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Nous n'avons niallieureuseinenl i-ieu à dire sur les animaux
appartenant à la vaste classe des reptiles, et nous
nous contenterons de signaler en passant un batracien,
])robablement identique avec celui dont le midi de l'Europe
est la demeure. Dans la vallée que traverse le Lamastchaï
(Cilicie), à deux lieues et demie d'Ayacli, j'observai sur
les buissons, mais plus particulièrement sur les tiges d'herbes,
un grand nombre d'individus appartenant au genre
Ihjla, mais d'une très-petite espèce qui m'a paru être la
Uyta nrborea ou rainette verte. Cependant l'espèce de l'Asie
.Alineure est peut-être plus petite, et n'a souvent que les
dimensions d'un gros scarabée, en sorte que parfois cinq
ou six individus se trouvent cramponnés sur une mince
et basse tige d'herbe.
Nos observations, relativement aux mollusques sont encore
plus pauvres qu'à l'égard des vertébrés, aussi n'en
dirons-nous rien, si ce n'est quelques mots sur les localités
particulièrement habitées en Asie Jlineure [)ar l'huître
[oslrea edulis). Plusieurs points de la côte septentrionale
en offrent une grande abondance, par exemple les parages
de Sinope, où elles sont d'une qualité supérieure, tandis
que d'autres points du littoral en manquent complètement,
comme la rade de Samsoun, d'ailleurs si voisine
de Sinope. Dans tous les cas, la présence des huîtres sur
un grand nombre de points littoraux de la mer Noire, rétianisme
: ainsi les Orientaux ne mangent point les pigeons, qui fournissaient un
(les mets les plus ordinaires aux Grecs et aux liomains, comnic aux populations
chrétiennes d'aujourd'hui, et l'on sait tlne les Hébreux n'y toneliaiont point; de
même les Grecs et les Komains, aussi bien (ine les chrétiens, mangeaient le lièvre,
proscrit par la loi de Moïse, el les Orii^iuaux à leur tour repoussent ce rongeur de
leur table; enfin la loi de Moïse comme celle de Mahomet , frappe le cochon de la
plus sévère réprobation, réprobalion rjui pourtant n'a jamais existé ni cheK les
anciens ni chez les modernes.
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l'utent suffisamment les assertions d'Aristote* et d'iElien^
qui refusent à cette mer tout mollusque, assertion qui, au
reste, a été contredite par Pline' . A mesure que l'on descend
de la mer Noire dans l'Archipel grec à travers les
détroits, on voit les huîtres devenir plus abondantes,
quoiqu'elles continuent de se concentrer dans quelques localités
et en à éviter d'autres, placées en apparence dans
les mêmes conditions. Déjà la Corne-d'Or présente sous ce
rapport une grande richesse, et tous ceux qui ont habité
Constantinople se rappellent la profusion avec laquelle les
marchés de cette capitale en sont approvisionnés. Elles sont
également très-répandues dans plusieurs parages littoraux
de la mer de Marmara, comme par exemple le long de la
presqu'île de Cyzic, dans le golfe de Moudania, et dans
celui d'Ismid, où on les pèche particulièrement à Karamusat;
en descendant de la Propontide dans le détroit
des Dardanelles nous trouvons encoi'e la même abondance
d'huîtres, seulement cet ostracé semble y contracter des
dimensions plus petites et se rapprocher de la variété connue
en Europe sous le nom d'huîtres d'Ostende, dont il
a aussi la saveur délicate. 11 paraît que chez les anciens
rHellespont était célèbre à cause de ses huîtres, car Virgile
qualifie d'nsln'fcres les parages d'Abydos :
O-s/rt/eri, fauces tententnr Abydi
Pline parle des huîtres exquises de Mijrina et de Grinium,
villes situées jadis sin- la côte méridionale du golfe de
1. Ilist. anim., L. vni, 28
2. Uist. anim.. L. xyn, 10,
ilisi. nat., L IX. 30.
A. Gforg., I-, I, vers 207.
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