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lermiiiée ou qu'ils étaient blessés». Les uoiiilireux Iciiioigiiages
puisés dans Homère prouveut donc que l'Asie Mineure
ainsi que la Thrace étaient déjà célèbres par leurs
chevaux à une époque anlériein'e de plus de deux siècles
à celle où vivait le prophète Isaïe, une des plus anciennes
autorités qui aient signalé parmi les Hébreux l'usage des
chevaux. De plus, si, comme le pense avec beaucoup de
raison M. Dureau de La Jlalle (v. sa Paléorcélir/tw), plusieurs
scèues de combat figurées sur les bas-reliefs de Thèbes
représentent les peuples du Pont et de la Colchide luttant
contre les Égyptiens, il s'ensuivrait que ces peuples asiatiques
se sont déjà servis de cavalerie environ 3000 ans
avant Jésus-Christ, c'est-à-dire avant qu'elle eût été connue
chez aucun autre peuple que les Égyptiens.
Maintenant, si nous quittons l'ère troyenne à laquelle
remontent les témoignages du père de l'épopée, pour nous
transporter dans les siècles qu'embrassent les grands
historiens grecs, nous trouverons que l'élève et l'usage
du cheval étaient déjà très-répandus en Asie Mineure
alors que l'un et l'autre ne se pratiquaient encore ni en
Perse ni en Arabie. En effet, Xénophon 2 dit : « En
« Perse où, à cause de la constitution montagneuse de
« la contrée, l'élève et l'usage des chevaux offrent de
« grandes difficultés, rien n'est plus rare que de voir cet
1. Ainsi Agamemmoii et Hector ayant été blessés remoilieut dans leur char
I|ui les ramène an camp troyett; [le même Nestor tait entrer dans son eliat
-Machaon atteint par les traits de l'ennemi ( Uiad., c. xi, v. 517 ).
2. Cyropoed., liv. i, 3.
3. Les anciens, et nommément Hérodote et Xénoplion, lorsiju'lls parlent de la
Perse telle qu'elle fut antérieurement à Cyrus, désignent par ce nom la province
actuelle de Fai's. qui eu effet est tres-montaEueuse, tandis que la partie plane
de l'Irak-Adjémi et rie l 'Adjerbldjan ainsi qne le Khoraçan formaient la Médie.
l.a Susiane embrassait la région pl.Tnf du Khoiizisl.in li'aiîininirnul
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C H A P I T R E II. (i l l
t< animal. » Aussi nous apprend-il que lorsque le jeune
Cyrus vint visiter son grand-père Astyagès, roi de Médie,
il fut tout heureux de se voir placé sur un cheval et d'apprendre
l'équilalion, art qui, selon Xénophon, était aussi
inconnu en Perse ([u'il se trouvait habilement pratiqué en
SIédie. Devenu souverain, Cyrus s'efforça d'introduire et
de perfectionner en Perse l'élève des chevaux et de doter
son armée d'une bonne cavalerie; cependant lorsqu'il
se transporta en Asie Mineure ]iour combattre Crésus,
i-oi de Lydie, il s'apei-çut de la supériorité qu'avait sur
la sienne celle de ce prince, et il recourut à un stratagème
» pour neutraliser les avantages de son adversaire :
reléguant la cavalerie persane à la queue de son armée,
il plaça au front tous ses chameaux dont l'aspect inaccoutumé
jeta le désordre parmi les Lydiens. Hérodote - représente
pourtant ce peuple comme le plus vaillant de l'Asie
Mineure et parle avec admiration de ses cavaliers armés
de longues lances.
Rien ne peut donner une plus haute opinion de l'état
tlorissant oti à cette époque reculée (vi'siècle avant l'ère
chrétienne) se trouvait en Asie Mineure la race chevaline
que rénumération faite par Xénophon des contingents
fournis par plusieurs peuples de la péninsule au roi d'Assyrie
lors de la guerre qui éclata entre lui et les ftlèdes.
Tandis que le roi de Perse, parent du prince assyrien, n'envoyait
à son secours qu'un corps à'infanterie commandé
par le jeune Cyrus, dont le nom devait briller plus tard
d'un si vif éclat, voici les renforts que l'Asie Mineure
envoyait au roi d'Assyrie :
t. iterodoti IlisL, L. i, 80,, GLtjcas
al.. L.n, 1.
2. Herodoli llisC.,lj. 1,70.
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