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Cavaliers. raiuassiiis,
Crésus, roi de Lydie 10,000 40,000
Le roi de la g:i'ande Phrygie 8,000 /i0,000
Le roi de la petite l'iirygie 6,000 20,000
Le i-oi de Cappadoce 6,000 30,000
L'.vrménie ;i,ooo 20,000
Total 34,000 150,000'
Or, ce montant de 34,000 cavaliers est bien loin de
r e p r é s e n t e r l'élendue des ressources que possédait, sou
ce rapport, l'Asie lliiieure lout entière; il ne s'applique
qu'à une partie de la péninsule, car Xéiioplioii dit que les
Paphiagoniens, les Lyciens et les Ciliciens- refusèrent de
1. Si nous citons lu Cyopa-die de Xénoplioii, qui, comme on sait, est une espèce
de roman historique où même il y a quelques erreurs de chronologie et de noms
propres, c'est que les passages que uous lui avons empruntés ne se rapportent
aucunement à cet ordre de faits que le plan et le tint de fauteur eussent pu
aToir quelque intérêt d'altérer on de défigmer. En effet, tant que Xénophon piirlc
du caractère personnel de Gyrus, de ses actes administratifs, de ses exploits militaires,
etc., ses données ne peuvent pas toujours avoir une valeur historique,
parce qu'il entrait évidemment dans les vrrcs de l'auteur d'embellir le portrait
(le son héros. Mais il n'en est plus de même des descriptions physiques de la
Perse et de F.^sje Mineure où il ne pouvait avoir aucun motitde dissimuler la
vérité, et ou au contraire il devait tenir à faire ressortir aux yeux de ses contemporains
les connaissances qu'il possédait sur un pays avec lequel la Grèce avait
de fréquentes relations. Comme l'inventaire qu'il donne des contingents en chevaux,
fournis au roi d'Assyrie par les peuples de l'Asie Mineure, n'intéresse
point le mérite ou la valeur de sou héros, c'eut été substituer tout gratuitement
le mensonge à la vérité que de vouloir remplacer par des fictions les documents
historiques que Xénophon était à même de posséder mieux qu'aucun do ses contemporains.
2. Dans le curieux tableau que nous trace Hérodote ( L. m, i)0) des trihrrts
dont étalent frappées les diveises provmces de l'empire de Perse sons le règne de
Darius l'ainé, la Cilicie fournissait annuellement, outre 300 talents (près de deux
millions de fraocs), 360 chevaux Idancs. Le montant des tritmts annuels de la
péninsule tel qu'il résulte du talleau d'Hérodote, était de plus de six million
de francs, s ms compter l'Arménie qui payait MO talents (au delà de deux millions
de francs); de plus, les Jloschi, Tihareni, Makroues, Miesyniqnes et
Mar.si, presque tous habitants des parages voisins du littoral septentrional de la
péninsule, étaient taxés à 300 talents, ce qui porte le total du tribut annuel pavé
a la Perse par l'Asie Mineure, y compris l'Arménie et quelques peuplade.? limitrophes,
au ehiti're énorme de près île 10 millions de francs!
C l I A P I T U E II. 64.)
s'associer à la coalition contre les Mcdes et n'envoyèrent
aucun renfort au roi d'Assyrie. Malgré tout, celte seule
fraction de l'Asie îlineiire put fournir |)lus de chevaux que
ne parvinrent à en réunir les immenses Etals de l'Assyrie
et de la Médie, car, selon Xénophon, la cavalerie assyrienne
était de 20,000 chevaux et celle des Mèdes n'en
comptait que 10,000 ; en sorte tjue la somine des cavaliers
réunis des deux plus puissants empires de cette époque
n'atteignit même pas le chiffre fourni par une partie de
l'Asie Mineure. Cette disproportion est d'aulanl plus remarquable,
que parmi les alliés du roi d'Assyrie figurait
u n prince arabe auquel son pays, aujourd'hui si célèbre
pour la race chevaline, n'a pu donner que 10,000 chevaux.
Ainsi que nous l'avons déjà observé d'après Xénophon,
Cyrus imprima une impulsion extraordinaire au dévelo|)pemenl
de la race hippique aussitôt qu'il eut réuni sous son
sceptre tous les pays où elle était alors le plus cultivée.
Ses efl'orls furent lellenienl efficaces que lorsque, peu de
temps avant sa mort, il fit à Babylone la revue de toute son
armée, sa cavalerie était composée tie 150,000 cavaliers:
or, cet énorme accroissement ue s'était opéré qu'après que
l'Asie Mineure et la Médie eurent été converties en provinces
persanes; il est très-probable que c'est le premier
de ces deux pays qui avait contribué le plus au développement
aussi rapide que considérable de la cavalerie de
Cyrus.
Une des institutions adiuinistratives de ce grand homme,
laquelle a pour le sujet qui nous occupe un intérêt tout
particulier, c'est l'organisation de lignes de poste dont il
sillonna son vaste empire et dont l'une traversait l'Asie