, avant que
le prisonnier ait le temps d'endommager les rets par- les
eiroi'ts qu'il fait pour en sortir. Ce système ne peut plus
être appliqué aux individus de taille gigantesque, à l'égard
desquels on se sert d'un procédé qui rappelle sous quelques
rapports celui signalé par ./Elien. On tend d'une rive à
l'autre une corde suiïïsamment relâchée pour décrire une
courbe dont la convexité effleure la superficie de l'eau. Le
long de cette courbe sont échelonnés des hameçons vigoureux
et tranchants qui plongent dans le lleuve, et dont
l'éclat et le balancement attirent le poisson; il commence
d'abord par se jouer au milieu de tous ces appendices mobiles
jusqu' à ce que, blessé par les pointes aiguës, il finit
par bondii- avec violence et se les enfonce plus avant dans
les chairs. Des baguettes placées verticalement sur la corde
et de manière à se dresser au-dessus de la surface du fieuve,
avertissent par leurs soubresauts du moment où les divei--
tissements de l'ijnprudent animal ont pris pour lui un ca-
11 kilogi'., et présentait uue looguetir de fn^ao. Ainsi ces poissons étaient devenus
lacush es de ¡luvialiUs qn'ils étaient dans leur patrie, et de plu? ils n'avuient
aneunement souffert du clianfiement dans la nature chimique des eaux. 11 est
vrai que tante de lumière et de fond de gravier suffisamment rapproché de la
Rnrface de l'eau, le frai de ces poissons avait péri dans le réservoir de Marly;
mais cet inconvénient est de nature à être facilement écarté dans toute pièce d'eau
lacustre où l'on voudrai t élever des Silures. An reste, Tacclimatation des Silures
e n France présente un intérêt plutôt scientiliquc qu'économique, parce i|ue la
chair de ce poisson est d'un goût assez médiocre et parait même très-grossière à
côté de celle des saumons, dont la vulgarisation en l'iance à l'instar de l'exemple
donné par l'Angleterre, serait d'une importance liieii aulrementgranilc.
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ractère fàchenx; les pêcheurs accourent aussitôt avec des
câbles qu'ils lui passent autour du corps et le tirent ainsi
sur la l'ive, soit eux-mêmes, soit à l'aide de chevaux. Ces
pêches se font particulièrement dans les bras du Danube
non parcourus par les bâtiments. Les silures et esturgeons
paraissent y avoir été jadis plus nombreux, ou du moins
avoir habité des régions plus étendues, car on les voyait
également abondants dans toute la partie du lleuve comprise
entre son embouchure et Comorn, tandis qu'aujourd'hui
ds ne remontent guère au-dessus de Mohatch, où toutefois
la pêche est extrêmement fructueuse, car on y voit
quelquefois retirer d'un seul coup de filet jusqu'à 1000 zentner
(environ 55,270 kilogr.) de poissons.
Après le Sihirm rjlanis, yElien mentionne i dans le Danube,
ainsi que dans les ])arages limitrophes tie son embouchure,
un poisson qu'il nomme poi'ssoii de ylaive, et qui
sans doute est le Xiphias gladius de Linné 2. Or, ce scomberoïde
qui, en effet, habite la mer Noire parait ne point la
quitter aujourd'hui pour remonter le Danube, car Reisinger
ne le signale nulle part dans sa Faune ichthyologique de la
Hongrie. ^ '
Une autre i)arlicularilé que nous apprend .-ElienS, relativement
à la pèche du Danube, c'est l'habitude qu'avaient
les habitants de ces contrées de pratiquer pendant ^hi^•er
des entailles dans la glace pour y prendre le poisson. C'est
un mode de pêche qui est rarement usité aujourd'hui par
les riverains de ce fieuve, mais qui est très-commun sur les
1. //es/, «HiHi., L. xiVj }i ¿3.
S ' ' " , ! » ' " / ' ' " ' ' «s»"' li^l« '1« lioissous de la me r Noire, donnée
p a r M . nigler {D,e Turlici n. derei, lieumimtr, v. 1, p. 125)
(j)iim., 1,. XIV.-25, 2fi, 29.
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